Digitalisation : l’APEBI lance des think tanks
Pour commencer, trois groupes de réflexion seront créés dans l’industrie 4.0, l’e-learning et l’e-compétences. Leur mission consistera, entre autres, à muscler le nouveau Plan digital régional de l’APEBI qui vise à réduire la fracture numérique, et à agir en amont pour accélérer les réformes législatives trop lentes dans ce secteur où tout va vite.
La Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI) a décidé de structurer son intervention et d’accélérer le pas dans la digitalisation. C’est à cet effet que son président Amine Zarouk et son équipe lancent des think tanks. L’annonce a été faite, jeudi dernier à Casablanca, lors d’une rencontre avec la presse. «Pour commencer, trois groupes de réflexion seront créés sur les sujets jugés actuellement les plus prioritaires en matière de digitalisation, à savoir l’industrie, la formation et l’émergence de nouvelles compétences. Il y aura ainsi un think tank dédié à l’industrie 4.0, un autre qui se penchera sur l’e-learning et un troisième sur l’e-compétences », a révélé le staff dirigeant de l’APEBI.
Des groupes de réflexion animés par des experts, des industriels et des élus
Ces laboratoires d’idées, qui regrouperont des experts, des industriels et des élus, auront pour principales missions de créer des liens avec tous les secteurs et de couvrir toute la chaîne de valeur de la digitalisation. Le think tank industrie 4.0 cherchera à déterminer les besoins des secteurs industriels dans le domaine digital. Sa mission consistera à aider à améliorer la compétitivité de l’industrie marocaine et à renforcer l’image de cette dernière». C’est ce groupe de réflexion qui sera chargé de structurer l’offre digitale qui permettra aux industriels de répondre à la triptyque compétitivité-time to market-qualité. C’est à dire qu’il devra aider les industriels marocains à disposer de toute la technologie digitale nécessaire pour pouvoir répondre aux commandes des donneurs d’ordres qui se font de plus en plus dans des délais très serrés. «Actuellement, dans le textile par exemple, le Maroc est en train de perdre des marchés à cause de ce manque de réactivité», est-il signalé. C’est ce groupe de réflexion qui sera également chargé de créer le label qualité que l’APEBI veut lancer à l’image de la French Tech pour renforcer l’image du Maroc en interne et surtout à l’international. Concernant le think tank e-learning, sa mission consistera à promouvoir les cycles courts de formation à distance. Il sera notamment chargé de structurer cette offre pour que l’APEBI puisse l’étendre à des partenaires autres que l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) actuellement. «L’APEBI accompagne l’OFPPT dans des cycles courts qui connaissent une demande en pleine explosion, suite à la perte de centaines de milliers de pertes d’emplois causée par la crise sanitaire Covid-19», est-il noté.
Deux think tanks porteront le projet Skills For All
Pour ce qui est du troisième think tank, en l’occurrence celui consacré à l’e-compétences, sa mission est d’accompagner les mutations de certains secteurs, un phénomène également exacerbé par la crise sanitaire. Bref, les deux derniers groupes de réflexion porteront également le projet Skills for all (Compétences pour tous) pour lequel l’APEBI envisage à moyen terme de créer un institut dédié. Ces groupes de réflexion auront, par ailleurs, d’autres missions. Ils mèneront aussi des études et aideront l’APEBI à parachever la nouvelle structuration de ses écosystèmes classés en deux catégories : des écosystèmes technologiques (intelligence artificielle, cloud, cybersécurité…) et des écosystèmes d’usage (agritech, greentech, ….). «Ces études porteront sur des benchmarking pour connaître le potentiel de ces différents écosystèmes en termes d’emploi, d’export ou encore de souveraineté », est-il expliqué. Ces think tanks feront aussi du lobbying pour accélérer les réformes législatives trop lentes dans ce secteur où tout va vite. Et last but not least, ils auront aussi pour missions de muscler le nouveau Plan digital régional (PDR) de l’APEBI qui vise à casser la fracture numérique entre les douze régions du pays. Comment comptent s’y prendre Zarouk et son équipe, qui ont multiplié dernièrement les conventions (Voir encadré), pour «donner un coup d’accélérateur à la régionalisation avancée » ? D’abord, ils veulent commencer par créer des producteurs digitaux dans les régions. Entendez aider à l’émergence de jeunes développeurs qu’ils vont mettre en binôme avec des artisans, agriculteurs, commerçants à travers la création de startup de e-commerce. Selon le président de l’APEBI, «notre objectif initial était de créer 10 binômes et donc 10 startups par région. Aujourd’hui, grâce à l’appui d’un bailleur de fonds nous pensons que chiffre pourrait être multiplié par 5». En tous cas, un appel à manifestation d’intérêt sera lancé très prochainement pour marquer le démarrage de ce projet qui ciblera les régions reculés du royaume. A signaler que ces différents binômes seront ensuite réunis au sein de «Clubs régionaux» qui seront également mis en place. L’APEBI envisage aussi de lancer, à court terme, un hackathon régional dans le digital.
Les données personnelles préoccupent aussi l’APEBI
L’APEBI a signé une convention de partenariat avec la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP). L’objectif est de représenter les secteurs de l’informatique, des télécommunications, du numérique et de l’offshoring dans l’initiative Data Tika lancée par la CNDP en juillet 2020. Les deux partenaires ont ainsi décidé de lancer une série d’actions stratégiques pour le déploiement des programmes Data Link. Parmi elles, on peut notamment citer la mise en place du Corporate center de l’APEBI, l’accompagnement des startups, la mise en conformité aux standards internationaux (RGPD) pour les offshoreurs, l’accompagnement des clients opérateurs en offshoring et l’accompagnement du tissu économique local et des acteurs locaux de l’IT.
Aziz Diouf / Les Inspirations Éco