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Marché obligataire : Un premier semestre mitigé

La politique monétaire, ainsi que l’évolution de la situation de la liquidité bancaire ont fait la pluie et le beau temps dans le marché des taux durant le premier semestre.

Sous l’effet de la conjonction de plusieurs facteurs, le marché des taux a évolué au cours du premier semestre de manière disparate. En effet, comme l’explique un rapport sur les marchés de Marogest, le raffermissement de la position structurelle de liquidité bancaire, l’amélioration des fondamentaux du Trésor et la politique monétaire sont les principaux éléments qui ont pesé dans la balance des forces. Il n’en demeure pas moins que le dernier mot dans le comportement du marché revient à l’évolution de la situation de la liquidité bancaire. Dans l’ensemble, l’orientation des taux d’intérêt a été baissière, bien que cette tendance cache une évolution en deux phases.

Première phase de baisse
La première phase s’est étendue du début de l’année jusqu’au conseil de la Banque centrale tenu le 21 juin 2016. Pendant cette période, les taux d’intérêt ont emprunté le seul chemin de la baisse. «Une orientation motivée par une demande importante sur les bons du Trésor combinée à une offre qui s’est faite rare», expliquent les analystes de Marogest. La baisse des taux a d’autant plus été accentuée par la décision de la Banque centrale, survenue en mois de mars, de revoir à la baisse le taux directeur afin de stimuler la croissance économique. Également, aux côtés de l’ajustement des taux apporté par BAM, cette configuration du marché résulte, d’une part, de la résorption du déficit de liquidité bancaire de près de 13 MMDH entre décembre et mai pour se situer à 3,5 MMDH, et de l’autre, de l’amenuisement des besoins du Trésor qui, à fin mai, ont marqué une baisse de 17% à seulement 26 MMDH. Au niveau de la demande, désireux de profiter pleinement de la tendance du marché, les investisseurs ont manifesté une forte demande sur les bons du Trésor ayant atteint 250 MMDH sur les cinq premiers mois. Leur intérêt s’est par ailleurs orienté vers le moyen et long terme afin de sensibiliser davantage leurs portefeuilles. En conséquence, selon les calculs de Marogest, le long terme s’est effrité, en moyenne, de 74 points de base, le moyen terme et 73 points de base, tandis que le court terme a baissé de 82 points de base.

Ponction de liquidité
Toutefois, la revue à la hausse du coefficient de la réserve monétaire obligatoire effectuée par BAM lors de son conseil du 21 juin a signé le début de la deuxième phase. Constatant que les taux monétaires s’écartaient significativement du taux directeur «touchant des plus bas de 1,50% pour le Repo jj et 1,94% pour le TMP interbancaire», BAM a pris la décision d’augmenter le coefficient de la réserve monétaire obligatoire de 2% à 4%. «Cette décision a induit une ponction de liquidité de l’ordre de 9 MMDH et a ramené le besoin de liquidité bancaire à 16 MMDH à fin juin. Face à cette situation, l’intervention de la Banque centrale est devenue un impératif pour rétablir l’équilibre du marché», expliquent les mêmes analystes. La Banque centrale a, en effet, injecté de la liquidité via les avances à 7 jours et à 24 heures accordées respectivement aux taux de 2,25% et 3,25% !

Début de hausse
Avec cette nouvelle donne, les investisseurs ont significativement réduit le volume de leurs soumissions qui s’est limité, au mois de juin, à 26 MMDH contre une moyenne mensuelle de 46 MMDH sur la période. Ils ont également délaissé les segments sensibles, à savoir le moyen et le long terme au profit du court terme. Ce dernier a capté 69% de la demande globale, contre 23% et 7% respectivement pour le moyen terme et le long terme. Ainsi, les rendements obligataires, particulièrement ceux du court et moyen terme ont gagné, en moyenne, 38 points de base et 13 points de base respectivement.


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