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Marché automobile : plein gaz vers une année record

Le marché automobile maintient sa trajectoire ascendante en 2025. Malgré un mois d’août marqué par un ralentissement saisonnier, les chiffres confirment la solidité de la reprise engagée depuis le début de l’année. À fin août, les immatriculations cumulées affichent une progression de plus de 35%, confortant les prévisions d’un record historique d’ici décembre.

Après un premier semestre particulièrement dynamique, le marché automobile a poursuivi sa trajectoire haussière au mois d’août 2025, avec une progression annuelle de 23,28%, selon les dernières données publiées par l’Association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc (AIVAM). Si le rythme s’avère un peu moins soutenu que les mois précédents, les fondamentaux restent solides et la perspective d’un nouveau record annuel se précise.

Des volumes en hausse, une dynamique toujours positive
Le mois d’août s’est conclu sur un volume total de 14 .851 immatriculations, contre 12 .047 un an auparavant, toutes catégories confondues. Le segment des véhicules particuliers (VP) a enregistré 12 .997 ventes, soit une croissance annuelle de +24,79%, tandis que celui des véhicules utilitaires légers (VUL) a progressé de +13,60%, avec 1.854 unités écoulées. Ce léger ralentissement mensuel, à comparer à la flambée de 38,64% observée en juillet, n’inquiète pas les professionnels.

«Le marché reste très bien orienté. Le mois d’août affiche une progression robuste dans un contexte saisonnier traditionnellement plus calme», explique un acteur du secteur.

Sur les huit premiers mois de l’année, le marché totalise 146.590 véhicules vendus, en hausse de +35,04% par rapport à la même période en 2024 (108.552 unités). Ce rythme soutenu alimente les anticipations d’une année record.

Pour Abdelouahab Ennaciri, président de l’AIVAM, «la tendance reste globalement positive. Le mois d’août a marqué un léger ralentissement, avec une progression de 23% par rapport à la même période de 2024. Cependant, le cumul depuis le début de l’année demeure solide, à environ 30%».

L’objectif d’une année record semble désormais à portée. Selon Ennaciri, «le marché devrait dépasser les 200.000 immatriculations, pour atteindre entre 210.000 et 220.000 unités» d’ici décembre.

Un niveau inédit pour le secteur, qui traduit une phase de croissance structurelle. Plusieurs leviers soutiennent la demande, le secteur du tourisme, les investissements en infrastructures, mais aussi la demande d’entreprise, particulièrement dynamique sur le VUL et les véhicules de flotte pour la mobilité des collaborateurs.

«La commande institutionnelle est revenue sur le devant de la scène, notamment dans la construction, les services publics et les projets PPP», confie un distributeur.

Chez les particuliers, la reprise est également réelle, mais d’intensité moindre. Les offres promotionnelles, le recours au financement et l’attrait pour des modèles plus accessibles, notamment dans le segment urbain, continuent de jouer un rôle de levier, sans retrouver pour autant les niveaux pré-Covid en matière d’achat au comptant.

Le marché se transforme
Parmi les tendances lourdes de 2025, la transition énergétique du parc automobile se confirme. Le diesel, longtemps ultra-dominant, est désormais passé sous les 75% de parts de marché sur les VP. En parallèle, l’essence gagne du terrain, mais ce sont surtout les motorisations hybrides et hybrides rechargeables qui accélèrent. À fin août, elles représentent près de 9% du marché, contre environ 5% à la même période en 2024. Cette mutation s’explique par une offre de plus en plus large et compétitive, couvrant aussi bien les SUV familiaux que les citadines.

«La bascule est amorcée. Le client est aujourd’hui mieux informé, plus sensible aux coûts d’usage, et l’arrivée de nouvelles marques ne fait que renforcer cette dynamique», souligne un opérateur.

Le salon de la mobilité électrique, prévu dans deux semaines, devrait marquer un tournant symbolique et renforcer cette tendance. De nombreuses marques y présenteront leurs gammes électrifiées, avec un accent sur l’accessibilité tarifaire et les solutions de recharge.

«Chaque mois, de nouveaux entrants viennent élargir l’offre. Le Maroc est en train de devenir une plateforme de référence en Afrique pour les véhicules bas carbone», résume un professionnel.

Du côté des marques, les rapports de force restent globalement stables, mais des évolutions se dessinent. Dacia conserve largement la tête du segment des voitures particulières (VP), avec 28.961 unités écoulées entre janvier et août 2025, représentant une part de marché de 22,28 %. Elle est suivie de Renault (17.030 unités, 13,10 %) et Hyundai (11.457 unités, 8,82 %), confirmant la robustesse du groupe Renault Maroc ainsi que la percée continue de la marque coréenne. À la quatrième place, Peugeot s’installe avec 7.110 unités (5,47 %), devant Volkswagen (6.072 unités, 4,67 %).

Dans ce paysage, les marques asiatiques continuent de gagner du terrain, portées par une stratégie compétitive et une montée en gamme accélérée. Chery signe 4.365 unités (3,36 %), Geely 2.977 (2,29 %), et MG 2.340 (1,80 %), illustrant une dynamique de conquête soutenue sur le marché marocain.

Dans le segment premium, les positions sont également bien établies. Audi conserve la tête avec 2.426 immatriculations, juste devant Mercedes (2.324 unités) et BMW (2.264 unités), dans un mouchoir de poche. Ces trois marques dominent très largement le haut de gamme, malgré une concurrence accrue. Le premium électrique, encore marginal, commence néanmoins à s’installer, notamment chez BMW et Mercedes, qui étoffent leur offre en hybrides rechargeables. Une tendance que les acteurs du marché considèrent comme « structurelle », bien que son impact quantitatif reste encore limité à ce stade.

Une fin d’année sous haute surveillance
À quatre mois de la clôture, les voyants restent au vert pour le secteur automobile. «La demande est soutenue, les perspectives sont positives, et le marché se prépare à franchir un cap historique», résume le président de l’AIVAM.

Les incertitudes macroéconomiques, notamment liées à l’évolution des taux ou aux tensions sur certaines chaînes d’approvisionnement, sont à surveiller, mais elles ne semblent pas remettre en cause la dynamique actuelle.

Pour les distributeurs, l’enjeu sera de maintenir l’attractivité des offres commerciales, tout en gérant l’adéquation entre stocks et demande. Le marché, qui a su rebondir après plusieurs années de volatilité, entre donc dans une phase de consolidation à haut niveau, tirée par une demande multisectorielle et une mutation technologique bien engagée.

J.G. / Les Inspirations ÉCO



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