Éducation. De nouvelles marges pour les associations des parents d’élèves

Un nouveau rapport du CSEFRS fixe les références qui permettront aux associations des parents d’élèves de recadrer leurs missions au sein des établissements.
Le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique a réalisé un diagnostic des associations des parents et tuteurs des élèves dans le but de proposer des pistes pour promouvoir le statut et les rôles de ces associations. Le rapport dudit conseil vise avant tout à situer le travail des associations au sein du processus de la réforme et à identifier les contraintes relatives à la représentativité des familles des élèves. La principale recommandation du conseil concerne la valorisation des missions des associations en relation avec les piliers fondamentaux de l’école marocaine. Il ne faut pas oublier que les associations des parents d’élèves sont considérées comment étant à but non lucratif et s’engagent dans l’exercice de leurs missions à observer les principes de l’autonomie et de la solidarité.
Les contraintes
Au nombre de 9.043 associations, ces instances représentatives des parents d’élèves couvrent plus de 83% des établissements scolaires. Ces effectifs importants font peser un défimajeur en termes de consécration des passerelles entre la famille et l’école, indique le rapport du CSFERS. Le besoin de réglementer l’action des associations se fait donc sentir, à côté de l’exigence d’étendre la couverture des associations. Le conseil constate en effet qu’ «une large proportion des établissements scolaires privés ne disposent pas de ces associations, de même que les taux de couverture importants des établissements dissimulent certaines disparités entre les régions». Des décalages sont également constatés entre la couverture des associations au sein des milieux urbain et rural et entre les trois niveaux d’enseignement «ce qui signifie que nombre d’établissements d’enseignements publics ou privés ne disposent pas d’associations de ce type», indique le rapport. D’autres indicateurs recueillis laissent dégager un faible taux d’adhésion des parents et tuteurs d’élèves aux associations qui ne dépasse pas 31%, au moment où le taux de participation aux activités parmi les adhérents est de l’ordre de 25%. La participation effective des parents d’élèves aux travaux des associations reste également problématique. Les données du rapport montrent que le niveau d’adhésion des associations diminue chez les familles à faible revenu pour atteindre 15% contre 47% pour les familles à haut revenu ou en fonction du niveau d’instruction. Ainsi le taux de participation effective aux réunions dépasse 43% pour les parents qui ont un niveau scolaire élevé, contre 19% seulement pour ceux qui n’ont aucun niveau d’instruction. «Les parents d’élèves des établissements d’enseignement privé sont considérés comme plus assidus dans le suivi du parcours scolaire de leurs enfants», indique le rapport du conseil. Ce qui est problématique, «ce sont les ambiguïtés caractérisant les relations de ces associations avec la direction pédagogique, ce qui se traduit parfois par des tensions entre les deux parties», selon les conclusions du rapport qui cite également l’insuffisance des ressources financières et des compétences fondamentales chez les préposés à la Constitution et à la gestion de ces entités.
Les recommandations
Pour valoriser davantage le rôle de ces associations, le changement préconisé par le diagnostic du conseil part de la nécessité que ces associations ne se substituent pas aux familles «mais oeuvrent pour faciliter leur implication dans l’action éducative». Les principales recommandations concernent le respect de la régularité de la tenue des assemblées générales des associations et de veiller à ce qu’elles renouvellent leurs organes dirigeants à chaque échéance de mandat. Il s’agit aussi d’assurer le suivi permanent du parcours scolaire des enfants et les ramener à renforcer leurs relations avec les acteurs éducatifs. Un effort de mobilisation demeure aussi recommandé et se base sur l’élaboration de programmes de formation pour renforcer les compétences des gestionnaires des associations ainsi que la publication d’un guide référentiel national qui aide les associations à définir leurs missions au sein des établissements. Il est à noter que l’amélioration des performances des associations devra aussi passer par leur généralisation au niveau de l’ensemble des établissements scolaires et l’impératif de «faire représenter aux niveaux des conseils de gestion et d’administration», précise le rapport. Au niveau régional, l’implication des associations dans la définition des priorités éducatives reste également une priorité à côté du suivi régulier des projets qui sont menés dans le cadre de partenariats impliquant ces associations. Un siège au sein de l’établissement devra également se mettre en place dans l’optique de permettre à ces structures de mener à bien leurs missions.