Fès-Meknès. Badr Tahiri: “La CCIS a réalisé plus de 90% de son plan stratégique 2016-2021”
Badr Tahiri. Président de la Chambre de commerce, d’industrie et des services (CCIS) de la Région Fès-Meknès
La CCIS Fès-Meknès est aujourd’hui un acteur majeur du développement économique régional. Où en son plan stratégique ?
D’abord, il importe de mettre en exergue le credo de l’actuelle CCIS, qui se fonde sur l’orientation royale invitant les chambres à assurer les missions en matière d’incitation à l’investissement et à la création de richesses, afin d’en faire de véritables banques de projets d’investissement régional. Forte de cette conviction, la CCIS s’est dotée d’un code d‘éthique et par la suite d’une approche participative pour l’élaboration de son plan stratégique, de sorte à produire un document de référence répondant à toutes les aspirations de ses membres et des organisations professionnelles régionales. Ce plan stratégique se décline en feuilles de route programmatiques annuelles. À l’heure du bilan, on constate que les différentes sessions de l’AG ont adopté par des votes quasi unanimes 134 décisions dont 74 sont dédiées à la gestion interne et à la gouvernance de la Chambre, 20 au développement des partenariats, 15 au renforcement des services dédiés aux ressortissants et 25 décisions à la réalisation des projets structurants et la participation au développement économique de la région. Bref, nous avons atteint plus de 90% des objectifs tracés dans le plan stratégique de la Chambre.
Qu’en est-il du pilier relatif aux projets structurants réalisés au cours de votre mandat ?
La CCIS Fès-Meknès a capitalisé sur les projets déjà initiés pour en diagnostiquer les dysfonctionnements et en accélérer la réalisation, et parallèlement engager de nouveaux projets structurants comme le Parc industriel de Aïn Cheggag (PIAC), le Palais de la foire de Taza et le Parc d’exposition international de Fès. Pour ce dernier, la Chambre en a redimensionné les composantes et certaines vocations pour adopter une conception adaptée à la demande et aux moyens financiers disponibles. Ainsi, ce projet, dont la réception provisoire est prévue fin juin 2021, va permettre la diversification des services fournis par la Chambre et d’alimenter son budget par des revenus supplémentaires. Concernant le Palais de la foire de Taza, les travaux devront être achevés en avril 2021. Concernant le PIAC, la Chambre est signataire de la convention d’aménagement de cette zone qui prévoit dont la gestion lui revient. En plus de ces projets, la Chambre a également mené à bien des travaux d’aménagement de la zone industrielle de Ben Souda à Fès et entame la même démarche pour la zone de Sidi Bouzekri à Meknès. Par ailleurs, il faut noter que dans le cadre du fonds de développement des CCIS, notre Chambre a proposé deux projets au ministère de tutelle. Le premier concerne la création d’un centre d’affaires sur 2.500 m² dans l’enceinte du Parc d’exposition international de Fès, tandis que le second porte sur la création d’un centre de formation dans les métiers de l’agro-industrie au sein de l’Agropolis de Meknès.
L’amélioration de l’attractivité territoriale de la région est une de vos priorités. Comment ?
Dans un contexte très concurrentiel, l’attractivité territoriale et sa capacité à générer du mouvement sont devenues incontournables. De fait, l’idée de l’organisation du Forum économique Fès-Meknès depuis 2017 répondait à la nécessité de construire une culture d’adhésion à cette nouvelle région et de lancer une réflexion sur son modèle de développement. Après trois éditions et autant de succès, cet événement s’est érigé en vitrine de dimension internationale, favorisant la rencontre des décideurs et des opérateurs économiques de tous bords et de tous pays. De même, l’organisation, dans les locaux de la Chambre, du premier Innovathon en 2019 est un pari sur l’avenir et sur l’amélioration de l’attractivité de la région pour les startups et jeunes entrepreneurs. Au niveau de la coopération internationale, la Chambre a accueilli plus de 100 délégations de diverses nationalités et signé plus d’une vingtaine de conventions de coopération avec des acteurs internationaux.
Quelles sont les mesures visant à renforcer la compétitivité des opérateurs économiques ?
La mise en œuvre de notre plan de développement nous a permis de renforcer les services d’appui et d’accompagnement des entreprises de la région. Nous avons réussi à satisfaire la demande croissante des opérateurs en matière de services par le déploiement de ceux de l’agence Maroc PME dans la région, le démarrage effectif des services du Centre international de la médiation et de l’arbitrage, et la préparation est en cours pour la mise en place du carré de l’innovateur en partenariat avec l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale et l’ouverture de la délégation régionale de l’Association marocaine des exportateurs avec les différents services dédiés à l’appui des opérateurs économiques de la région.
Comment évaluez-vous le volet de la valorisation des compétences ?
La mise en œuvre de notre plan stratégique et de notre plan de développement nous a permis d’améliorer considérablement la gouvernance de la Chambre, surtout en matière de services d’utilité publique. En effet, notre Chambre est en cours de mise en place d’un système qualité en vue de la certification ISO 9001 version 2015, du développement d’un système d’information intégré qui couvre l’ensemble des activités de la Chambre et de la mise en place d’un système de comptabilité générale. Concernant la valorisation des compétences, la Chambre a tissé plusieurs partenariats avec les universités de la région. Cela a permis à plusieurs entreprises de la région de lancer des projets de partenariat dans les domaines de la R&D avec les laboratoires de recherche des universités.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations éco Docs