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Relance : les TPE-PME veulent plus de “concret”

À l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des TPE-PME, la Confédération marocaine de TPE-PME appelle à la mise en place urgente d’un programme national de sauvetage des très petites entreprises et la mise en place d’un Comité national de suivi du programme Intilaka.

La Confédération marocaine de TPE-PME monte au créneau, à l’occasion de la célébration, le 27 juin, de la journée mondiale des Très petites entreprises, Petites et moyennes entreprises (TPE-PME), et appelle les autorités à prendre des mesures fortes pour assurer la reprise optimale des activités de cette catégorie d’entreprises. La première doléance de cette Confédération consiste en la mise en place urgente d’un programme national de sauvetage des Très petites entreprises.

À la faveur de ce contexte, Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine de TPE-PME, a dressé un tableau sombre sur leur situation générale, qu’il juge catastrophique, compte tenu de la crise que traversent le monde en général et le Maroc en particulier, suite à la pandémie de Covid-19 et les mesures qui ont accompagné cette crise mondiale depuis mars 2020. Pour faire bouger les lignes, il lance une alerte à destination des économistes, acteurs économiques et politiques en vue de les sensibiliser sur la situation «difficile et critique que traversent les TPE-PME, qui se trouvent aujourd’hui, pour la majorité, dans un état de surendettement et une crise suffocante. Il n’y a aucune lueur d’espoir puisqu’il n’y a aucun programme pour les sauver de la faillite», interpelle-t-il. À la veille de la fin de l’actuel mandat gouvernemental et du début d’un autre mandat, l’objectif d’une telle sortie est clair : obtenir des solutions immédiates et un soutien de l’Etat et des institutions qui accompagnent les TPE-PME, d’autant plus que Bank Al-Maghrib vient de signer avec la Société financière internationale IFC, membre du Groupe de la Banque mondiale, vendredi 25 juin dernier, un protocole d’accord, en présence d’Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, et de Mokhtar Diop, directeur général de IFC. Cet accord vise la promotion de l’accès des TPE-PME au financement. A la clé, les deux institutions entendent préparer une stratégie de financement des filières en accord avec les acteurs concernés du système bancaire marocain et permettre aux Très petites entreprises et les Petites et moyennes entreprises d’accéder facilement au financement.

«En conséquence, nous, au sein de la Confédération marocaine de TPE-PME, appelons le gouverneur de Bank Al-Maghrib à associer notre Confédération dans toutes les concertations qui concernent l’accès des TPE-PME au financement et de ne pas se focaliser uniquement sur certaines institutions publiques et privées, comme l’observatoire des TPME que Banque Al Maghreb préside», soutient le dirigeant, qui se montre incisif vis-à-vis de l’Observatoire marocain de la TPME.

«Dans notre Confédération nous ne sommes pas d’accord avec l’OM-TPME, sa composition, sa politique, les chiffres et rapports qu’il sort de temps en temps sur les TPE-PME au Maroc, surtout sa définition de la TPE qui doit se faire en concertation avec toutes les parties et avec un consensus», appuie-t-il.

Les TPE-PME asphyxiées par la dette !
Selon le président de la Confédération, la situation des TPE-PME est catastrophique. Depuis fin 2020, les faillites se seraient enchaînées en raison du manque de soutien adéquat et de sources de financement qui auraient pu aider ces entreprises dans leur reprise d’activités. «Cela fait de plus en plus souffrir cette catégorie d’entreprises, car tout le monde s’en moque et les membres du gouvernement ne prennent pas de nouvelles initiatives d’urgence pour les sauver», réagit El Fergui. «Depuis 2013, nous n’avons pas cessé de demander aux ministres de l’Industrie et du commerce et d’économie et des Finances, la nécessité de relancer la Stratégie nationale des TPE qui a été lancée le 17 mai 2013 à la Bibliothèque nationale à Rabat, en présence de 8 ministres mais, malheureusement, elle a été délaissée et enterrée depuis.

Des retards dans le déroulement du programme Intilaka
Concernant le programme Intilaka, le président de la confédération dit recevoir des centaines de plaintes de jeunes faisant des allées et venues entre les banques durant plus d’un an sans avoir de réponse. «Pour remédier au retard observé dans ce programme, nous appelons à la mise en place d’un Comité national de suivi composé de Bank Al-Maghrib, du ministère des Finances, du GPBM, la CGEM et de la Confédération marocaine de TPE-PME pour suivre ce programme ainsi que tous les accords qui ont été signés devant Sa Majesté le Roi Mohammed VI, relative à l’accompagnement du programme Intilaka», réagit-il. Notons que le programme «Intilaka» vise à faciliter l’accès au financement pour les TPE de moins de 5 ans, les auto-entrepreneurs et porteurs de projets à des conditions encourageantes.

Des enjeux pour la relance
Selon les données des Nations Unies, les TPE-PME formelles et informelles représentent plus de 90 % des entreprises en exercice, génèrent 70 % de l’emploi total et produisent 50 % du PIB. Ces entreprises sont des acteurs clés pour une reprise économique et verte. Les TPE-PME sont vitales pour atteindre les objectifs de développement durable, en particulier pour promouvoir l’innovation, la créativité, le travail décent pour tous et l’atteinte des objectifs de développement durable. Les ODD ciblent les exigences pour promouvoir l’accès aux services financiers pour les TPE-PME. De plus, ces entreprises sont une composante importante de la mise en œuvre de l’ODD 8 (Travail décent et croissance économique) et de l’ODD 9 (Industrie, innovation et infrastructures).

Modeste Kouamé / Les Inspirations Éco


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