Éco-Business

Paiement en ligne : encore du chemin à parcourir

Le paiement en ligne a du mal à démarrer au Maroc, malgré les efforts des pouvoirs publics et des opérateurs privés. L’adoption du mobile paiement s’impose aujourd’hui en tant que vecteur central du commerce électronique et constitue une composante essentielle de l’inclusion financière.

Dans sa récente sortie, Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, a solennellement appelé à l’impératif de mettre en place un écosystème du paiement mobile sur le territoire national. Lors du point de presse à l’issue de la 4e et dernière réunion trimestrielle de 2022 de BAM, il a affirmé que «techniquement tout est là, mais l’écosystème n’est pas là». Tout en assurant que le marché national compte 1,5 million de M-wallets, et que sur le plan technique tous les essais du switch ont été effectués. Ceci en plus du fait que la Banque centrale assure l’interopérabilité des services de paiement mobile. Toutefois, le nombre de transactions demeure faible. Selon les statistiques publiées par Bank Al-Maghrib à fin 2021, 19 offres M-Wallets ont été présentes sur le marché, dont 13 émises par des établissements de paiement totalisant un encours de 6,3 millions de M-Wallets émis.

À noter dans ce sens que Bank Al-Maghrib a mis en place, en collaboration avec l’écosystème du paiement mobile, une stratégie de communication institutionnelle afin d’asseoir la crédibilité de ce nouveau moyen de paiement et la confiance du public pour son utilisation, et de vulgariser les usages du paiement mobile. En effet, les banques travaillent aussi dans le sens du développement de l’usage du paiement en ligne. Selon les responsables de BMCI, «la transformation numérique dans le secteur bancaire est indéniable et tient une place de premier choix dans la stratégie de la banque». La banque affirme aussi que cette transformation permet d’accompagner les usages grandissant de sa clientèle sur ce volet et de leur offrir des services en adéquation avec leurs attentes. «Les rendre de plus en plus autonomes et leur permettre de pouvoir consommer la banque quand et où il le souhaite est primordial. Cette omnicanalité est clé et la transformation numérique est un enabler puissant au cœur de notre stratégie», ajoutent-ils dans ce sens.

Le paiement mobile, vecteur central du développement du e-commerce
Pour sa part, le ministère de l’industrie et du commerce relève aussi l’importance du développement du paiement mobile sur le marché national. D’ailleurs la diffusion de l’adoption du paiement mobile figure dans les priorités des pouvoirs publics.

Selon les responsables du ministère, «l’adoption du mobile paiement s’impose aujourd’hui en tant que vecteur central du commerce électronique et constitue une composante essentielle de l’inclusion financière». Conscient de cette importance, le ministère a conclu une convention de partenariat tripartite en décembre 2021 avec la Fondation marocaine pour l’éducation financière et la Fédération des Chambres marocaines de commerce, d’industrie et de services pour le déploiement, au profit des commerçants, d’un programme de formation sur l’éducation financière intégrant le paiement mobile comme principale composante. Dans ce cadre, des ateliers sont organisés régulièrement pour le recensement des besoins des commerçants en éducation financière ainsi que des tests de déploiement du module «Mobile paiement», et ce, pour mieux répondre aux besoins spécifiques de ces commerçants. Aussi, des séances de formation et des réunions de sensibilisation et d’information sont déployés en leur faveur.

Surveillance des sites Internet marchands, un volet important

En ce qui concerne les mesures prises par le gouvernement pour assurer la protection des consommateurs en ligne, le ministère de l’Industrie et du commerce a procédé, depuis 2016, à la création d’une cellule de contrôle des sites Internet marchands selon les dispositions de la loi n°31-08 édictant des mesures de protection du consommateur, et ce, pour protéger les e-consommateurs des pratiques trompeuses et frauduleuses sur Internet.

Ainsi, plus de 500 sites ont fait l’objet d’un contrôle depuis la création de la cellule, ce qui a engendré l’envoi de plus de 400 lettres d’avertissement, pour inciter les différents acteurs à se conformer aux dispositions de la loi précitée, et l’établissement de 50 procès-verbaux à l’encontre des contrevenants.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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