Salaheddine Moutacharif : “Notre ambition est de devenir la business school de référence pour l’Afrique du XXIème siècle”
Salaheddine Moutacharif
Founding Director – Center for entrepreneurship & Innovation IN LAB AFRICA
L’ESSEC Afrique ne cesse de cultiver l’esprit entrepreneurial et d’innovation, les mettant au cœur de sa pédagogie, de sa recherche et de ses pratiques managériales. Dans cette interview, Salaheddine Moutacharif, Founding Director – Center for entrepreneurship & Innovation IN LAB AFRICA, nous dévoile les points clés de la stratégie de l’institution pionnière dans le domaine de l’entrepreneuriat en Afrique.
L’ESSEC a choisi le Maroc pour rayonner sur l’Afrique. Quels sont vos principaux faits d’armes depuis votre installation dans le Royaume ?
A l’ESSEC Afrique, notre ambition est de devenir la business school de référence pour l’Afrique du XXIe siècle. Pour ce faire, nous sommes constamment à l’écoute du marché pour penser, créer et mettre en place des programmes qui répondent aux besoins de développement du pays et de son marché du travail. Cette ambition d’ouverture continentale africaine est également au cœur de notre tout nouveau programme de formation exécutive baptisé «Generation Africa».
Il s’adresse aux professionnels qui souhaitent s’implanter en Afrique et/ou étendre leurs activités existantes à d’autres parties du continent. Décliné sur une plateforme digitale, ce programme permettra de découvrir, comprendre et développer des connaissances et des compétences relatives au développement économique et aux écosystèmes entrepreneuriaux africains.
Quels sont les leviers que vous mettez en place pour faire éclore des écosystèmes favorables à l’entrepreneuriat au Maroc et en Afrique de manière générale ?
L’entrepreneuriat en Afrique représente, aujourd’hui, un moteur de développement socioéconomique pour la majorité des pays Africains. Etant consciente de cela, l’ESSEC en tant qu’institution pionnière, a mis en place une stratégie qui comporte 3 piliers.
L’un des piliers de la stratégie concerne exclusivement l’entrepreneuriat, que nous appelons «Enligteningentrepreneurship», l’ESSEC Afrique adhère complètement à cela et met à la disposition de plusieurs parties prenantes de l’écosystème africain une proposition de valeur variée qui va de l’accompagnement entrepreneurial à l’apport méthodologique, l’expertise en ingénierie pédagogique, la mise en place d’écosystèmes entrepreneuriaux d’innovation en partenariat avec plusieurs acteurs de différents secteurs, sans oublier le soutien à la levée de fonds nécessaires au développement de différentes parties prenantes.
Quel bilan pour ce dénicheur de talents entrepreneuriaux au Maroc et en Afrique ?
L’In-LabAfrica aujourd’hui, fort de ces programmes, accompagne plus de 40 jeunes entreprises sur toute la chaîne de valeur et permet l’accélération de leur évolution sur les niveaux national et international. Ces jeunes entreprises, aujourd’hui, impactent positivement et de façon pertinente, le quotidien de quelques milliers de personnes au sein de leurs communautés, et sur divers domaines allant de l’agroalimentaire et l’agroécologie à la CleanTech, l’artisanat, le tourisme et la FinTech.
L’In-LabAfrica, et grâce à son appartenance au groupe ESSEC et à l’ESSEC Afrique particulièrement, jouit d’un environnement catalyseur de la création de contenu contextualisé et d’approches pédagogiques adaptées, qui nous permet d’apporter savoir et savoir-faire en puisant dans le potentiel local et continental, ainsi que les expériences précieuses de nos partenaires qui sont au nombre de 20 aujourd’hui au Maroc et ailleurs en Afrique.
Quels sont les autres outils dont vous disposez pour vous démarquer de la concurrence en matière d’entrepreneuriat ?
La concurrence, bien qu’elle existe et que nous la reconnaissons, n’est pas notre objectif. La qualité, l’excellence et l’impact le sont. Le groupe compte à son actif de longues années d’expérience dans le domaine. L’ESSEC Afrique, à travers son In-LabAfrica, profite de l’infrastructure développée et adaptée aux enjeux des entrepreneurs, des retours d’expérience de l’écosystème ESSEC et d’un capital humain d’entrepreneurs qui apportent vécu, méthodologie et une force de réseau capable de changer d’échelle d’une manière raisonnée, fluide et viable.
Nous disposons aussi d’un réseau d’experts de très haut niveau qui nous permet d’avoir différentes perspectives entrepreneuriales, couvrant plusieurs domaines et secteurs. L’agilité est aussi une valeur et un mindset que nous adoptons à l’ESSEC. Quels que soient nos outils, nous restons réactifs et toujours à l’écoute de nos populations cible afin d’ajuster ou créer les outils qui répondront le mieux à leurs attentes.
Quelles sont les formations que vous proposez pour répondre aux besoins du marché du travail en constante évolution ?
Depuis sa création, l’ESSEC n’a cessé de cultiver l’esprit entrepreneurial et d’innovation, les mettant au cœur de sa pédagogie, de sa recherche et de ses pratiques managériales. A l’ESSEC Afrique, nous ne cessons de concevoir et déployer une panoplie de cours, séminaires, stages, et programmes d’incubation afin de cultiver un esprit d’innovation et d’entrepreneuriat chez nos étudiants.
L’ESSEC Afrique a, aussi, mis en place un parcours Global BBA dédié à l’innovation, nommé «BBA IMD» visant à former des futurs managers capables de créer, par l’innovation et la transformation digitale, de la valeur pour les organisations et la société. Au niveau groupe, l’ESSEC a constitué un écosystème entrepreneurial orienté innovation unique. Il permet aux étudiants, mais aussi à des entrepreneurs externes à l’ESSEC de bénéficier d’un accompagnement privilégié pour innover, créer et faire croître des entreprises dans des domaines d’activité très variés.
Notre objectif est d’encourager pleinement l’innovation, l’entrepreneuriat et l’intrapreneuriat. L’indicateur clé pour nous est : A quel point nous avons réussi à créer un environnement adéquat pour nos étudiants afin qu’ils puissent se former eux-mêmes et adopter l’esprit et les réflexes d’entrepreneurs même chez des structures qui ne les appartiennent pas. Des intrapreneurs !
Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO