Maroc

Dakhla Atlantique : un port appelé à transformer la façade atlantique

Pièce maîtresse de l’Initiative Atlantique, le Port de Dakhla dont la vocation première est de désenclaver les pays du Sahel en leur donnant un accès direct à l’océan Atlantique, se veut aussi un projet économique et logistique au service du développement des provinces du Sud.

Sous le vent continu qui balaie la presqu’île, le chantier de Dakhla Atlantique, l’un des plus vastes projets d’infrastructure du Royaume, avance à un rythme soutenu avec près de la moitié des travaux réalisés. Depuis le site, le pont maritime, qui donnera dans son prolongement corps aux digues destinées à contenir la mer, s’élève peu à peu au-dessus de l’océan. À en croire Nisrine Iouzzi, la directrice de l’aménagement du port, «le taux global d’exécution avoisine aujourd’hui 45%, réparti entre 87% pour le pont et près de 25% pour les ouvrages portuaires».

Cette infrastructure, dont les travaux sont confiés à un groupement d’entreprises locales appuyées par des bureaux d’études et des laboratoires nationaux, mobilise près de 1.850 emplois. Mais au-delà du chantier, c’est une architecture économique nouvelle qui s’affirme dans le sud du pays. «Dakhla Atlantique n’est pas un port comme les autres, confie Nisrine Iouzzi. Il a vocation à devenir un écosystème logistique et industriel au service de plusieurs filières, notamment celles des énergies renouvelables, la pêche, les industries extractives».

L’infrastructure s’aligne sur la stratégie portuaire nationale à l’horizon 2030 et sur le Nouveau modèle de développement des provinces du Sud. Elle doit aussi servir de socle à l’Offre Maroc pour l’hydrogène vert, au dessalement et à l’industrialisation bas carbone. Lors du Forum Maroc-France organisé conjointement le 9 octobre à Dakhla par la CGEM et le MEDEF, le port est cité comme projet phare de la dynamique atlantique et appelé à transformer la façade atlantique et à créer des émulations comparables à celles de Tanger Med.

«Trois piliers structurent cette accélération, dont le port de Dakhla Atlantique, appelé à opérer une transformation comparable à celle de Tanger Med, dans une logique de complémentarité régionale», a rappelé Mohamed Methqal, ambassadeur et directeur général de l’Agence marocaine de la coopération internationale (AMCI).

Compétitivité régionale
Sur le plan opérationnel, le projet intègre des terminaux à conteneurs, à hydrocarbures et à marchandises diverses, ainsi qu’un vaste espace industriel et logistique alimenté en énergie verte. Objectif recherchée : créer un nœud d’échanges à même d’attirer les investisseurs. Mais le modèle repose sur une logique de complémentarité plutôt que de rivalité avec le mégaport du Nord.

Tanger Med s’impose comme plateforme majeure du transbordement mondial, tandis que Dakhla Atlantique est attendu pour renforcer l’ancrage du Maroc dans les échanges avec le continent africain. Avec une capacité cible de 35 millions de tonnes extensible, le site mise sur sa position géographique stratégique pour capter une part des flux en provenance d’Afrique de l’Ouest.

«Le port permettra de tisser des complémentarités avec les ports subsahariens et de brancher la façade atlantique africaine sur les grands corridors d’échanges mondiaux». Sur le volet énergétique, le site entend s’appuyer sur son environnement naturel. «Nous construisons un port dans une région où les perspectives de production d’énergie verte sont prometteuses, explique Iouzzi.

Dakhla Atlantique sera un port vert, alimenté par de l’énergie renouvelable produite localement. Nous en serons les premiers utilisateurs». Des discussions sont déjà engagées avec plusieurs entreprises françaises intéressées par les perspectives de logistique bas carbone. Cette orientation verte trouve un écho dans l’engagement des bailleurs de fonds internationaux, qui accompagnent la mutation de cette infrastructure portuaire.

L’Agence française de développement (AFD) a annoncé un prêt de 100 millions d’euros en faveur de l’Agence nationale des ports (ANP). Le financement est destiné aux infrastructures portuaires du Sud pour des programmes de décarbonation, de mise à niveau et de montée en gamme, avec un démarrage prévu dès 2026. À en croire la direction du port, le calendrier initial de mise en service est maintenu. La fin des travaux est prévue pour fin 2028, avec une mise en service en 2029, conformément au programme initial.

Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO



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