Matériaux de construction : Un écosystème de cinq filières voit le jour
Il s’agit des filières du préfabriqué, céramique, marbre, acier et ciment. L’ambition, à l’horizon 2020, est de créer 28.000 emplois, générer 10,1 MMDH de chiffre d’affaires supplémentaires…
Il en a fallu du temps pour mettre toutes les fédérations concernées sur la même longueur d’onde.. Hier à Rabat, Moulay Hafid Elalamy était particulièrement fier de pouvoir lancer enfin un écosystème matériaux de construction impliquant cinq filières. Le ministre de l’Industrie avait tout le temps présent à l’esprit les enjeux liés à un secteur particulièrement sensible, confronté au dumping et l’informel. Il fallait donc prendre le sujet avec tout le sérieux nécessaire pour faire aboutir sa mise à niveau et pour qu’il puisse devenir compétitif d’abord en interne et pourquoi pas ensuite dans la région.
Ce nouvel écosystème ambitionne, à l’horizon 2020, de créer 28.000 emplois, générer 10,1 MMDH de chiffre d’affaires supplémentaires, apporter un investissement de 2,75 MMDH dans le secteur et un CA à l’export de 4,8 MMDH. Il doit aussi participer à raison de 4,8 MMDH dans l’amélioration de l’équilibre de la balance commerciale. L’État s’engage, pour sa part, à garantir un accès à prix attractifs à un foncier locatif de 210 hectares et la mise en place d’un plan de formation complet. Une démarche gouvernementale conjointe sera mise en place pour une gestion plus optimisée des carrières de marbre. Dans cette perspective, le potentiel d’export en Afrique ne doit pas être perdu de vue.
La valorisation des déchets ménagers au profit de la filière ciment s’avère aussi prometteuse. Une filière à part entière sera ainsi créée pour la valorisation énergétique des déchets ménagers qui représentent un potentiel presque inexploité de 6,8 millions de tonnes par an.
Enfin, une cellule conjointe entre le ministère et la Fédération des industriels des matériaux de construction verra le jour pour un suivi proactif des marchés internationaux. Le ministre a lancé des messages de soutien au secteur, on ne peut plus, clairs : «On a été souvent taxé de protectionnisme, mais les résultats d’enquêtes ont toujours montré le contraire. Même lorsque des mesures de sauvegarde sont mises en place, elles le sont dans le respect des normes». Cette démarche a été palpable lorsque la filière sidérurgique passait par des moments difficiles. Des mesures anti-dumping avaient été prises, certes combattues par les entreprises étrangères, mais reconnues légitimes par les experts de l’OMC.
Aujourd’hui, le contexte a changé et l’on ressent une réelle volonté de booster les performances du secteur, notamment en favorisant l’accès aux matières premières locales aux industriels marocains. Ces derniers se plaignaient de devoir réimporter ces gisements après leur exportation.