Éco-Business

Marché pharmaceutique : Une croissance en vue parmi les plus faibles en Afrique

 

La croissance du marché pharmaceutique marocain devrait se limiter à une moyenne de 2,2%, pour atteindre 1,2 milliard DH à l’horizon 2020, selon l’étude du cabinet IMS Health.

Le marché pharmaceutique mondial devrait croître de 1,4 trillion de dollars d’ici 2020, tiré essentiellement par le marché US qui devrait enregistrer une croissance annuelle moyenne de 7,3% entre 2016 et 2020. Ces chiffres ressortent d’une étude du cabinet américain, IMS Health, dont les résultats ont été présentés en marge de la deuxième édition de l’AMIP Pharma Days, tenue récemment à Casablanca. En Afrique, les mêmes prévisions tablent sur une croissance de 6% durant la même période, avec des niveaux de variations très disparates : Algérie (7,2%), Égypte (10,3%), Afrique du Sud (7,4%), Nigéria (8,8%), Kenya (10,2%). La croissance du marché marocain, elle, devrait se limiter à une moyenne de 2,2%, pour atteindre 1,2 milliard DH. Le faible niveau de consommation de médicaments par habitant ainsi que celui de la densité des producteurs de soins dans les zones rurales sont les principaux facteurs limitant la croissance du marché marocain.

Avec un poids estimé de 28 milliards de dollars par an, l’Afrique présente un énorme gisement d’opportunités pour le secteur pharmaceutique marocain. Outre les facteurs classiques d’accroissement démographique et d’urbanisation galopante, l’on s’attend à un changement de type de pathologies et une demande croissante pour le traitement des maladies chroniques. Cependant, insiste le cabinet IMS Health, il est nécessaire de tenir compte de la diversité des pays africains (ethnies, langues, etc.) et de la nature des pathologies dans chaque région. L’Afrique présente un fort potentiel à l’export pour les entreprises marocaines. Plusieurs multinationales ont conclu des partenariats avec des laboratoires locaux avec l’idée de faire du Maroc un hub pour l’Afrique. L’indien Cipla a investi 15 millions de dollars dans une usine construite en mode joint-venture avec Cooper, dont l’objectif est de développer le segment des maladies respiratoires et neurologiques pour les marchés marocain et africain. C’est le cas aussi du jordanien Hikma, devenu l’actionnaire majoritaire de Promopharm. D’autres entités étrangères, Tecnimede, Biocodex, Sunpharma, ont investi dans des unités de fabrication.

The Abraaj Group, une entreprise de private equity, œuvrant dans le secteur de la santé, a réalisé, elle aussi, une prise de participation dans la société marocaine Steripharma. Le Maroc est appelé à choisir un modèle de production, sachant que le scénario de statu quo risque d’accroître sa dépendance de l’importation. L’étude du cabinet US fait référence à deux modèles, celui hybride et celui d’un hub de production. Le modèle hybride combine une production locale à une autre orientée vers l’export, comme c’est le cas de la Jordanie, devenue un important exportateur régional grâce à la réputation de ses produits de bonne qualité et ses prix abordables. Pas moins de 81% de la production sont destinés à l’export dont 90% vers les pays arabes. Le modèle du hub de production, similaire à celui de l’Inde, nécessite, lui aussi, de nouveaux investissements et exige une main-d’œuvre spécialisée. En offrant un éventail de services, l’Inde s’est imposée comme base de production de plusieurs multinationales. Animé par 523 entreprises, le marché indien est estimé à plus de 11 milliards de dollars et devrait atteindre 30 milliards de dollars en 2020.

Pour réussir une transition de ce type, conclut l’étude d’IMC, le Maroc doit proposer un cadre incitatif favorable à la production locale et à l’exportation : foncier accessible, préférence nationale dans les appels d’offres publics, délais courts dans l’octroi des autorisations, etc. Il y a lieu, ajoute-t-on, de réduire l’exposition des médicaments produits localement aux révisions tarifaires. Cette dernière recommandation a d’ailleurs été formulée en présence du ministre de tutelle, El Houssaine El Ouardi, qui, faut-il le rappeler, avait déclenché plusieurs vagues de baisse des prix au cours de son premier mandat à la tête du ministère de la Santé.  


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