Fusion : BCP absorbera une filiale régionale
L’opération s’inscrit dans le long processus de transformation entamé depuis 2014 et devrait permettre de s’aligner sur le nouveau découpage régional du royaume ainsi que la réalisation d’économies d’échelle. L’opération est aussi l’occasion pour la banque de dévoiler son business plan pour 2016-2017.
Après la sortie de l’État par la cession des parts du Trésor dans le capital de la BCP aux Banques populaires régionales (BPR) en 2014 et la montée de la BCP dans le capital des BPR à 52% en 2015, voilà aujourd’hui que ladite banque absorbe sa filiale d’El-Jadida. Cette opération pour laquelle la banque au cheval a obtenu le feu vert de l’AMMC, mais devrait tout de même attendre celui de son assemblée générale extraordinaire prévue le 30 juin courant, s’explique par la volonté de cette banque de s’aligner sur le nouveau découpage régional adopté par le royaume. Elle devrait aussi permettre à la banque d’améliorer son positionnement dans la région d’El Jadida et de réaliser des gains de productivité et des économies d’échelle par la mise en œuvre de synergies entre la BCP et la BP d’El Jadida-Safi. Bien qu’elle donne lieu à une seule et unique entité, l’opération n’a pas d’impact sur la structure de l’actionnariat de la BCP et son montant est nul. En effet, cette fusion se fera sous le régime de la fusion renonciation, ne donnant pas lieu à une augmentation de capital. L’actif net apporté s’élève à 1,247 MMDH.
Une rentabilité établie
À l’occasion, la banque révèle ses prévisions pour les deux années à venir. Le produit net bancaire à la fin de l’année en cours serait de 15,77 MMDH contre 15,34 MMDH en 2015. Il devra passer en 2017 à 16,84 MMDH. Par activité, 2016 devrait connaître un accroissement de la marge d’intérêts et de la marge sur commission de 7,9% et de 6,8% respectivement alors que le résultat des activités de marché devrait reculer de 23% avant de reprendre quelque 3,63% en 2017. La marge d’intérêts et la marge sur commissions devraient ralentir leur progression à 6,7% et à 6,43%. Les charges générales d’exploitation devraient, quant à elles, augmenter de près de 3,9% par an en moyenne pour s’établir à 7,81 MMDH en 2016 et à 8,1 MMDH en 2017 en induisant un coefficient d’exploitation de 49,5% en 2016 contre 48,9% en 2015. Le coût du risque s’est établi à 3,2 MMDH en 2015. En 2016, il serait de 2,97 MMDH et en 2017 de 3,4 MMDH. Le résultat d’exploitation s’afficherait à 4,98 MMDH en 2016 et à 5,35 MMDH, contre 4,58 MMDH en 2015. Au final, le résultat net part du groupe passerait de 2,51 MMDH en 2015, à 2,6 MMDH en 2016 et à 2,77 MMDH en 2017. La rentabilité des fonds propres part du groupe (ROE part du groupe) qui en découle, passerait de 9,23% en 2015 à 9% en 2016 et devrait se maintenir à ce niveau jusqu’en 2017. Concernant la rentabilité des fonds propres, le ROE devrait progresser de 6,94% en 2015 à 9 % en 2016 pour ensuite atteindre 9,2% en 2017. Quant à la rentabilité du bilan, celle-ci s’élèverait à 1,05% en 2017, en progression de 0,03 point par rapport à 2016 et de 0,13 par rapport à 2015.
Un total bilan renforcé
Au niveau du bilan, en 2016 et 2017, les parts des prêts et créances s’élèveront à 72,6% et 73,1% du total actif, au lieu de 69,9% en 2015. Il serait ainsi principalement généré par des prêts et créances sur la clientèle dont la croissance annuelle moyenne sera de l’ordre de 6,6% sur la période 2015-2017. Quant aux prêts et créances sur les établissements de crédits et assimilés, leur taux de croissance annuel moyen sur la période prévisionnelle est estimé à 7,32%. Pour leur part, les dettes envers les établissements de crédits et dettes envers la clientèle ont respectivement constitué 7,8% et 76,1% du total bilan en 2015. En 2016, ils devront peser 9% et 73,5% respectivement. En 2017, ils pèseront 8% et 75% respectivement. Dans le détail, les dettes envers la clientèle devraient augmenter suivant un taux de croissance annuel moyen de 3,37% pour atteindre 267 MMDH en 2017. Pour ce qui est des dettes envers les établissements de crédits, celles-ci devraient augmenter de 19,3% entre 2015 et 2016. Entre 2015 et 2017, ces dettes devraient évoluer selon un taux de croissance annuel moyen de 5,4% pour atteindre 28,7 MMDH. Pour leur part, les capitaux propres devraient augmenter de 6,4% à 38,5 MMDH avec une part dans le total bilan de 11,3% en 2016 contre 36,2 MMDH, soit 11% du total bilan. Sur ladite période, les capitaux propres devraient progresser selon un taux de croissance annuel moyen de 6,2% à 40,8 MMDH. Les capitaux propres part du groupe devraient également suivre le même niveau d’évolution annuel moyen (6,2%) pour atteindre 30,7 MMDH en 2017.