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Gouvernance locale et accès aux marchés : Casablanca vise la notation financière internationale avec l’appui de l’IFC

Dans un mouvement inédit, la Commune de Casablanca entame un processus de notation de crédit avec l’accompagnement de l’International Finance Corporation (IFC). L’objectif est de renforcer la transparence de sa gestion financière et se positionner, à terme, sur les marchés de financement internationaux. Ce projet consultatif, actif depuis décembre 2024, pourrait ouvrir une nouvelle ère pour les finances locales au Maroc.

Dans un contexte où les villes cherchent à diversifier leurs sources de financement et à renforcer leur crédibilité auprès des investisseurs, Casablanca franchit une étape stratégique. Avec le soutien de l’International Finance Corporation (IFC), la capitale économique s’engage dans un processus de notation de crédit par une agence internationale, une première pour une commune à cette échelle.

L’initiative, dont le budget est estimé à 50.000 dollars, s’inscrit dans un projet de services consultatifs approuvé en novembre 2024 et officiellement lancé en décembre de la même année.

Un jalon vers la modernisation de la gouvernance urbaine
Le projet, actif jusqu’en juin 2025, vise à accompagner la Commune de Casablanca dans l’acquisition d’une notation de crédit indépendante, en l’aidant à sélectionner une agence, à interagir efficacement avec elle, et à se conformer aux standards internationaux en matière de transparence financière.

IFC, filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, ne se contente pas de jouer un rôle technique, elle agit comme facilitateur d’un changement de culture administrative. Car derrière la mécanique financière, c’est bien un enjeu de gouvernance locale qui se dessine, celui d’améliorer la gestion fiscale, renforcer la lisibilité des comptes publics et asseoir la crédibilité de la Ville sur les marchés.

Une ouverture vers les marchés financiers
En obtenant une notation, Casablanca pourrait à terme accéder à des financements commerciaux plus compétitifs, notamment par l’émission d’obligations municipales, un outil encore peu exploité au Maroc. Cette démarche l’aligne sur les pratiques de grandes métropoles émergentes qui cherchent à financer leurs infrastructures urbaines sans peser uniquement sur les subventions étatiques.

Une démarche encadrée par les standards ESG
IFC a conduit une évaluation préliminaire des risques environnementaux et sociaux (E&S) du projet, conformément à sa politique de durabilité. Même si les impacts E&S directs sont limités dans ce cas précis, l’adhésion aux normes de performance de l’IFC est un gage de rigueur. L’organisation accompagnera la Commune pour s’assurer que toute évolution ultérieure de son profil financier tienne compte d’exigences ESG croissantes sur les marchés mondiaux.

Vers une nouvelle maturité financière des collectivités
Le cas de Casablanca pourrait faire école. Il marque l’émergence d’une nouvelle ambition chez les collectivités locales marocaines : celle de se hisser à un niveau d’exigence et de transparence conforme aux attentes internationales.

Dans un pays où les enjeux d’urbanisation, de mobilité et de services publics appellent des investissements massifs, cette initiative ouvre la voie à un financement plus structuré, plus responsable, et potentiellement plus autonome.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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