Échanges extérieurs : le déficit commercial se creuse à près de 195 MMDH à fin juillet

Les exportations affichent un rythme de croissance moins élevé que celui des importations. A fin juillet, les ventes à l’international ont augmenté de 4,2% alors que les achats ont grimpé de 8,8%, soit un peu plus du double. Résultat: le déficit commercial se creuse et le taux de couverture des importations par les exportations se replie. Bien que ses ventes à l’international soient en repli, l’automobile continue de tirer les exportations vers le haut. En parallèle, la facture énergétique se contracte. Les détails.
À fin juillet, les importations marocaines de biens ont augmenté de 8,8% à 469,72 milliards de dirhams (MMDH), selon les derniers chiffres de l’Office des changes. Les exportations, elles, affichent un rythme de croissance moins élevé (+4,2% seulement) et totalisent 274,8 MMDH. Le taux de couverture des importations par les exportations perd ainsi 2,6 points par rapport à fin juillet 2024 pour se situer à 58,5%.
Pour sa part, le déficit commercial se creuse de 15,9% en glissement annuel à 194,92 MMDH. La hausse enregistrée des importations concerne tous les biens, sauf l’énergie dont la facture a baissé de 6,1% à 62,82 MMDH. L’Office justifie cela par un repli de 14,2% des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils, «sous l’effet prix en recul de -19,5%, et ce, malgré une hausse de 6,6% des quantités importées».
Pour leur part, les produits finis de consommation arrivent en tête des biens importés à fin juillet, avec 115,55 MMDH. Ils enregistrent ainsi une croissance de 13,7% sur un an, essentiellement en raison d’une hausse de 39,9% des achats de voitures de tourisme, de 17,6% des médicaments et autres produits pharmaceutiques et de 23,2% des sièges, meubles, matelas et articles d’éclairage. Les produits finis d’équipement, eux, voient leurs achats à l’international totaliser 110,35 MMDH, en augmentation de 14,5% sur un an.
Rappelons à ce propos que l’encours des crédits à l’équipement, qui renseigne sur l’effort d’investissement consenti par les entreprises, a bondi pour sa part de 22,9% à fin juillet (262,07 MMDH), selon les chiffres que vient de publier Bank Al-Maghrib. La hausse des importations de bien finis d’équipement est tributaire de l’augmentation des achats des avions et autres véhicules aériens ou spatiaux, des parties d’avions et d’autres véhicules aériens ainsi que des machines et appareils divers. Les achats de demi-produits, de leur côté, atteignent 100,4 MMDH, soit une hausse de 6,8% en un an.
L’Office des changes explique cette hausse essentiellement par une augmentation des achats des produits chimiques, des matières plastiques & ouvrages divers en plastique, et des fils, barres et profilés en cuivre. La facture alimentaire a, elle aussi, augmenté : +2,7% à 55,12 MMDH. Et pour cause, une hausse des importations des animaux vivants, de maïs et de café contrebalancée par un repli des approvisionnements en blé. Celle des produits bruts bondit de 28,8%, à 24,38 MMDH. Dans cette rubrique, l’Office souligne une hausse des importations des soufres bruts et non raffinés, de l’huile de soja brute ou raffinée et de ferraille, déchets et autres minerais.
Automobile : la barre symbolique des 100 MMDH bientôt dépassée
Concernant les exportations, l’automobile continue d’occuper la première place du podium en tant que premier pourvoyeur de devises du pays avec 99,7 MMDH de recettes, malgré un recul de 1,8% sur un an. Ce dernier est le résultat d’un repli des ventes du segment de la construction, atténué par la hausse des exportations du segment du câblage. Les ventes à l’international des phosphates et dérivés, elles, arrivent deuxièmes. Elles ont atteint 55,18 MMDH, réalisant ainsi un bond de 20,9% en glissement annuel.
«Cette évolution est due à la hausse des ventes des engrais naturels et chimiques (+6.532 MDH), des phosphates (+2.044 MDH) et des ventes de l’acide phosphorique (+980 MDH)» ; explique l’Office des changes.
La troisième place du podium est occupée par les exportations des produits de l’agriculture et de l’agroalimentaire (53,81 MMDH, +3,4% sur un an). Dans cette catégorie de biens, l’Office souligne une croissance des exportations de l’agriculture, sylviculture et chasse, atténuée par une baisse des exportations de l’industrie alimentaire. Concernant le textile et cuir, les ventes à l’international se sont repliées de 3,3% à 27,03 MMDH, essentiellement en raison d’un repli des exportations des vêtements confectionnés et de celles des articles de bonneterie.
Dans l’aéronautique, les recettes des exportations se situent 16,17 MMDH, en hausse de 8,9% sur un an. Cette augmentation fait suite à l’accroissement des ventes du segment de l’assemblage et des exportations du segment EWIS (câblage électrique).
De leur côté, les ventes à l’international de l’électronique et de l’électricité ont totalisé 10,06 MMDH à fin juillet, signant un recul de 6,5% sur un an. Ce repli résulte d’une baisse des exportations des composants électroniques qui a été, tout de même, contrebalancée par une hausse des exportations des fils et câbles.
MRE : les transferts de fonds reculent à 68,81 MMDH
À fin juillet dernier, les transferts de fonds effectués par nos Marocains du monde (MDM) reculent de 1% en glissement annuel, à 68,81 MMDH. Pour leur part, les recettes voyages augmentent de +12,6% sur un an, à 67,14 MMDH. Les dépenses, elles, augmentent moins vite (+7,6%) et se situent à 18,2 milliards.
Ainsi, le solde s’améliore de 14,5% à 48,93 MMDH. Concernant les investissements directs à l’étranger (IDE), les recettes grimpent de 26,8% à 30,4 MMDH alors que les dépenses bondissent de 28,3% à 13,52 milliards.
Ainsi, le flux net des IDE s’améliore de 25,6% sur un an à 16,93 MMDH. Les chiffres de l’Office des changes révèlent, par ailleurs, un repli des investissements marocains à l’étranger (IDME). Les dépenses de ce poste ont reculé de 3,8% sur un an, à 11,66 MMDH. Les recettes, générées par la cession d’investissements directs marocains à l’étranger, ont pour leur part chuté de 22,4%, à 8,2 MMDH. Il en ressort un flux net positif en croissance de 25,6% (16,93 MMDH).
Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ÉCO