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Les exportations peuvent s’améliorer

L’étude réalisée par l’EACCE au sujet de l’Afrique de l’ouest a fait état d’une absence quasi totale de lignes directes du transport maritime, ce qui donne lieu à des surcoûts et limite incontestablement la compétitivité-prix des produits exportés en relation avec le transit time.

Bien que les grands bassins d’exportation pour les produits agricoles soient l’Union européenne, l’Amérique du nord et l’Asie, en termes de dynamisme toutefois, c’est le marché de l’Afrique de l’ouest qui se place comme 2e marché prometteur à hauteur de 13%, après l’Asie qui représente 14%. Mais il va sans dire que le Maroc n’arrive toujours pas à saisir cette opportunité; notamment le secteur des fruits et légumes frais à cause de plusieurs facteurs. C’est l’une des conclusions auxquelles aboutit une étude réalisée par l’Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE). Ses résultats ont montré que le manque d’information est l’un des facteurs qui entravent le développement des exportations marocaines vers ce marché qui se distingue par une croissance très rapide au niveau de deux principales zones. Il s’agit de la région de l’Afrique de l’est avec un taux moyen de croissance de l’ordre de 21% et celui de l’Afrique l’ouest à hauteur de 14% contre 12% pour l’Afrique du nord.

Une série de facteurs grèvent les exportations
Dans le détail, l’analyse élaborée sur la base de données de COMTRADE des Nations unies, a mis l’accent sur plusieurs facteurs, en l’occurrence la carence d’informations en ce qui concerne la spécificité des marchés de la région de l’Afrique de l’ouest, mais aussi les conditions d’accès tarifaire et des droits de douane. De surcroît, la multiplicité des régimes fiscaux entre les pays, la non-structuration des circuits de distribution et le manque d’informations en termes des prix et statistiques, freinent également le développement de ce marché, en plus des pratiques informelles liées essentiellement à la dégradation du label marocain; à cause de l’exportation des écarts de triage de manière informelle via la Mauritanie, au départ de la région du Souss. S’agissant de la seconde nature des entraves, elle est attribuable à la faible disponibilité des moyens logistiques. Aujourd’hui, l’EACCE a noté aussi une absence quasi totale des lignes directes de transport maritime, ce qui génère des surcoûts et limite incontestablement la compétitivité-prix des produits exportés en relation avec le transit time et le caractère périssable des fruits et légumes; alors que la faiblesse des infrastructures de connexion entre les pays constitue aussi un véritable handicap au développement des exportations vers l’Afrique de l’ouest. En termes de chiffres d’affaires, les pays d’Afrique de l’ouest ont importé l’équivalent de 559 millions de dollars en 2015 contre 267 millions en 2010. En comparaison avec cette année, la valeur des importations de ces mêmes pays a doublé alors que le taux de croissance a atteint 16%.  

Les principaux fournisseurs qui ont profité de cette dynamique sont le Royaume-Uni (Grande-Bretagne) qui a exporté l’équivalent de 134 millions de dollars; alors qu’il était inexistant sur le marché en 2010. Il est suivi par les Pays Bas dont les exportations ont passé de 88 à 123 millions de dollars en 2010-2015. L’Afrique du sud a également tiré profit de cette dynamique à hauteur de 95 millions de dollars en 2015 contre 33 millions tandis que le Maroc et le Burkina Faso ont exporté 22 millions de dollars contre 7 millions et restent très loin des trois premiers pays fournisseurs en termes de chiffres d’affaires. Par nature de produit, ce sont les noix pour les fruits et les oignons pour les légumes qui sont les premiers produits importés par l’Afrique de l’ouest, respectivement à hauteur de 47 et 49%, suivis par les pommes et pommes de terre à hauteur 33 et 20%; alors que les tomates et agrumes ne représentent que 3% des fruits et légumes qui totalisent respectivement 321 et 238 millions de dollars. Il va sans dire aussi que 4 principaux pays qui importent les fruits et légumes, en l’occurrence le Nigéria à hauteur de 92 millions de dollars, la Côte d’Ivoire (67 millions de dollars), le Sénégal (65 millions) et la Mauritanie (56 millions). Ces pays côtiers réexportent essentiellement vers les pays enclavés; à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Marché mauritanien
Un certain dynamisme pour le Maroc
Exception faite du marché mauritanien où le Maroc enregistre un certain dynamisme d’exportation des fruits et légumes frais, à savoir 70 kilos/ tonnes en 2014 sur un total de 170 kilos/ tonnes des importations en provenance du monde, le Maroc est quasi-inexistant sur le Sénégal et le Nigéria bien qu’il ait commencé à exporter en Côté d’Ivoire, à hauteur de 2527 tonnes; alors qu’il en représente 15% vers le Mali. Dans le détail, les principaux fournisseurs de la Mauritanie demeurent les Pays Bas à hauteur de 40% et le Maroc qui représente 31%; grâce aux oignons, pommes de terre et légumes divers. L’ensemble des marchés précités reste prédominé par les Pays Bas, l’Afrique du sud et la France.


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