Éco-Business

Économie circulaire : un important levier de décarbonation

La gestion des déchets est l’un des secteurs sur lequel misent les pouvoirs publics pour baisser les émissions de GES du pays de 45,5% à l’horizon 2030. Suivant la Contribution déterminée au niveau national (CDN) du Royaume, ce secteur devrait participer à hauteur de 7,6% à l’effort de verdissement de l’économie nationale à travers deux grands projets : la collecte du biogaz dans les stations de traitement des eaux usées (STEP) et la valorisation des déchets ménagers. 

L’économie circulaire a du mal à prendre au Maroc. Le Royaume n’a pas encore de feuille de route dans ce domaine stratégique. Pourtant, ses apports, qui ne sont pas encore globalement chiffrés, peuvent se révéler très bénéfiques pour l’économie et l’environnement du pays. Par exemple, rien que la biomasse, qui est une toute petite filière du secteur, pourrait permettre de créer plus de 10.000 emplois et favoriser jusqu’à 8,5 millions de tonnes de réduction d’émission de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2030. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s’est donc autosaisi de cette question et a sorti un avis où il a mis en exergue les fenêtres d’opportunités qui s’ouvrent au Royaume s’il adoptait et mettait en pratique les principes de l’économie circulaire dans deux domaines à fort potentiel: le traitement et recyclage des déchets ménagers et la réutilisation des eaux usées. Deux domaines de gestion des déchets qui sont également ceux sur lesquels le Maroc mise pour baisser ses émissions de GES (gaz à effet de serre), dans le cadre de sa contribution déterminée au niveau national (CDN).

Faire baisser les émissions de GES du pays de 7,6% d’ici 2030
Eh bien, conformément aux engagements internationaux du Royaume et à l’Accord de Paris, la gestion des déchets (déchets ménagers et eaux usées) devrait contribuer à faire baisser les émissions de GES du Maroc à hauteur de 7,6% à l’horizon 2030. L’effort de verdissement de l’économie nationale se fera plus précisément à travers deux projets, notamment la collecte du biogaz dans les stations de traitement des eaux usées (STEP) en vue de le valoriser dans la production d’énergie électrique ; et la valorisation des déchets ménagers par un traitement biomécanique associé à la co-incinération. Un procédé qui consiste en la réalisation de trois opérations successives, notamment : un tri mécanique, un broyage et une opération biologique avec séchage en aérobie. Ces projets sont déjà en marche chez des industriels dans certaines régions du Royaume. L’idée est de les multiplier pour atteindre cet objectif et plusieurs acteurs économiques pourront y contribuer.

Un point de départ…
Selon le CESE, si cette opération est menée dans un cadre structuré, cela pourrait constituer le point de départ vers la mise en place d’une stratégie nationale de l’économie circulaire. C’est dans ce sens que le Conseil a proposé des recommandations à concrétiser dans quatre grands axes : faire de l’économie circulaire un choix étatique grâce à un cadre institutionnel et un mode de gouvernance adaptés ; investir dans le changement de mentalité des citoyens, acteurs et décideurs, pour le passage de la notion de «déchet» à celle de «ressource» et la réorientation des politiques de gestion d’un modèle linéaire à un modèle circulaire ; doter les opérateurs concernés des capacités techniques et moyens financiers nécessaires pour réussir la transition vers l’économie circulaire ; et investir dans la recherche et l’innovation en vue de porter l’ambition de transition vers l’économie circulaire.

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO



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