Éco-Business

Développement du littoral : Le premier plan national pour janvier 2018

Ce Plan de gestion intégrée du littoral répond à un besoin urgent pour mettre l’esprit de la loi en application et préserver l’espace maritime de l’anarchie. Selon Rabbah, le précédent gouvernement n’a délivré aucune autorisation de construire sur le domaine public maritime.

Près d’un an et demi après l’adoption de la loi 81.12 relative au littoral, promulguée en octobre 2015, la nouvelle secrétaire d’État, chargée du Développement durable a fait son baptême de feu en lançant, hier à Rabat, l’élaboration du Plan national de gestion intégrée du littoral. Nezha El Ouafi a mis en exergue l’importance d’une telle feuille de route pour répondre à des défis environnementaux, comme l’extension sauvage des villes vers la mer. Sous sa casquette de présidente de la Commission nationale de gestion intégrée du littoral, elle a exhorté les membres à prendre en considération le rôle de chaque département concerné ainsi que les orientations de la Charte nationale de l’environnement. El Ouafi a surtout insisté sur le volet économique lié au développement durable dans toute politique de protection de l’environnement.

En effet, la loi donne un délai de deux ans pour concevoir et mettre en place un plan de gestion intégrée du littoral, et la ministre a promis d’être dans les délais en janvier 2018. Mais dès cette année 2017, deux plans régionaux, à savoir celui de Rabat-Salé-Kenitra et celui de la région de Tanger sont en préparation pour voir le jour presque en même temps que le plan national. D’autres plans régionaux suivront sachant que neuf régions, sur les 12 que compte le Maroc, ont une ouverture sur le littoral.

Sans être alarmiste, Aziz Rabbah, ministre de l’Énergie, des mines et du développement durable, a mis la problématique dans son contexte mondial. «Si rien n’est fait pour la protection l’environnement et principalement le littoral, dans quelques décennies, le niveau de la mer augmentera d’un mètre et une ville comme Casablanca est en danger», a-t-il prévenu. Rabbah est allé plus loin dans son raisonnement affirmant que la question environnementale nécessite une conscience collective, voire un courant national qui ne doit pas forcément s’apparenter à un parti politique. Quant au domaine public maritime, le ministre a expliqué qu’avant l’adoption de la loi, le cadre législatif était vieux datant d’un siècle. Pendant une si longue période, le Maroc a tourné le dos à la mer avec le résultat que l’on connaît et l’anarchie que l’on ne pouvait plus tolérer dans le pays de la COP22.

Rabbah s’enorgueillit pourtant que durant le dernier mandat gouvernemental, aucune autorisation de construire dans le domaine maritime n’a été délivrée. Mais ce n’est pas suffisant, il faut mieux gérer et développer ce domaine pour le préserver des affronts de la nature. Car dans 10 ou 15 ans, si l’on n’agit pas au fur et à mesure, le tronçon autoroutier Kénitra-Tanger risque d’être envahi par les sables. On a vécu cela à Merja Zerga (lac bleu) à Moulay Bousselham, 70 kilomètres de Kénitra, où la décision de ne pas agir a condamné ce beau patrimoine naturel à l’ensablement. Rabbah prône un plan global dans lequel il faut énumérer ce que l’on ne doit pas faire plutôt que ce qu’on doit réaliser. Pour lui, il est plus simple de définir les interdits que les réalisations qui peuvent être multiples. En tout cas, au-delà de sa vocation touristique et économique, le littoral est un vrai baromètre du niveau de conscience que les usagers ont de cet espace de vie. Pour la secrétaire d’État, il faut mettre l’accent sur la communication et la sensibilisation pour garantir la réussite du plan et sa pérennité. Mais il ne faut pas oublier non plus que le domaine public maritime a fait l’objet, pendant des décennies, d’une occupation anarchique. À telle enseigne qu’il devient aujourd’hui problématique pour l’État de reprendre son dû, à moins d’adopter une politique agressive pour rétablir l’ordre.

En tout cas, le cadre législatif est là et sera renforcé en 2018 par ce plan intégré de gestion et de développement du littoral. Entre-temps, l’actuel gouvernement doit imaginer aussi des projets de réhabilitation et de mise en valeur de l’espace maritime pour en faire un environnement à la fois attractif et rentable. 


Ce que l’on attend du plan du littoral

Le projet du Plan national de gestion intégrée du littoral, appelé Plan national du littoral (PNL), vise, selon l’article 4 de la Loi 81-12, quatre principaux objectifs. Primo, déterminer les orientations et les objectifs généraux à atteindre en matière de protection, de mise en valeur et de conservation du littoral. Et ce, en tenant compte de la politique nationale d’aménagement du territoire, des objectifs de développement économique et social et des dispositions de la loi susmentionnée. Secundo, intégrer la dimension de protection du littoral dans les politiques sectorielles, notamment dans les domaines de l’industrie, du tourisme, de l’habitat et des travaux d’infrastructure. Tertio, fixer les indicateurs à prendre en compte pour assurer la cohérence entre les programmes d‘investissement et définir les moyens permettant l’harmonisation des projets de développement à réaliser sur le littoral. Quatro, prévoir les mesures à prendre pour prévenir, lutter et réduire la pollution du littoral tout en assurant la cohérence et la complémentarité entre les schémas régionaux du littoral. 


whatsapp Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp

Évolution des prix des fruits et légumes à Casablanca



Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters



Bouton retour en haut de la page