Éco-Business

Mobilité durable : le rêve électrique se heurte au mur des infrastructures

Pour 62% des entreprises, le manque de bornes est le principal obstacle à l’électrification. Le Baromètre 2025 de l’Arval Mobility Observatory met ce chiffre en lumière et analyse comment cette réalité infrastructurelle contraint la transition énergétique des flottes automobiles au Maroc, malgré une volonté affichée.

Les derniers chiffres du baromètre annuel des Flottes et de la Mobilité vient d’être dévoilé. Réalisée avec Ipsos auprès de 256 décideurs au Maroc, l’étude met en lumière une tension au cœur de la stratégie des entreprises. Alors que l’intérêt pour l’électrification est bien réel, son déploiement à grande échelle est aujourd’hui directement freiné par un déficit d’infrastructures de recharge.

Ce constat illustre une approche pragmatique où les ambitions technologiques se confrontent aux réalités opérationnelles du terrain.

Une ambition électrique freinée par la réalité du terrain
La transition vers les motorisations électrifiées figure bien à l’agenda des gestionnaires de flotte marocains. Selon le baromètre, 54% des entreprises ont déjà intégré ou prévoient d’intégrer des technologies hybrides ou 100% électriques à leur parc de véhicules particuliers.

Cependant, cette volonté affichée se heurte à un déploiement concret qui peine à accélérer. Le taux d’adoption réel stagne à 20%, et les intentions d’équipement pour les trois prochaines années connaissent même un recul significatif, passant à 34% (soit une baisse de 15 points par rapport à 2024).

La raison principale de ce ralentissement est clairement identifiée du fait que 62% des entreprises citent le manque de bornes de recharge publiques comme le principal obstacle à l’adoption des véhicules électriques (BEV), un chiffre qui souligne le rôle critique de l’écosystème externe dans la transformation des flottes.

Des stratégies d’adaptation et un optimisme structurel
Face à cette contrainte majeure, les entreprises ne restent pas passives et développent des stratégies d’adaptation internes. Preuve de leur engagement, 84% d’entre elles ont déjà mis en place ou prévoient de déployer une solution de recharge pour leurs collaborateurs, que ce soit au bureau ou à domicile.

Ce pragmatisme se retrouve dans d’autres aspects de la gestion de flotte. Par exemple, la Location longue durée (LLD), bien que minoritaire (16%), suscite un fort intérêt, avec 44% des entreprises qui envisagent de l’adopter ou de la développer.

Par ailleurs, l’optimisme général demeure élevé avec 91% des décideurs qui anticipent une stabilité ou une croissance de leur parc automobile dans les trois ans, une confiance portée par les dynamiques de développement de leur activité.

Une transition globale menée avec réalisme
Le cas de l’électrification s’inscrit dans une approche plus globale de la mobilité, marquée par le réalisme. Ce décalage entre le potentiel d’une technologie et son usage effectif se retrouve dans la connectivité. Si près de la moitié des flottes (49%) sont équipées d’outils télématiques, seules 10% en exploitent pleinement les données.

De même, la décarbonation progresse avec mesure. Alors que 45% des entreprises envisagent des solutions comme le budget mobilité, principalement pour des raisons de politique RSE, la formalisation des objectifs reste limitée (11% seulement).

Le principal défi demeure la maîtrise du Coût total de possession (TCO), confirmant que les décisions d’investissement restent guidées par des impératifs économiques concrets, avant même les objectifs environnementaux. La transition est donc bien engagée, mais à un rythme dicté par les réalités du marché marocain.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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