Éco-Business

Bourse : l’engouement pour le marché actions de retour

Les résultats du premier trimestre redonnent des couleurs à la Bourse de Casablanca. Porté par une demande intérieure dynamique et des performances sectorielles solides, le marché actions retrouve l’intérêt des investisseurs. Avec une progression marquée de l’indice MASI et des volumes d’échanges soutenus, le climat boursier s’améliore nettement.

La Bourse de Casablanca reprend confiance. À la faveur d’un premier trimestre 2025 robuste, les investisseurs institutionnels et individuels retrouvent un appétit soutenu pour le marché actions. L’indice MASI a progressé de 3,8% entre le 25 avril et le 30 mai, période-clé de publication des résultats.

En parallèle, les volumes des échanges sont restés à des niveaux élevés, atteignant en moyenne 373 millions de dirhams (MDH) par jour. Une dynamique qui, selon le dernier rapport d’Attijari global research (AGR), s’appuie sur des fondamentaux économiques et sectoriels solides.

Un climat boursier plus porteur
Après plusieurs années marquées par la prudence et une volatilité accrue, les indicateurs s’alignent pour dessiner une trajectoire plus favorable à l’investissement en actions. AGR souligne que 53 sociétés cotées ont vu leur chiffre d’affaires croître au premier trimestre, contre seulement 14 en repli.

Les revenus agrégés atteignent 82,9 milliards de dirhams (MMDH), en hausse de 7,7% sur un an, une performance supérieure à celle observée à la même période en 2024 (+4%).

Cette dynamique s’explique avant tout par une demande intérieure soutenue. Le Maroc bénéficie actuellement d’un «super-cycle d’investissements», selon AGR, qui irrigue l’ensemble de l’économie et se reflète dans les résultats des entreprises. Cette confiance retrouvée ne relève donc pas d’un simple effet d’aubaine, mais d’une amélioration structurelle du climat économique national.

Le secteur bancaire en chef de file
Dans ce tableau positif, le secteur bancaire joue un rôle moteur. Avec un produit net bancaire (PNB) consolidé de 24,4 MMDH, en hausse de 10,7%, les banques cotées représentent à elles seules 40% de la croissance des revenus du marché.

Cette performance provient pour moitié des activités de marché (+31,5%), portées par la baisse des taux et la bonne tenue du change. Les marges d’intérêt (+5,9%) et les commissions (+5,2%) complètent ce panorama équilibré.

La rentabilité suit la même courbe. Les six principales banques cotées (hors CFG Bank) ont vu leur résultat net part du groupe (RNPG) grimper de 18,7%, atteignant 5,64 milliards à fin mars. Une progression rendue possible par une meilleure maîtrise des charges, avec un coefficient d’exploitation abaissé à 39,8% (-2,9 points), et un coût du risque sous contrôle (+5,7%).

Dans le détail, CIH Bank affiche une hausse de 15,8% de son PNB, BCP de 14,9%, et Crédit du Maroc de 12,6%. CFG Bank, qui n’a pas publié son coût du risque, enregistre une progression remarquable de 45,7% de ses revenus, bien que sur une base plus modeste.

Des performances sectorielles diversifiées
Le retour de la confiance ne se limite pas au secteur financier. Plusieurs pans de l’économie cotée affichent des progressions notables. Les industries et services enregistrent une croissance de 25,9%, portées notamment par Akdital (+53,8%) qui confirme son ascension dans le domaine de la santé privée.

Le secteur BTP, stimulé par Sonasid (+24,2%) et Jet Contractors (+21,7%), croît de 12,3%, reflétant un redémarrage des chantiers publics et privés. Les secteurs minier (+20,2%), grande distribution (+8,7%), immobilier (+7,8%) ou encore assurances (+6,2%) apportent également leur pierre à l’édifice.

Certaines entreprises tirent particulièrement leur épingle du jeu : SNEP (+65,8%), Maghrebail (+65,3%), CTM (+108,8%), ou encore Stroc Industrie (+173,6%), témoignant de la diversité des moteurs de croissance. AGR insiste également sur l’effet prix favorable observé, notamment les matières premières, et sur la poursuite de la digitalisation des services dans les NTI.

En revanche, les télécoms décrochent légèrement (-2%), impactés par une concurrence accrue et une stagnation des revenus de la donnée.

Une tendance à surveiller
AGR met en évidence un alignement rare entre croissance sectorielle, amélioration de la rentabilité et regain de liquidité sur le marché. Ce faisceau d’indicateurs positifs justifie, selon les analystes, l’optimisme renouvelé des investisseurs.

Les mouvements de portefeuille observés confirment une réallocation vers les valeurs de croissance et les secteurs à forte visibilité. Reste à savoir si cette dynamique se maintiendra sur les trimestres suivants.

Les incertitudes géopolitiques, l’évolution des taux à l’international et les arbitrages budgétaires nationaux seront autant de variables à suivre de près. Mais pour l’heure, le message est clair : la Bourse de Casablanca reprend des couleurs, et les résultats solides des entreprises cotées sont en train de redonner à l’investissement en actions sa légitimité dans les portefeuilles.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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