Éco-Business

Saham Assurance. Le redressement de la rentabilité en ligne de mire

Saham Assurance a clôturé l’exercice 2019 sur une bonne note. Son chiffre d’affaires a progressé de 3,8% à 5,42 MMDH. Il a été porté essentiellement par la Vie qui génère un revenu de 1,09 MMDH en hausse de 5,1% par rapport à fin 2018. Une performance tirée par l’activité de la prévoyance qui s’est appréciée de 13,8%.

Cette croissance explique le management a été réalisée malgré un léger recul du CA du quatrième trimestre 2019 de 5,2% s’expliquant principalement par un ralentissement des activités Vie. De son côté, la branche non Vie qui pèse 57% de l’activité du groupe a également cru au cours de l’année 2019. Elle progresse de 3,5% pour un montant de 4,32 MMDH tirant profit de la bonne tenue du segment de l’Automobile en croissance de 6,6%.

«Une performance qui a très peu subi les effets des mesures que nous avons mis en œuvre dès 2019 en vue d’améliorer la rentabilité de l’automobile», commente Christophe Busso, DG de Saham.

Celle-ci a pourtant du mal à se rétablir malgré le renforcement des provisions sur ce segment. Le ratio S/P non Vie grimpe à 75,8%, entraînant la hausse du ratio combiné net à 101,3% et ceci en dépit d’un ratio d’exploitation limité. «Malgré tous les efforts déployés, les tendances du marché sont telles que la dégradation de la rentabilité se poursuit… Or, si nous n’avions pas déjà activé de nombreux plans d’actions en amont, nous aurions une situation encore pire que celle-ci», remarque Busso. Le groupe s’est inscrit dans une dynamique de redressement de la rentabilité. Un plan stratégique à l’horizon 2022 a été initié dans ce sens. Le projet porte en effet le vœu du groupe à devenir un acteur de référence dans l’ensemble des segments tout en assurant une croissance profitable.

Le groupe mise également sur le dernier dispositif mis en place par l’Autorité de contrôle et de la prévoyance sociale (ACAPS), il s’agit du dispositif pour risque tarifaire. Celui-ci est encore dans le circuit législatif mais a déjà été intégré par les équipes de Saham. «La provision pour risque tarifaire est également très liée à la dégradation de la sinistralité automobile devrait intervenir dès le 1er janvier 2020 pour tout le marché mais nous sommes prêts et ceci même si la performance du groupe peut en pâtir», souligne Busso.

Concrètement, cette provision est constituée quand la moyenne des ratios combinés (sinistres/primes, S/P) des trois derniers exercices est supérieure à 100% ou si le ratio combiné de deux des trois derniers exercices est supérieur à 100%. En mettant en place cette mesure contraignante, le régulateur veut instaurer une discipline de marché et pousser les compagnies d’assurance à redresser les branches déficitaires ou à la limite de la rentabilité. Au départ, cette provision concernaient particulièrement les branches maladie et accidents du travail (AT) puisqu’elles sont structurellement déficitaires depuis près de 10 ans. «Tout le marché perd de l’argent sur ces segments, excepté Saham», remarque Busso.­­


Un environnement qui évolue

Christophe Busso n’a pas manqué de dresser un panorama du marché marocain avec toutes les spécificités qu’il comporte. L’assureur évolue certes dans un contexte marqué par la hausse de la sinistralité automobile, mais peut profiter d’une population qui augmente est à tendance à vieillir. Cette population vieillissante aura davantage besoin de prise en charge et accès aux soins. «Les organismes privés seront appelés à répondre à ces besoins», remarque Busso. L’inclusion financière et la prolifération des services bancaires représentent également un certain potentiel pour les assureurs. À cela s’ajoute, le parc automobile qui croit d’une manière exponentielle. Celui-ci augmente même deux fois plus vite que la croissance de la population. Aussi, le tissu économique qui reste dominé par les TPE-PME (80%) représente un réel potentiel pour le secteur. «Nombreuses, mais très fragiles, elles ont besoin d’êtres accompagnées et assurées», remarque le DG du groupe.


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