Éco-Business

Entretien avec Tarik Senhaji, Directeur général de la Bourse de Casablanca

Quel bilan tirez-vous de la caravane de la Bourse et du programme Elite et qu’est-ce qu’il faut pour susciter l’intérêt des PME ?
Il m’est difficile de tirer un bilan. Je n’étais pas là lors de cette opération et ce n’est pas nécessairement ce sur quoi je me suis concentré lors de ma prise de fonction. En revanche, j’ai passé beaucoup de temps à écouter les entreprises cotées et celles non cotées et essayer de comprendre leurs besoins. Il en ressort que l’une des plus grandes problématiques est que la bourse est perçue comme étant inaccessible. Une grande partie des entreprises pense que les critères de reporting ou d’introduction sont très compliqués. Du côté des entreprises cotées, j’ai pu constater que nous avions de très belles PME, disposant d’un bon business model et qu’elles étaient très contentes de leur parcours à la Bourse de Casablanca. Après cet état des lieux, nous avons compris qu’il était important de donner un nouvel élan et surtout de rappeler que la Bourse est proche des entreprises. Nous sommes disposés à les accompagner et répondre à toutes leurs questions, notamment celles liées au financement de capital.

Qu’est-ce qui a cassé la dynamique des IPO. On est passé en quelques années d’une dizaine d’introductions par an à une seule ?
La crise de 2008 a eu un impact majeur sur l’économie mondiale. Elle a été la plus importante depuis celle de 1929, et a eu donc un grand impact sur le marché casablancais dans la mesure où le rythme des introductions en bourse a baissé. Ce rythme-là a également été réduit à cause d’une certaine dynamique de l’économie nationale, qui est d’ailleurs bien expliquée par le Nouveau modèle de développement, qui s’est davantage concentrée sur l’investissement public. Ce dernier domine aujourd’hui les 2/3 de l’investissement total du pays, tandis que les investissements privés, national et étranger, représentent chacun un sixième (1/6). Aujourd’hui, avec les ambitions du NMD, la séance de travail consacrée à la nouvelle charte de l’investissement présidée par Sa Majesté le Roi ainsi que la volonté de donner une dynamique nouvelle et très forte à l’investissement privé nous laissent penser que la Bourse de Casablanca est la solution de financement idéale pour accompagner ce nouvel élan.

Quels sont les leviers que vous activez pour encourager les entreprises à s’introduire en bourse ?
La proximité ! Nous avons réalisé un diagnostic très fort concernant le produit boursier, nous avons organisé plusieurs réunions avec les sociétés cotées et nous nous sommes rendu compte que la bourse ne remplit pas nécessairement tout son potentiel par rapport au financement des entreprises. En effet, la Bourse de Casablanca est un outil de financement très intéressant qui permet de pérenniser, d’institutionnaliser, d’encourager, de valoriser et d’encourager la croissance d’une entreprise.

De nouvelles IPO sont-elles prévues pour 2022 ?
Nous l’espérons.

Tilila El Ghouari / Les Inspirations ÉCO



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