Trésor : le déficit budgétaire s’aggrave de 3,3 milliards en un an
À fin octobre 2024, le déficit du Trésor ressort à 40,5 milliards de dirhams, contre 37,2 MMDH un an auparavant, soit une aggravation de 8,1%.
D’après le bulletin mensuel de statistiques des finances publiques, les recettes ont principalement été tirées par la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les produits énergétiques, laquelle a progressé de 10,5% en un an. Les recettes douanières nettes ont également enregistré une hausse de 9,8%. Les droits de douane ont grimpé de 5,3%. Toujours concernant les recettes douanières, la TVA à l’importation s’est inscrite dans la même optique avec une évolution de 10,9%.
Par ailleurs, la TIC sur les tabacs manufacturés a enregistré une augmentation de 5,7%. Les autres TIC ont totalisé une forte progression de 26,5%. En outre, pour tout ce qui est accroissement des recettes nettes de la fiscalité domestique, la croissance des recettes a été de 12,5%, dont une hausse de 12,8% de l’impôt sur les sociétés (IS).
L’impôt sur le revenu (IR) s’est, de son côté,amélioré de 13,8%. De plus, les recettes de l’IR sur profits immobiliers ont connu une hausse de 18,5% par rapport à leur niveau de fin octobre 2023. Les recettes de l’IR prélevées par la Direction des dépenses de personnel (DDP) relevant de la Trésorerie générale du Royaume ont enregistré une augmentation de 20,8%. Les recettes nettes de la fiscalité domestiques comprennent également la TVA à l’intérieur qui ont connu une hausse de 13,2%.
Les recettes non fiscales en baisse
À fin octobre 2024, les remboursements de TVA à l’intérieur (y compris la part supportée par les collectivités territoriales) ont été de 15 MMDH contre 10 MDH un an auparavant. Cependant, les droits d’enregistrement et de timbre ont aussi enregistré une hausse de 6%. S’ajoutent à cela les majorations de retard, lesquelles ont grimpé de 23,1%, résultant de recettes brutes de près de 2 MMDH à fin octobre 2024 contre 1,8 MMDH à fin octobre 2023.
En revanche, pour les recettes non fiscales, une baisse est observée. Elle est estimée à 4,6% en raison notamment de la diminution des versements des comptes spéciaux du Trésor au budget général (12,8 MMDH contre 20,5 MMDH) et des fonds de concours (765 MDH contre 1,7 MMDH), conjuguée à l’augmentation des recettes en atténuation des dépenses de la dette (4,5 MMDH contre 1,3 MMDH), des recettes de monopoles (13,5 MMDH contre 12 MMDH) et de la rentrée de 1,7 MMDH au titre de la privatisation et des produits de cession des participations de l’État.
Recul des charges de compensation
Quant aux dépenses, le taux d’engagement global s’est situé à 67%, avec un taux d’émission sur engagements de 85%, contre respectivement 66% et 88% un an auparavant. De même, les dépenses ordinaires ont enregistré une progression de 4,1%, en raison de la hausse de 7,1% des dépenses de biens et services, due à l’augmentation de 7,6% des dépenses de personnel et de 6,4% des autres dépenses de biens et services. Les charges en intérêts de la dette ont également suivi la même tendance (15%).
En revanche, les émissions de dépenses au titre de la compensation ont reculé de 52,4%. Les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux ont par ailleurs évolué de 47%. Le montant global des remboursements de TVA à l’intérieur et à l’importation (y compris la part supportée par les collectivités territoriales) est de 15,8 MMDH contre 10 MMDH, il y a un an. En ce qui concerne l’investissement, les dépenses y afférentes ont grimpé de 0,7%, pour se situer à 81 MMDH.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO