Architecture : l’UPF sensibilise ses étudiants aux mutations socioprofessionnelles
L’université Privée de Fès (UPF) a organisé dernièrement une journée d’étude dédiée à l’enseignement de l’architecture au Maroc. Une occasion pour les participants de débattre du nouveau contexte socio-politique et professionnel, et de clarifier davantage la place de l’enseignement de l’architecture dans le cadre du Nouveau modèle de développement.
L’université Privée de Fès (UPF) a rassemblé, dernièrement, une pléiade d’universitaires et d’experts en architecture pour débattre de la question de «L’enseignement de l’architecture au Maroc ». Une occasion pour les participants d’analyser le nouveau contexte socio-politique et professionnel, qui oblige les écoles d’architecture à clarifier davantage la place de l’enseignement de l’architecture dans le cadre du Nouveau modèle de développement. Et de la mise en adéquation dudit enseignement avec les mutations incessantes de la société, notamment la question environnementale.
Pour cette dernière, les architectes ont exprimé leur souhait de défendre de nouvelles pratiques pour diminuer l’impact carbone, en recourant par exemple à des matériaux biosourcés et géosourcés, issus de circuits courts. Un enjeu considérable lorsque l’on sait que la production de béton a doublé en 10 ans. Après avoir mis en relief l’apport des grandes figures ayant marqué de leur empreinte l’histoire de l’architecture nationale, ainsi que leurs réalisations et leur créativité, le directeur de l’École supérieure des métiers de l’architecture et du bâtiment à l’UPF, Mostafa Akalay Nasser, a également souligné l’importance du savoir-faire et des compétences dont font preuve les jeunes architectes marocains. Pour lui, «la situation actuelle interpelle la profession et les écoles d’architecture et rend d’autant plus légitime la question de la formation des nouveaux architectes au Maroc».
De son côté, l’architecte et directeur général du groupe Archimédia, Fouad Akalay, a souligné que ces dernières années ont vu le lancement de plusieurs écoles d’architecture au Maroc aussi bien publiques que privées, ajoutant que les jeunes architectes sont ouverts sur le monde, ce qui favorise l’émergence de nouveaux modèles architecturaux tournés vers la modernité. «Il faut réfléchir collectivement et porter la vision d’une discipline plus que jamais au cœur des grands enjeux de société», précise-t-il. Les participants à cette rencontre se sont penchés sur les spécificités du système de l’enseignement de l’architecture au Maroc, sur ses missions ainsi que sur les différents profils d’architectes et les formations à développer pour relever les défis des mutations socioprofessionnelles. La rencontre a porté sur deux axes majeurs : «Vers une visibilité des architectes émergents» et «Instruire, enseigner et former les architectes de demain». Il faut noter qu’afin de renforcer les compétences et la formation des étudiants et l’échange des expériences dans le domaine, l’UPF a signé plusieurs conventions de partenariat avec des universités et des écoles européennes spécialisées dans ce domaine.
Pour rappel, l’École supérieure des métiers de l’architecture et du bâtiment de l’UPF est née, début 2014, de l’idée de voir la formation des professionnels du secteur de la construction autrement et, pourquoi pas, de réunir des disciplines bien ancrées dans leurs territoires. Elle regroupe des champs d’études qui traitent de l’intervention sur le milieu bâti et l’environnement naturel à des échelles qui vont de l’objet au bâtiment, à la ville et à la région. Elle offre des programmes d’études, dans les quatre grandes disciplines qu’elle regroupe, à savoir architecture d’intérieur, architecture de paysage, design et urbanisme. Cette vision d’interdisciplinarité annonce une mutation professionnelle qui va s’imposer dans les années à venir.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO