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Croissance, emploi, finances publiques : Selon BAM, les voyants sont au vert pour 2018

La Banque centrale prévoit une amélioration globale de la conjoncture de l’année en cours et maintient son taux directeur inchangé. Les détails de la réunion du conseil.

Bank Al-Maghrib a examiné l’évolution récente de la conjoncture économique et les projections macroéconomiques de la banque pour les huit prochains trimestres.

Une augmentation de l’inflation mais à des niveaux «modérés»
En évaluant les trajectoires de l’inflation et de la croissance à moyen terme, BAM a jugé que le niveau actuel du taux directeur reste approprié et a décidé de le maintenir inchangé à 2,25%. L’institution note d’ailleurs que l’inflation a connu, comme prévu dans le rapport sur la politique monétaire de décembre dernier, une décélération en 2017 à 0,7%, résultat d’un recul des prix des produits alimentaires à prix volatils. En revanche, sa composante sous-jacente s’est accélérée à 1,3% après une sensible baisse temporaire en 2016 à 0,8%. À moyen terme, l’inflation augmenterait tout en restant à des niveaux modérés. Elle atteindrait 1,8% en 2018, portée notamment par le relèvement des tarifs réglementés et reviendrait à 1,5% en 2019. L’inflation
sous-jacente devrait, elle, se situer à 1,4% en 2018 puis à 1,9% en 2019.

Une croissance boostée par la prochaine récolte céréalière
Le rebond de 14,8% de la valeur ajoutée agricole en 2017 a maintenu le taux de croissance à un niveau de 4% alors que la progression de la VA des activités non agricoles se serait limitée à 2,7%. Pour 2018, les prévisions de Bank Al-Maghrib, établies sur la base des données pluviométriques et de la situation du couvert végétal arrêtées au 10 mars, font ressortir une estimation de la production céréalière autour de 80 millions de quintaux et une hausse de la valeur ajoutée agricole de 2,3%. En parallèle, les activités non agricoles poursuivraient leur reprise avec un taux de 3,2%, ce qui amènerait la croissance globale à 3,3%. En 2019, cette dernière accélérerait à 3,5% avec une amélioration de la valeur ajoutée agricole de 1,8% sous l’hypothèse d’une production céréalière de 70 millions de quintaux et une augmentation de celle des activités non agricoles de 3,6%. Du côté de la demande, ces évolutions reflètent principalement une légère accélération de l’investissement et une poursuite de la dynamique de la consommation des ménages alors que les exportations nettes devraient afficher une contribution négative en 2018 et quasi-nulle en 2019.

 
Le marché du travail toujours morose
En 2017, l’économie nationale a créé 86.000 emplois dont 42.000 dans le secteur primaire, 26.000 dans les services, 11.000 dans le BTP et 7.000 dans l’industrie y compris l’artisanat. En parallèle, l’année a enregistré une entrée nette de 135.000 demandeurs d’emplois avec toutefois une légère baisse du taux d’activité de 0,3 point de pourcentage à 46,7%. Dans ces conditions, le taux de chômage est passé de 9,9% à 10,2%.

Une dynamique de l’exportation à maintenir
Au niveau des comptes extérieurs, 2017 a connu une performance notable des exportations de biens avec une progression de 9,4%, un net rebond des recettes voyages de 8,5% à 69,7 MMDH et une amélioration des transferts des MRE de 4,5% à 65,4 MMDH. En parallèle, les importations de biens se sont accrues de 6,4%, tirées par une augmentation sensible de la facture énergétique de 27,4% à 69,7 MMDH. Compte tenu d’une entrée des dons du CCG de 9,5 MMDH, le déficit du compte courant se serait allégé de 4,4% à 3,8% du PIB. À moyen terme, la dynamique des exportations se poursuivrait, avec en particulier une hausse importante annoncée des ventes de l’industrie automobile en 2019. De même, les recettes voyages maintiendraient un rythme soutenu de 5,7% en 2018 et de 5,2% en 2019, tandis que les transferts des MRE progresseraient de 5% et 4,1% respectivement. Quant aux importations, leur rythme s’accélérerait à 7,1% en 2018, résultat notamment de l’accroissement prévu de la facture énergétique et des acquisitions de biens d’équipement avant de ralentir à 4,2% en 2019. En tablant sur l’entrée du reliquat de 7 milliards de dons du CCG en 2018, le déficit du compte courant s’établirait autour de 4% du PIB en 2018 et en 2019. Dans ces conditions et sous l’hypothèse d’afflux d’IDE équivalents à 4,4% du PIB en 2018 et à 3,5% du PIB en 2019, les réserves de change seraient de 257,3 MMDH en 2018 et 244,4 MMDH en 2019, assurant ainsi la couverture de 5 mois et 26 jours et 5 mois et 17 jours respectivement d’importations de biens et services.

 
Finances publiques vers la poursuite de l’ajustement budgétaire
L’exécution budgétaire au titre de 2017 s’est soldée par un déficit de 3,6% du PIB. Les recettes ont augmenté de 5,7%, avec une amélioration des rentrées fiscales et des dons du CCG. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 2,7% avec en particulier des hausses de 8,7% de la charge de compensation à 15,3 MMDH et de 5,1% de l’investissement. À moyen terme, l’ajustement budgétaire devrait se poursuivre, le déficit devant s’établir en moyenne à 3,2% du PIB en 2018 et en 2019.
 
International le Brent en hausse, les produits  alimentaires en baisse
Sur le marché des matières premières, après une progression notable de 23,5% en 2017 à 54,4 $/bl en moyenne, le prix du Brent a oscillé autour de 67 $/bl sur les deux premiers mois de 2018. Il finirait l’année avec un cours moyen de 63,7 $/bl, en lien notamment avec l’extension de l’accord sur la réduction de la production et l’amélioration de la demande mondiale. En 2019, le prix reculerait à 61,8 $/bl sous l’effet en particulier de l’augmentation de la production en Amérique du Nord et au Brésil. Pour les produits alimentaires, après une hausse de 8,1%, les cours devraient diminuer de 2,8% en 2018 et de 4% en 2019, impactés par la décélération de l’activité en Chine. À moyen terme, dans un marché caractérisé par un excès d’offres, les cours resteraient, selon les projections d’octobre de la Banque mondiale, proches des niveaux observés en 2017. 



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