Finances publiques : hausse des recettes et baisse des dépenses, l’équation gagnante du Trésor
L’objectif de l’Exécutif d’élargir l’assiette fiscale afin d’accroître les recettes se concrétise. En effet, en un an, les recettes brutes ont grimpé de 8,7%, tandis que les dépenses ont progressé de seulement 2,7%. Une équation gagnante qui a permis de résorber le déficit budgétaire de plus de 13% au titre de l’exercice 2024.
De l’exécution de la loi de finances à fin décembre 2024, c’est l’important allègement du déficit budgétaire qu’il faut retenir. Compte tenu d’un solde positif de 20,7 MMDH dégagé par les comptes spéciaux du Trésor (CST) et les services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA), le besoin du Trésor s’est résorbé de 13,5% pour se fixer à 64,4 MMDH contre 74,9 MMDH à fin décembre 2023. Cette évolution est la résultante de l’augmentation plus importante des recettes brutes (+8,7%) par rapport à celle des dépenses ordinaires (+2,7%).
L’excellente forme des recettes fiscales
Au niveau des recettes, il ressort du bulletin mensuel de statistiques des finances publiques que les recettes ont principalement été tirées par la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les produits énergétiques, laquelle a progressé de 10,5% en un an. Les recettes douanières nettes ont également enregistré une hausse de 9,3%. Les droits de douane ont grimpé de 2,4%. Toujours concernant les recettes douanières, la TVA à l’importation s’est inscrite dans la même optique avec une évolution de 10,9%.
Par ailleurs, la TIC sur les tabacs manufacturés a noté une augmentation de 4,1%. Les autres TIC ont totalisé une forte progression de 20,9%. En outre, pour tout ce qui est accroissement des recettes nettes de la fiscalité domestique, la croissance des recettes a été de 16,3%, dont une recrudescence de 13,5% de l’IS. L’IR a réalisé des performances encore plus remarquables, avec une amélioration de 18,7%.
De plus, les recettes de l’IR sur profits immobiliers ont connu une hausse de 15,4% par rapport à leur niveau de fin décembre 2023. Les recettes de l’IR prélevé par la Direction des dépenses de personnel (DDP) relevant de la Trésorerie générale du Royaume ont enregistré une augmentation de 20,7%. Les recettes nettes de la fiscalité domestique, comprenant également la TVA à l’intérieur, ont connu une hausse de 25,6%. À fin décembre 2024, les remboursements de TVA à l’intérieur (y compris la part supportée par les collectivités territoriales) ont été de plus de 18,7 MMDH contre 16,4 MMDH un an auparavant.
Cependant, les droits d’enregistrement et de timbre ont aussi enregistré une hausse de 7,6%. S’ajoutent à cela les majorations de retard lesquelles ont grimpé de 26,3%, résultant de recettes brutes de près de 3,3 MMDH à fin décembre 2024 contre 2,6 MMDH à fin décembre 2023.
En revanche, pour les recettes non fiscales, une baisse estimée à 13,5% est constatée. Elle s’explique notamment de la diminution des versements des comptes spéciaux du Trésor au budget général (23,7 MMDH contre 36,7 MMDH) et des fonds de concours (765 MDH contre 1,7 MMDH), conjuguée à l’augmentation des recettes de monopoles (16,6 MMDH contre 13,9 MMDH), des recettes en atténuation des dépenses de la dette (4,8 MMDH contre 2,2 MMDH) et des fonds de concours (2,9 MMDH contre 2,7 MMDH).
Maitrise des dépenses
Quant aux dépenses, le taux d’engagement global des dépenses est de 84%, avec un taux d’émission sur engagements de 92%, contre respectivement 88% et 93% un an auparavant. De même, les dépenses ordinaires ont enregistré une progression de 2,7%, en raison de la hausse de 6,4% des dépenses de biens et services, due à l’augmentation de 8,5% des dépenses de personnel et de 2,7% des autres dépenses de biens et services. Les charges en intérêts de la dette ont également suivi la même tendance, soit une évolution de 15,7%.
En revanche, les émissions de dépenses au titre de la compensation ont reculé de 37,4%. Les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux ont par ailleurs évolué de 21,3%. Le montant global des remboursements de TVA à l’intérieur et à l’importation (y compris la part supportée par les collectivités territoriales) est de 18,7 MMDH contre 16,3 MMDH, il y a un an.
En ce qui concerne l’investissement, les dépenses y afférentes ont grimpé de 0,3%, pour qu’elle se situent à 119,6 MMDH. A noter qu’à fin décembre 2024, les recettes ordinaires ont été réalisées à hauteur de 118,7% des prévisions de la loi de finances, les dépenses ordinaires ont été exécutées à hauteur de 104,9% et les dépenses d’investissement ont été émises pour 101,2%.
Gestion rigoureuse de la dette
Quant à la gestion de la dette intérieure, les chiffres indiquent qu’au titre de l’exercice 2024, le Trésor a procédé à des opérations d’échange et de rachat de bons du Trésor (BDT), en vue de réajuster le profil de la dette à travers l’augmentation de l’encours des BDT à moyen et long terme et la diminution de l’encours des bons à court terme. Ces opérations ont porté sur un montant global de 51,9 MMDH.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO