PME : la BERD octroie à la BCP un prêt de 100 millions de dollars
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) accorde un prêt de 100 millions de dollars à la Banque centrale populaire (BCP) pour les réaffecter au niveau des entreprises privées locales et ce en vue de faire face à l’impact de la pandémie COVID-19 sur l’économie marocaine.
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) répond à l’impact de la pandémie de coronavirus sur l’économie marocaine avec un prêt de 100 millions de dollars à la Banque Centrale Populaire (BCP) pour des prêts aux entreprises privées locales. La BCP aura ainsi pour mission de déployer les fonds de la BERD auprès des petites et moyennes entreprises (PME) qui subissent un recul de leur activité, de leur chiffre d’affaires et de leur rentabilité afin de les aider à répondre aux besoins en liquidités. Ce prêt est le deuxième accordé au Maroc dans le cadre de l’Enveloppe de solidarité de la BERD, mise en place afin de faire face aux besoins immédiats de financement à court terme des clients existants et pour renforcer la résilience du secteur financier pendant la crise du coronavirus. Le premier package de financement était de 145 millions d’euros et adressé au groupe Bank Of Africa-BMCE. Le soutien apporté aux groupes bancaires de la place est, selon l’institution internationale, une manière de soutenir la liquidité bancaire, ainsi que l’économie réelle afin de garantir une certaine résilience PME. Le package de financement servira également à accroître la ligne qui promeut les échanges commerciaux à l’international en vue de soutenir les importations et les exportations du Maroc, lesquelles subissent de plein fouet les effets de la crise sanitaire. Ces PME bénéficieront, en plus de l’aide financière, d’un accompagnement technique qui sera financé par l’Union européenne et qui se traduit notamment par une série de webinaires de formation. D’ailleurs, la BERD vient de lancer, en collaboration avec la CGEM et la Bourse de Casablanca, le premier volet d’une série de 9 workshops destinés à repositionner le Maroc dans les chaînes de valeur industrielles post Covid-19.
Soutien aux économies émergentes
Ces différentes mesures de soutien ont été adressées à plusieurs pays durant cette période de pandémie. La BERD a en effet décidé de consacrer l’intégralité de ses activités pour aider les 38 économies émergentes dans lesquelles elle investit pour lutter contre l’impact économique de la crise. Cette aide s’élève à 21 milliards d’euros et durera jusqu’à fin 2021. Concrètement, la BERD prévoit, à travers cette enveloppe de solidarité, d’adapter et d’étendre les instruments existants tout en développant de nouvelles initiatives pour fournir des financements, un soutien politique et des conseils stratégiques pour aider à combattre la menace immédiate du virus. Le but étant de préparer ces pays à l’ère post-Covid et à sauvegarder tout ce qui a été accompli par l’institution jusqu’à présent pour bâtir des économies de marché durables, équitables et ouvertes. A cela s’ajoute, le soutien aux infrastructures vitales pour répondre aux besoins d’infrastructure essentiels, y compris le financement du fonds de roulement, la stabilisation et les investissements publics essentiels. La BERD se concentrera principalement sur l’approvisionnement rapide de la dette nécessaire pour relever les défis auxquels les régions sont confrontées dans cette phase de grande incertitude.
« Au fur et à mesure que la situation évoluera, nous augmenterons également nos offres en monnaie locale, sur les marchés financiers et sur les actions », souligne la BERD, tout en reconnaissant que, dans ces circonstances, les affaires ne peuvent pas continuer comme d’habitude. Elle assure donc continuer de soumettre ses projets à toutes les exigences normales, tout en maintenant des normes élevées de responsabilité. En avril dernier, le conseil d’administration de la BERD a approuvé la deuxième phase de cette enveloppe de solidarité pour 21 milliards d’euros sur 2020-2021 avec cinq composantes principales, dont une enveloppe de résilience de 4 milliards d’euros destinée à fournir des liquidités d’urgence à court terme aux partenaires et filiales (entreprises et institutions financières) de la banque et un soutien aux services vitaux d’infrastructure, tels que l’électricité et l’eau.
« Nous ne perdrons pas non plus de vue, dans notre activité globale, nos autres priorités clés, notamment la transition vers l’économie verte, la promotion de l’égalité des chances, l’accélération de l’économie numérique et le renforcement de la bonne gouvernance », concluait la BERD.
Aida Lo / Les Inspirations ÉCO