Souveraineté alimentaire : Best Biscuits Maroc renforce son outil industriel

Pari industriel renforcé pour Best Biscuits Maroc (BBM), filiale du groupe Anouar Invest. À travers l’inauguration de l’extension de son site de Had Soualem et la signature d’une nouvelle convention d’investissement avec le ministère de l’Industrie et du Commerce, l’entreprise franchit un cap dans sa stratégie d’intégration, d’innovation et d’expansion sur les marchés marocain et international.
Par un matin encore voilé de brume, les abords de l’usine Best Biscuits Maroc, filiale du groupe Anouar Invest, s’activent. À Had Soualem, dans cette zone en pleine mutation industrielle, la silhouette du complexe tranche avec les reliefs agricoles alentour.
Ce lundi 22 avril, c’est jour de cérémonie. Une inauguration officielle, certes, mais aussi une démonstration concrète d’un projet industriel qui prend forme. Sous les auvents du site, des invités s’installent.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, prend place au premier rang. Face à lui, les équipes du groupe Anouar Invest, des représentants de l’administration locale et quelques figures du tissu économique régional. L’objet de cette réunion est de marquer la fin d’un chantier de trois ans, mené entre 2022 et 2025, qui aura mobilisé plus de 420 millions de dirhams d’investissement.
Une usine agrandie, des lignes spécialisées, un pari renforcé
À l’intérieur, les lignes de production étincellent. Pickërs – la marque maison de gaufrettes – y a désormais sa propre chaîne dédiée. Plus loin, une unité flambant neuve de génoises complète l’ensemble, aux côtés d’un espace distinct réservé à la chocolaterie.
«Cette extension nous donne les moyens d’adresser une demande croissante, tant sur le plan local qu’à l’export», glisse un cadre de production, visiblement fier de l’outil.
À terme, ce sont 700 emplois directs et plus de 3.000 indirects qui devraient voir le jour. Mais au-delà de l’effet volume, c’est un autre enjeu qui se dessine, celui de la montée en gamme.
«Nous voulons développer des produits marocains capables de remplacer les importations, sans compromis sur la qualité», résume un membre de l’équipe BBM.
Une stratégie publique-privée assumée
Le ministre Ryad Mezzour abonde dans le même sens. Il souligne l’importance d’une telle initiative pour la souveraineté industrielle du pays. Le mot d’ordre est clair, produire localement ce que le Maroc importe encore massivement.
Dans le cas des biscuits, gaufrettes et autres produits de snacking, la marge de progression est réelle. C’est dans cet esprit qu’une nouvelle convention d’investissement a été signée le jour même entre BBM et le ministère.
Ce second projet, doté de 275 millions de dirhams supplémentaires, prévoit l’installation d’une unité de production indépendante, spécialisée dans des lignes à haute valeur ajoutée. L’objectif est d’innover, élargir l’offre et mieux répondre aux attentes d’un marché national en mutation.
Une ambition industrielle pensée sur le temps long
«Nous croyons dans la capacité de l’industrie marocaine à s’imposer, à condition d’investir dans l’outil, les hommes et l’innovation. Ce site incarne cette conviction», exprime El Hachmi Boutgueray, président du groupe Anouar Invest, pas peu fier des réalisations de la filiale BBM.
Depuis sa création en 1994, le groupe s’est construit à contre-courant des logiques de court terme. Agroalimentaire, distribution, logistique, immobilier…, Anouar Invest avance par cercles concentriques. La croissance est là, mais le rythme est maîtrisé. À Had Soualem, la stratégie d’intégration verticale du groupe se concrétise à travers la formulation, la production, l’emballage, la distribution…, tout est maîtrisé en interne.
Sur les traces du biscuit marocain à l’international
À la sortie de l’usine, un camion chargé de cartons estampillés Excelo prend la route du port. Une illustration modeste, mais réelle, des ambitions exportatrices de BBM. Le site de Had Soualem n’a pas vocation à alimenter uniquement le marché local. Afrique de l’Ouest, Moyen-Orient : plusieurs destinations sont ciblées, notamment pour les nouvelles gammes chocolatées en cours de lancement, à savoir Caolina et TOTS.
Dans un marché du snacking en plein essor, la filiale revendique un positionnement différencié par des produits accessibles, mais répondant aux standards internationaux. Pour cela, l’entreprise mise sur une expertise locale. R&D, marketing, industrialisation, toutes les compétences sont marocaines. Un choix assumé.
Ryad Mezzour
Ministre de l’Industrie et du Commerce
«Ce nouveau partenariat avec Best Biscuits Maroc illustre parfaitement notre ambition commune de renforcer la souveraineté industrielle du Royaume. À travers ce projet, nous soutenons la montée en gamme des acteurs de la filière tout en consolidant la dynamique de substitution aux importations et de création d’emplois à valeur ajoutée. Le ministère continuera d’accompagner les industriels marocains qui s’engagent dans l’innovation, la production locale et l’export.»
El Hachmi Boutgueray
Président du groupe Anouar Invest
«Cette inauguration symbolise notre engagement continu envers le développement industriel du Maroc. Nous sommes fiers de contribuer à la souveraineté alimentaire du pays et de promouvoir le savoir-faire marocain à l’international.»
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO