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Économie: les signes de reprise se confirment

Dans sa note de conjoncture, publiée en fin de semaine dernière, la Direction des études et des prévisions financières indique qu’en plus de la campagne agricole favorable qui s’annonce, notamment avec une très bonne production céréalière (progression de 206% par rapport à 2020), les activités non agricoles affichent, elles aussi, des résultats encourageants.

La dynamique de reprise économique se confirme. C’est ce que vient de révéler la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du ministère de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration. Dans sa dernière note de conjoncture, publiée en fin de semaine dernière, la DEPF montre, en effet, qu’en plus de la campagne agricole favorable qui s’annonce et, donc, conforte cette perspective, notamment avec une très bonne production céréalière (progression de 206% par rapport à 2020), les activités non agricoles affichent, elles aussi, des résultats encourageants.

Céréales : une production de 98 millions de quintaux en vue
D’après les dernières données du département de l’Agriculture, la production prévisionnelle des trois principales céréales pour la campagne 2020-2021 est estimée à 98 millions de quintaux, en augmentation de 54,8% par rapport à la moyenne des cinq dernières années et de 206% par rapport à la campagne précédente. Par espèce, cette production serait répartie comme suit : 48,2 millions de quintaux de blé tendre, 23,4 millions de quintaux de blé dur et 26 millions de quintaux d’orge.

En termes de performance, cette campagne est considérée parmi les meilleures des dix dernières années, tirant profit des bonnes conditions climatiques, soit une pluviométrie de 291 mm au 29 avril, en augmentation de 32% par rapport à la campagne précédente et caractérisée par une bonne répartition temporelle et spatiale. En termes de rendement, la campagne 2020-2021 a enregistré un rendement prévisionnel supérieur de 10% au rendement moyen des cinq meilleures campagnes céréalières (20,1 qx/ha) depuis 2008, et ce, pour une superficie céréalière semée de 4,35 millions d’hectares, dont l’état végétatif est à 75% bon à très bon.

En dehors des céréales, la betterave à sucre et les autres cultures affichent un état favorable. Les agrumes et les oliviers en stade de floraison affichent également de bonnes perspectives qui restent toutefois tributaires de l’évolution des conditions météorologiques, particulièrement les températures des mois de mai et juin.

Par ailleurs, grâce aux disponibilités fourragères sur parcours et à la bonne campagne céréalière en vue, la situation alimentaire du cheptel s’est nettement améliorée depuis le début de la campagne, augurant d’une reprise du secteur de l’élevage après deux campagnes de sécheresse. Afin d’assurer le bon déroulement de la campagne de commercialisation des céréales et de permettre aux agriculteurs de commercialiser leur récolte à des prix rémunérateurs, des mesures ont été entreprises par le gouvernement, dont certaines incitatives pour la commercialisation de la production nationale et d’autres relatives aux droits de douane à travers le relèvement des droits à l’importation à 135% à partir du 15 mai 2021 pour le blé tendre et à 170% à partir du 1er juin pour le blé dur (Cf. leseco.ma). Bref, au terme du premier trimestre 2021, les exportations du secteur agricole et agro-alimentaire ont enregistré une légère hausse de 0,6%, sous l’effet conjoint de l’augmentation des ventes à l’étranger des produits agricoles, sylvicoles et de la chasse de 2,6%, et le recul de celles de l’agro-industrie de 1,9%.

La production de phosphate roche en hausse de 6,6%
Concernant les activités non agricoles, les indicateurs du secteur extractif, du BTP, de certaines branches du secteur industriel et, dans une moindre mesure, du secteur de l’énergie électrique se sont, également, tous inscrits en hausse, conformément à la perspective de reprise économique annoncée. En effet, le secteur extractif a clôturé le premier trimestre 2021 sur une hausse de la production de phosphate roche, principale composante du secteur, de 6,6%, après une quasi-stagnation l’année précédente (+0,1%).

De son côté, la production des dérivés de phosphate s’est renforcée de 6,4%, contre +7,3% un an plus tôt, suite à la consolidation de la production de l’acide phosphorique de 11,5% et de celle des engrais de 3,4%. Au titre de la même période, la valeur des exportations de phosphates et dérivés a bondi de 21,7%, bénéficiant d’un raffermissement au mois de mars de 42,3%, après +3,9% en février et +12,6% en janvier 2021.

À signaler que l’évolution du mois de mars recouvre le renforcement des expéditions de phosphate roche (+23,8% en valeur et +18,3% et en volume) et de ses dérivés (+45,7% en valeur et +24,5% en volume). Le BTP va également mieux : le volume des ventes de ciment, principal baromètre du secteur, a plus que doublé (+111,6%) au cours du mois d’avril 2021 après un recul de 55,6% en avril 2020. Cette évolution a concerné l’ensemble des segments, notamment la distribution (+85,3%), le bêton prêt à l’emploi (+276,1%), le bêton PREFA (+136,4%), le bâtiment (+184,8%) et l’infrastructure (+49,2).

Au terme des quatre premiers mois de 2021, la croissance des ventes de ciment a été portée à +19,5%, après +3,9% à fin mars 2021, et ce, après avoir enregistré un repli de 20,8% à fin avril 2020 et une hausse de 6,2% à fin avril 2019. Pour ce qui est du financement des opérations immobilières, la croissance des crédits à l’habitat s’est accélérée à +4,3% à fin mars 2021 pour atteindre 225,8 milliards de dirhams, après +3,4% un an auparavant. De son côté, la baisse des crédits à la promotion immobilière s’est atténuée à -0,5%, après -2,6% à fin mars 2020. Compte tenu de ces évolutions, les crédits à l’immobilier se sont raffermis de 2,6% à fin mars 2021 avec 285,2 milliards de dirhams, après +3,2% l’année précédente.

Le taux d’utilisation des capacités de production à 71,7%
De son côté, l’activité du secteur manufacturier a continué à montrer des signes de reprise, un élan amorcé depuis le 3e trimestre 2020. C’est ainsi qu’au titre du mois de mars, comparativement au mois précédent, la production et les ventes auraient enregistré une augmentation dans l’«agro-alimentaire », la «chimie et parachimie» et la «mécanique et métallurgie», une stagnation dans le «textile et cuir» et une baisse dans l’«électrique et électronique». La hausse des ventes aurait concerné aussi bien le marché local qu’étranger.

Le taux d’utilisation des capacités de production (TUC) s’est amélioré, en glissement annuel, de 5,3 points, au terme du premier trimestre 2021, pour s’établir à 71,7%. L’appréciation du TUC a concerné l’ensemble des branches d’activités, notamment, la «mécanique et métallurgie» (+14,3 points), la «chimie et parachimie» (+4,7 points), le «textile et cuir» (+4 points) et l’« agroalimentaire » (+3 points) (Voir graphique).

S‘agissant des exportations du secteur au titre du premier trimestre 2021, elles ont enregistré de bonnes performances au niveau de l’automobile (+38,9%), des dérivés de phosphates (+25,5%) et de l’électronique et électricité (+21,5%). Même le secteur de l’énergie électrique n’est pas en reste : sa production s’est accrue de 0,7% au terme du premier trimestre 2021, après un recul de 2,2% à fin février 2021 et de 3,1% à fin mars 2020. Cette évolution serait attribuable à la hausse de la production privée de 3% et de l’apport des tiers nationaux de 13,2%, atténuée par la baisse de la production de l’ONEE de 6% et de celle des énergies renouvelables relatives à la loi 13-09 de 4%.

Les transferts des MRE ont bondi de 41,8%
Ces évolutions favorables sont également confortées par l’évolution positive des fondamentaux du marché intérieur. Compte-tenu d’une bonne orientation des niveaux de revenus et de la bonne tenue des transferts des MRE (+41,8% à fin mars 2021), dans un contexte marqué par une quasi-stagnation de l’inflation (+0,1% à fin mars 2021), le pouvoir d’achat des ménages devrait s’améliorer progressivement courant 2021. L’investissement, quant à lui, a marqué encore le pas, comme l’atteste le maintien du recul des importations des biens d’équipement et des crédits à l’équipement (-1,3% et -5,3% respectivement à fin mars 2021).

Toutefois, l’effort d’investissement devrait bénéficier de l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et de ses effets d’entraînement sur l’investissement privé. À signaler que le royaume a enregistré une croissance économique de 0,7% au premier trimestre 2021. Selon le Haut-Commissariat au plan, qui l’a annoncé, l’activité économique enregistrerait une hausse de 14,7% au deuxième trimestre 2021 et il faudra s’attendre à une croissance annuelle de 4,6% à la fin de l’année.

Seule ombre au tableau : le secteur tertiaire, et principalement le tourisme, l’un des trois piliers de l’économie nationale, va encore mal, très mal. La tendance baissière de ses recettes s’est, en effet, accentuée au cours du 1er trimestre de 2021, enregistrant un retrait de 69,1%, après un recul de 45,6% au T4- 2020 et une augmentation de 4,5% au T1- 2020, soit une perte de 11,9 milliards de dirhams. 

Aziz Diouf / Les Inspirations Éco



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