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Ordre national des architectes du Maroc : Campagne contre les architectes signataires !

Les «architectes signataires» inquiètent l’Ordre national des architectes du Maroc, lequel vient de lancer une campagne d’assainissement contre ces architectes, dont certains traitent jusqu’à 2.000 dossiers par an.

2016 l’année du grand ménage. L’Ordre national des architectes vient de lancer une campagne contre les «architectes signataires». «Cette pratique des signatures de complaisance est en recrudescence inquiétante, voire alarmante», déplore-t-on à l’Ordre. En témoignent les chiffres révélant que, dans certaines régions du royaume, ces architectes signataires traitent jusqu’à 2.000 dossiers par an. La proportion des architectes signataires dépasse aujourd’hui 30% des professionnels en exercice. Et plus de 60% des projets autorisés actuellement n’ont pas été conçus par des architectes. C’est le président de l’Ordre national des architectes du Maroc ainsi que les présidents des douze Conseils régionaux, réunis, vendredi 19 février à Casablanca, qui ont confirmé ce constat alarmant. «Ces architectes signataires ne suivent pas l’exécution des travaux avec les plans architecturaux, ne veillent pas à la présence et au contrôle obligatoire des ingénieurs spécialisés, jusqu’à la délivrance du permis d’habiter ou du certificat de conformité. Ce qui compromet la sécurité des constructions réalisées par la suite», témoignent-ils. Ils ajoutent que «les architectes signataires ignorent jusqu’à l’emplacement géographique du projet dont ils ont paraphé les plans. Ces architectes agissent, en fait, de connivence avec les techniciens des divisions du plan en charge des demandes de permis de construire au niveau de chaque commune». Dans la zone du Gharb, par exemple, près de 80% des projets sont réalisés par ces architectes véreux, lesquels y ont réalisé 8.000 plans, selon le président du Conseil régional des architectes de Gharb-Chrarda-Benihsen-Kenitra. C’est dire, pour celui-ci, les conséquences que ce problème pourrait avoir sur la sécurité des constructions concernées.

Sanctions disciplinaires
Comment résoudre alors ce problème ? Et qui a les prérogatives de trancher sur cette question ? «La solution à cette problématique d’architectes signataires relève des prérogatives des instances dirigeantes des Conseils régionaux, et ce, conformément à la loi 16-89», est-il souligné, lors de cette conférence de presse. Selon les présidents des douze Conseils régionaux, ce dossier «chaud» figure parmi leurs priorités pour l’année 2016. Ils n’hésitent pas à brandir la menace des sanctions disciplinaires les plus sévères à l’encontre des architectes signataires. Plusieurs actions seraient à mener pour faire régner la discipline dans la profession.

Dans le cadre de leur campagne d’assainissement, indique-t-on, les Conseils régionaux ont dressé une procédure commune pour mettre en œuvre leurs mesures disciplinaires. Des commissions d’enquête devront être incessamment constituées pour l’examen des cas d’architectes suspectés de s’adonner à cette pratique des signatures de complaisance, apprend-on à ce sujet.

Ce lundi 22 février, certains d’entre eux sont, d’ailleurs, convoqués par les présidents des douze Conseils régionaux, lesquels se réservent le droit d’appliquer les sanctions disciplinaires qui s’imposent en cas de manquement aux règles de l’exercice de la profession. Les sanctions, prévues par la loi, peuvent aller d’un blâme, d’une suspension pour une durée maximale de 6 mois, jusqu’à un retrait définitif de l’autorisation d’exercer, pour les fautes les plus graves, explique-t-on. 



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