Éco-Business

CRT d’Agadir. Comment mobiliser 10 millions de DH?

Le CRT d’Agadir aspire à la mobilisation de plus de 90 MDH, soit près de 30 MDH par an. Mais en comparaison avec les engagements financiers déjà pris avec les partenaires historiques du CRT, force est de constater que l’entité professionnelle doit relever le défi de mobiliser un gap de 10 MDH.

Un plan d’action ambitieux mais qui manque de moyens financiers. C’est l’affirmation faite par plusieurs professionnels qui ont participé, mardi, à la réunion de validation du plan d’action 2019- 2021 de la nouvelle équipe dirigeante du Conseil régional du tourisme Agadir Souss-Massa (CRT SM). Durant cette prochaine période triennale, le CRT aspire à la mobilisation de plus de 90 MDH, soit près de 30 MDH par an, néanmoins en comparaison avec les engagements financiers déjà pris avec les partenaires historiques du CRT, force est de constater que l’entité professionnelle doit relever le défi de mobiliser un gap de 10 MDH dans la mesure où le Conseil régional Souss-Massa a déjà affecté sa subvention de 10 MDH au CRT, en vertu de la convention de partenariat validée en mars pour la promotion de la destination Agadir au titre de l’exercice 2019.

Pour leur part, l’ONMT et la Commune urbaine d’Agadir ont injecté respectivement dans les comptes du CRT un montant de 5 MDH. Pour couvrir la différence (10 MDH), le CRT doit faire appel au financement d’autres partenaires et à l’acquittement de plus de cotisations de la part des professionnels pour la réalisation des objectifs énumérés dans son plan d’action.

Pour rappel, le budget du CRT n’a pas dépassé au titre de l’exercice 2017 le montant de 11 MDH alors que le budget pour 2018 était d’environ 15 MDH. Au-delà de la problématique de son autonomie financière qui permettrait au CRT d’exercer ses missions en toute indépendance vis-à-vis des élus et pouvoirs publics, la destination Agadir est confrontée à l’accumulation de problèmes structurels et une grande partie des professionnels expliquent que sans un produit de qualité, la promotion touristique ne pourra pas faire de miracle. La première défaillance de la destination est la vétusté de l’offre, notamment de son parc hôtelier.

À cet égard, l’activité touristique souffre toujours de disparités puisqu’elle évolue à trois vitesses. Actuellement en effet, la destination Agadir dispose d’une capacité hôtelière d’environ 31.577 lits dont 61% sont des hôtels 5 et 4 étoiles, en plus des villages de vacances touristiques (VTT) néanmoins la moitié de cette capacité litière est vendable. Par conséquent, une partie des établissements hôteliers enregistre un taux moyen qui oscille entre 60 et 75% alors qu’une autre catégorie affiche un taux d’occupation entre 65 et 45%. Le reste affiche un taux pondéré de moins de 40%. Et c’est cette dernière catégorie qui nécessite une mise à niveau urgente pendant que d’autres hôtels sont trop vétustes ou fermés depuis des années.

Par ailleurs, la Société de développement régional (SDR) du tourisme qui devait s’atteler sur ce chantier avec d’autres partenaires s’est lancée dans la réalisation d’études et de travaux afférents aux circuits et sentiers touristiques dans l’arrière-pays grâce à une convention de 20 MDH avec le Conseil régional Souss-Massa. Par ailleurs s’ajoute le manque d’attractivité urbain en raison de l’absence d’une mise à niveau de la ville en plus de l’insuffisance des liaisons aériennes et de l’animation touristique. Face à cet environnement dans lequel opère le CRT, d’autres défis sont actuellement posés. Il va sans dire que la station de Taghazout parachèvera son ouverture complète dès cette année avec le lancement de 5 hôtels en front de mer appartenant à des enseignes internationales. Ils s’ajouteront à deux hôtels déjà opérationnels nonobstant les craintes de certains professionnels que celle-ci grignote les parts de marché de la station balnéaire d’Agadir car elles offrent toutes les deux les mêmes caractéristiques. En dépit de son besoin de financement, les performances touristiques de la destination Agadir sont passées, rappelons-le, de 912.862 en 2016 à 985.592 touristes en 2017 pour se situer à 1,1 million de touristes en 2018.



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