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Matériaux de construction : La fédération interpelle les partis politiques

La Fédération des matériaux de construction (FMC) vient d’adresser une lettre aux différents partis politiques sur la conjoncture difficile que traverse le secteur. Ladite fédération s’inquiète du poids des importations qui perturbent le marché national et demande aux formations politiques leurs stratégies pour faire face à la situation.

La Fédération des industries des matériaux de construction (FMC) se sent oubliée par les programmes électoraux dévoilés par les différents partis politiques en prélude aux législatives du 7 octobre prochain et a décidé de hausser le ton. Dans une lettre ouverte qu’elle vient d’adresser aux dirigeants des principales formations politiques, la FMC les a interpellés sur la situation du secteur du bâtiment et de la construction, lequel «connaît une stagnation et une morosité avérées». En cause, souligne la fédération, l’industrie nationale des matériaux de construction est durement concurrencée par des importations en croissance constante avec par exemple, 30 millions de m2 /an de carreaux, 400.000 tonnes/an d’acier, 4 millions de m2/an de marbre. «Ces importations perturbent le marché national, portent un préjudice considérable aux industriels et mettent en péril leur existence du fait de leur caractère souvent déloyal», a estimé la FMC tout en soulignant que pour l’ensemble de l’industrie nationale, les combustibles notamment le gazoil, le fuel, la coke de pétrole ou le gaz GPL, constituent un facteur de production essentiel. «Ce facteur devient vital pour le secteur des matériaux de construction puisqu’il représente entre 40 et 70% du prix de revient des produits», a poursuivi la FMC dans son plaidoyer insistant sur le coût élevé de ces intrants qui nuit gravement à la compétitivité de cette industrie. De plus, poursuit la même source, depuis la décompensation, «l’anarchie s’installe dans la constitution des prix du combustible qui ne cessent d’augmenter depuis plusieurs mois». La FMC s’appuie dans son argumentaire sur les résultats exceptionnels des compagnies pétrolières alors même que le secteur est exposé à diverses taxes spécifiques, notamment les taxes sur le ciment, sur le sable et sur le fer à béton ainsi que les taxes communales. «Cette lourde fiscalité, qui ne touche que les produits nationaux, affaiblit les entreprises du secteur et poussent à l’importation de produits de substitution», s’inquiète l’organisation professionnelle.

Doléances
Par ailleurs, plaide encore la FMC, la réglementation du secteur n’est pas encore à la hauteur pour soutenir le secteur en raison du fait que certains textes tardent à être promulgués. Il s’agit, entres autres, du Code de la construction, des décrets d’application de la loi relative à l’exploitation des carrières et ceux de la loi 24-09 concernant la sécurité des produits. Face à ces entraves que la fédération considère comme majeures, la Fédération a demandé aux différentes formations politiques quelles «stratégies pourraient-elles être mises en place, à moyen et long termes, pour accompagner et aider le secteur de l’industrie des matériaux de construction à affronter cette situation de crise, la dépasser et œuvrer à sa sauvegarde et à sa pérennisation ?». La FMC monte au créneau en donnant de la voix, mais il est difficile, en l’état actuel des choses, pour la fédération de trouver une réponse à ses interpellations. La campagne électorale a débuté depuis quelques jours et les élections sont prévues pour vendredi prochain.

Dans leurs programmes électoraux, certaines formations ont certes consacré plusieurs aspects au secteur de la construction ou du bâtiment mais sans jamais prendre véritablement en compte les doléances mises en avant par la FMC. Les engagements des partis politiques ont plutôt concerné certains volets qui peuvent avoir beaucoup d’incidence sur le secteur, notamment le renforcement du Programme d’accélération industrielle (PAI) ainsi que la promotion des logements sociaux et ceux destinés à la classe moyenne. Des mesures que visiblement la FMC estime loin de satisfaire ses attentes. Du reste, la CGEM, à laquelle est affilié la Fédération, a rencontré également plusieurs responsables politiques pour connaître leurs orientations par rapport à leur programme politique, notamment sur le volet économie et particulièrement les mesures envisagées en faveur du secteur privé. Au final, l’organisation patronale s’est estimée déçue au vu des programmes présentés pour la course aux législatives.

Lobbying
En haussant le ton, la FMC entend visiblement se faire entendre surtout en cette période d’adoption du projet de loi de Finances 2017 ainsi que de la feuille de route du mandat du prochain gouvernement. Il convient d’ailleurs de rappeler que beaucoup de chantiers sont en cours de mise en œuvre à travers les contrats de performances et les écosystèmes mis en place entre le ministère de l’Industrie et du commerce et les différentes fédérations du secteur dont la FMC. En plus des objectifs visés à travers les engagements des uns et des autres, se trouve la création d’un organe : le Conseil national de la construction et du logement, une structure qui regroupe plusieurs fédérations du secteur de l’immobilier, du bâtiment et de la construction (FMC, FNPI, l’APC et la FNBTP) et verra le jour suivant les documents signés. L’une des principales missions assignées à cet organe sera l’élaboration du Plan construction 2030 dans lequel la FMC entend bien sauvegarder ses intérêts. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la FMC réédite cette sortie comme c’est le cas à la veille de l’adoption des projets de lois de Finances de ces dernières années. Les revendications de la fédération sont particulièrement axées sur des mesures d’accompagnement, notamment fiscales. Il est vrai que le secteur qui réalise  36MMDH de chiffres d’affaires avec une valeur ajoutée de 14MMDH et 25.7000 emplois, a de quoi s’inquiéter de l’évolution de la situation économique du pays.


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