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Meknès : 211 MDH pour la modernisation de la station d’épuration

La ville de Meknès engage un projet de 211 MDH pour moderniser sa station d’épuration. Pilotée par la SRM-FM, cette mise à niveau portera la capacité de traitement à 50.000 m³ par jour, répondant ainsi aux besoins croissants de la métropole en matière d’assainissement durable.

Meknès s’engage dans une modernisation de sa station d’épuration (STEP) à travers un investissement de 211,180 MDH qui portera sa capacité de traitement à 50.000 mètres cubes par jour. Pilotée par la Société Régionale Multiservices Fès-Meknès (SRM-FM), cette opération d’envergure prépare la métropole ismaélienne aux défis futurs de la croissance démographique et de la gestion de l’eau.

Soutenu par l’Agence française de développement et l’Union européenne, le programme ne se limite pas à l’augmentation des volumes traités. Il marque un tournant vers une gestion durable et circulaire de la ressource en intégrant une filière de pointe dédiée à la réutilisation des eaux épurées.

Un projet de plus de 211 MDH pour deux filières de traitement
L’architecture technique du projet repose sur une double intervention. Le premier volet consiste en la transformation de l’actuelle station à lagunage anaérobie. Cette dernière, conçue pour une capacité de 998.000 équivalents-habitants (EH), sera convertie en un système de lagunage aéré. Cette mise à niveau technique permettra de traiter un débit de pointe de 4.400 m³/h et une charge polluante journalière de 19.200 kg de demande biologique en oxygène (DBO). La capacité de cette filière principale sera de 48.000 m³ par jour, correspondant à une population de 640.033 EH.

Le second volet, complémentaire, est la construction d’une filière de traitement neuve et entièrement distincte. Basée sur un procédé biologique à boues activées, cette unité aura une capacité de 2.000 m³ par jour, soit un volume suffisant pour traiter les effluents de 26.667 EH. Le contrat global englobe non seulement la conception et la construction, mais aussi une période d’exploitation de trois ans, assurant ainsi une performance optimale dès la mise en service des installations.

L’eau réutilisée, un objectif de 2.000 m³ quotidiens
La valorisation de l’eau constitue un axe central du projet. La nouvelle filière à boues activées est spécifiquement conçue pour produire une eau épurée de haute qualité. Pour y parvenir, elle intégrera un traitement tertiaire comprenant une filtration sur sable et une désinfection par rayonnement ultraviolet.

L’objectif est de produire 2 000 m³ par jour d’eau traitée conforme à des normes strictes, avec notamment une DBO inférieure à 30 mg/L, une demande chimique en oxygène (DCO) inférieure à 100 mg/L et moins de 200 unités formant colonie (UFC) de coliformes fécaux par 100 ml.

Cette ressource en eau non conventionnelle sera stockée dans un bassin de 2 000 m³ avant d’être acheminée vers un réseau d’arrosage dédié aux espaces verts et au terrain de golf de la ville. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de l’eau, visant à atténuer la pression sur les ressources hydriques conventionnelles par le développement de la réutilisation des eaux usées traitées (REUSE).

Des infrastructures modernisées et une production d’énergie verte de 50 KWC
La modernisation de la STEP, qui s’étend sur un site de 37 hectares, implique des investissements significatifs dans les équipements. Pour le lagunage aéré, le projet prévoit l’installation de 60 aérateurs de surface d’une puissance unitaire de 15 kW, avec un rendement d’oxygénation spécifique supérieur à 1,2 kg d’O2 par kWh. La gestion des sous-produits du traitement a également été pensée durablement. Une plateforme de déshydratation des boues de 6.000 m² sera aménagée, favorisant le séchage solaire.

Sur le plan énergétique, la puissance électrique du site sera considérablement augmentée pour répondre aux besoins des nouveaux procédés, passant d’un poste de transformation de 250 KVA à une installation comprenant deux transformateurs de 800 KVA chacun.

Afin de compenser cette consommation accrue et de réduire l’empreinte carbone de l’exploitation, le projet inclut la mise en place d’une installation solaire photovoltaïque d’une puissance minimale de 50 kilowatt-crête (KWC), destinée à l’autoconsommation.

Une gouvernance régionale appuyée par des partenaires internationaux
La réalisation de ce projet par la SRM-FM illustre la mise en œuvre de la réforme nationale de la distribution des services publics. En confiant des projets d’infrastructure de cette ampleur à des entités régionales, le Maroc vise une gestion plus intégrée et efficiente des services d’eau, d’assainissement et d’électricité.

Le cofinancement par l’Agence Française de Développement et l’Union Européenne apporte non seulement un levier financier, mais aussi une validation des standards techniques et environnementaux retenus.

Ce partenariat international confirme l’importance stratégique du projet de la STEP de Meknès, qui servira de référence pour d’autres projets de modernisation dans le Royaume, en alignant les impératifs de développement local avec les objectifs nationaux de durabilité et de préservation de l’environnement.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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