Éco-Business

Marsa Maroc : Une clôture anticipée est possible

L’illiquidité qui caractérise le marché, la signature et le prix de la valeur sont autant de facteurs qui expliquent un engouement sans égal que connaît la valeur. Étrangers et particuliers se ruent pour souscrire à la valeur au point qu’il est possible de procéder à la clôture anticipée.

Les souscriptions à Marsa Maroc n’ont démarré que depuis deux jours et on entrevoit déjà une clôture anticipée ! L’opération connaît un engouement sans précédent. Il dépasse, même, celui observé pour les introductions de Taqa Morocco ou encore de Total Maroc. Intervenant dans un contexte de marché caractérisé par une illiquidité, particuliers et étrangers se ruent pour souscrire à Marsa Maroc. Avec ce contexte de morosité qui règne sur la place boursière, les investisseurs sont à l’affût de papier frais. «L’engouement est tellement grand que si ça continue nous nous acheminons vers une clôture anticipée (prévue le 23 juin à 14h30)», assure un analyste. Les atouts qui expliquent cet engouement ? Accessibilité et signature, clament les trois analystes contactés (de trois différentes sociétés de bourse). En plus de la signature, le montant alloué à la catégorie des particuliers, étant assez important, constitue un autre atout dans l’attractivité de la valeur pour cette catégorie des investisseurs, affirme l’un des analystes. Quant à la signature, «le fait qu’il s’agisse d’une privatisation, l’opération est perçue différemment par le marché. La société étant une entreprise étatique, inspire davantage confiance aux investisseurs», souligne un autre analyste.

Prudence et transparence
De même, l’évaluateur n’a pas lésiné sur les «cadeaux» aux investisseurs. En plus des décotes offertes, «l’évaluateur est resté assez conservateur dans le sens où il a intégré tous les éléments négatifs liés à l’ouverture de nouveaux ports et n’en a retenu aucun élément positif, comme la possibilité que Marsa Maroc devienne adjudicataire d’un de ces ports, ce qui est fort probable», relève un analyste, avant d’ajouter que «l’opérateur dispose d’une part de marché de 44% retraitée, de surcroît, qu’il pouvait transposait sur les nouvelles concessions qui vont être mises en appel d’offres». Il y a plusieurs sources d’upside, il suffit que l’un de ces scenarii négatifs ne se réalise pas pour que la société réalise plus qu’elle n’a prévu. Autre élément, relevé par l’analyste, est le fait que le business plan prévoit un déficit après 5 ans de son introduction (résultat net de -42 MDH en 2021). «Du jamais vu !», s’exclame, l’analyste qui souligne que sur tout l’historique des introductions, c’est le premier business plan qui présente un déficit à l’horizon de 5 ou 6 ans. Pour lui, quand bien même l’évaluateur pouvait le savoir, il aurait pu très bien l’occulter mais a tout de même fait le choix de le révéler et de l’expliquer. Un choix de transparence qui émane probablement de son caractère étatique et de la confiance que ça génère. Pour l’analyste, il s’agit d’une valeur de fond de portefeuille avec un rendement assez sympathique de 5%.

Possible pression acheteuse
«Si la clôture anticipée se réalise, plusieurs institutionnels ne vont pas être satisfaits au taux qu’ils souhaitent, ce qui pourrait créer une pression acheteuse au cours des premiers jours de la cotation», relève l’analyste avant de tempérer en précisant que rien n’est certain et que la physionomie du marché peut changer de manière assez foncière. «Nous avions vu des sociétés cotées, souscrites 3 à 4 fois au moment de leur IPO, mais dès la cotation, le pouvoir qui s’est installé entre acheteurs et vendeurs a créé une pression vendeuse sur le titre, les acheteurs se disant que autres veulent vendre rapidement, avaient choisi d’attendre davantage», rappelle-t-il avant d’assurer que «globalement, pour une opération de privatisation, nous restons assez optimistes». 



PLF 2026 : cap sur l’investissement et l’inclusion


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page