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Fusion AMDI-Maroc Export-OFEC : Les mises en garde de l’Asmex

Au lendemain de l’annonce de la fusion de l’AMDI, Maroc Export et l’OFEC, l’Association marocaine des exportations (Asmex) a émis des réserves sur plusieurs points qui entravent les actions de promotion. Les détails.

Le projet de fusion de l’Agence marocaine du développement industriel (AMDI), de Maroc Export et de l’Office des foires et expositions de Casablanca (OFEC) en une seule entité n’a pas laissé les exportateurs indifférents. L’Association marocaine des exportateurs (Asmex) s’est en effet fendue d’un communiqué largement diffusé pour réagir au projet de fusion présenté par Moulay Hafid Elalamy au Conseil des ministres le 23 juin dernier. L’association présidée par Hassan Sentissi considère ainsi que «la multiplicité des intervenants dans le commerce extérieur a toujours été source de dilution de l’action de l’État, mais aussi de rivalité, de redondance et donc d’inefficience». L’Asmex est donc d’accord sur le principe de constitution d’une équipe nationale de l’export qui serait regroupée autour d’un noyau dur pour en assurer la gouvernance, et ce parce que tous les départements techniques ne sont pas outillés pour conduire sereinement une politique de conquête des marchés. L’association passe par la suite aux choses sérieuses et pointe plusieurs dysfonctionnements qu’il faudra rectifier pour partir sur de bonnes bases.

La taxe de la discorde
L’Asmex émet en effet des réserves sur certains points qui font que la promotion des exportations marocaines manque d’efficacité. Et, ce faisant, l’association n’y va pas avec le dos de la cuillère : «Il faut placer la promotion au sein d’une même plateforme, sous le contrôle effectif d’un comité paritaire public/privé, et non plus sous le Conseil d’administration, souvent pléthorique et dont la fonction est d’enregistrer les propositions et les présentations, le même jour de la tenue du conseil», précise-t-elle. Le financement des actions de promotion est également dans le collimateur de l’association qui appelle à le revoir «en y introduisant une refonte totale, en mettant à plat la gestion actuelle de la taxe parafiscale, ainsi -d’ailleurs- que la ligne budgétaire allouée à la promotion.

L’Asmex rappelle à ce titre que cette taxe parafiscale a été mise en place à son initiative, pour constituer un fonds de promotion des exportations. Mais «son utilisation connaît des dérives profondes ces derniers temps aussi bien au niveau de sa gouvernance qu’au niveau de la pertinence de son utilisation pour le financement exclusif des exportations. «Certaines actions menées par Maroc Export ou l’Établissement autonome du contrôle de la coordination des exportations (Eacce) laissent perplexe. Nous n’en voyons pas l’intérêt ni la pertinence, et on ne comprend pas dans quelle logique elles s’inscrivent. Il faut associer les exportateurs dans l’élaboration et la mise en place des stratégies de promotion», indique un membre de l’Asmex sous couvert d’anonymat.

Pour rectifier le tir, l’association appelle à revoir le texte qui réglemente les conditions d’utilisation de la taxe, «car il n’est pas pensable qu’en 2016, nous en soyons encore réduits à faire de la promotion à distance, alors que tous les pays ont opté pour une promotion de proximité, et que par exemple, les ressources humaines soient exclues du financement», déplore l’association.


 

Hassan Sentissi
Président de l’Asmex

Suite à l’annonce par le ministère de tutelle du projet de fusion de l’AMDI, Maroc Export et l’Ofec, nous avons réagi en publiant un communiqué qui rappelle certaines données et attire l’attention sur d’autres. Il en est ainsi de la taxe parafiscale qui connaît un certain nombre de dysfonctionnements. Cette taxe mise en place sous le gouvernement de Driss Jettou sur initiative de l’Asmex octroie un droit de 0,25% ad valorem sur les importations pour alimenter le budget de la promotion des exportations. Néanmoins l’utilisation de celle-ci connaît des dérives aussi bien au niveau de sa gouvernance qu’au niveau de la pertinence de son affectation. L’intérêt et le choix de certaines missions de promotions ne sont pas très clairs avec, en retour, des résultats incertains. Il est donc temps de revoir de fond en comble cette taxe parafiscale et d’opérer un toilettage du texte qui réglemente son utilisation, condition sine qua non pour une meilleure efficacité de la politique de promotion des exportations marocaines.


 

Jeu d’influences
Si l’Asmex a été la première à «dégainer» après l’annonce de la fusion des principaux organismes de promotion, c’est que les choses sérieuses vont à peine commencer et c’est le moment de se positionner pour peser dans le débat et la prise de décisions. La naissance de la future Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) devra nécessiter un long processus, législatif et réglementaire, pour donner corps et âme à la nouvelle structure : missions, champ d’intervention, moyens financiers et humains, modalités de cohabitation avec l’EACCE… Autant de questions auxquelles il va falloir répondre. L’Asmex, quant à elle, «confirme sa disponibilité pour conduire avec les pouvoirs publics la réflexion pour la mise en place de nouvelles stratégies sur le commerce extérieur, incluant en sus la remise à plat de l’ensemble des accords de libre-échange conclus…».



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