Culture

Juan Goytisolo : Hommage à l’écrivain des deux rives

L’écrivain espagnol, Juan Goytisolo, a été célébré par La Fondation Attijariwafa bank mardi 18 juillet. En partenariat avec l’Institut Cervantès, c’est à l’espace d’Art Actua que plusieurs personnalités marocaines et étrangères lui ont rendu hommage. Coulisses.

Premier hommage depuis son décès le 4 juin dernier, l’œuvre de Juan Goytisolo et l’homme a attiré plusieurs personnalités, mardi 18 juillet, à l’espace d’Art Actua dans le cadre du cycle des conférences d’Attijariwafa bank, «Échanger pour mieux comprendre». Celui qui se revendiquait Marocain et Espagnol, puisqu’il écrivait au Maroc tout en étant publié en Espagne, a vécu ses dernières 20 années ici. Javier Galvan, directeur de l’Institut Cervantes et partenaire de la conférence-hommage se souvient d’un écrivain «farouche, inaccessible et distant avec ses pairs». Avec la romancière, poétesse et essayiste espagnole Blanca Riesta, le chercheur et poète Hassan Najmi et l’écrivain et agrégé de lettres Mounir Serhani, les souvenirs et les traces qu’a laissés l’écrivain barcelonais ne sont pas passés inaperçus. Un échange plein d’émotion, modéré par l’écrivain et journaliste Abdelhaq Najib.

Un amour passionnel pour le Maroc
Celui qui a décidé de quitter son Espagne natale pour la médina de la ville ocre en 1997 vivait une véritable histoire d’amour avec le Maroc. «Il critiquait beaucoup la politique internationale de l’Espagne mais il vouait un amour démesuré pour le Maroc», se souvient Javier Galvan. «Son cœur battait également pour Tanger, la ville cosmopolite, des intellectuels», complète Hassan Najmi qui se souvient d’un Goytisolo qui parlait darija avec un accent à la fois espagnol et marrakchi. Une enfance marquée par la guerre civile espagnole et par la mort de sa mère pendant les bombardements de Barcelone, l’écrivain est connu pour son implication politique aux côtés du parti communiste clandestin et surtout son engagement dans l’écriture le poussent à s’installer à Paris en 1956. Il côtoie l’intelligentsia parisienne avec notamment Sartre, Beauvoir, Guy Debord, Queneau, Barthes et se lie d’amitié avec Jean Genet. Avec «Pièces d’identité», publié en 1968, il est interdit de publication en Espagne et devient un opposant au franquisme. Il écrit depuis la France et tombe amoureux de Marrakech. Une fascination pour le Maroc et pour la culture arabo-musulmane très présente dans son œuvre, dans ses livres comme «Don Julian» ou encore «Makbara».

Une œuvre passionnée
«Ses livres proposent alors une écriture éclatée, associant le délire verbal et onirique et de délicieux morceaux d’ironie. Ils déconstruisent successivement les grands mythes de l’histoire espagnole et inventent une identité plurielle, celle de Juan sans terre, métèque sans attaches qui revendique sa splendide différence. Plusieurs de ses romans explorent la richesse de la culture musulmane ou revisitent la culture espagnole en relevant l’importance de ses sources juives et musulmanes». Considéré comme l’un des écrivains les plus importants du 21e siècle, il influence toute une génération d’écrivains comme le souligne Blanca Riestra qui avoue ne connaître Goytisolo qu’à travers son œuvre. Selon Mounir Serhani, l’écrivain barcelonais le plus traduit au monde a beaucoup apporté sur le plan littéraire et linguistique: «Goytisolo fut un écrivain universel, en ce sens où il représentait un trait d’union entre l’Espagne et le Maroc, mais aussi entre l’Orient et l’Occident. Et jusque dans son travail de philologue, sur l’étymologie de la langue, il avait une vision interculturelle».



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