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Bourse : l’adrénaline électorale réanime les titres

Le marché boursier a réagi positivement aux résultats des élections. Le Masi a affiché ainsi une hausse de 1,81%, à presque 13.000 points. Un scénario inédit à la Bourse de Casablanca. Les analystes expliquent les dessous de cette réaction positive.

La séance boursière du 9 septembre dernier représentait, tout simplement, une journée à laquelle on assiste rarement à la Bourse de Casablanca. À leur façon, les investisseurs ont, en effet, salué les résultats des législatives 2021, à travers une hausse du Masi de 1,81%, à presque 13.000 points. Plus encore, les volumes d’affaires ont dépassé les 469 MDH sur le marché central exclusivement, une situation que le marché ne vit plus tous les jours.

Plusieurs secteurs ont profité de cette hausse, notamment le bancaire, l’industrie, l’immobilier ou encore le ciment. Attijariwafa Bank a représenté le premier volume de la séance avec 100 MDH, gagnant 2,54%, à 484 DH. Les immobilières aussi ont profité de l’euphorie de la séance, les trois dossiers du compartiment prenant 4% chacun sur des volumes significatifs. D’autres grosses capitalisations ont, également, progressé, comme Maroc Telecom (+2,11%) et Marsa Maroc (+1,12%).

Réaction positive
Les analystes de la place sont, en effet, unanimes quant à la raison de cette effervescence. «La réaction du marché est due, exclusivement, à la victoire du RNI, couplée à la lourde défaite du PJD», ont-ils affirmé. Les analystes notent aussi que «le marché misait sur la victoire du RNI, mais le plus important pour les investisseurs, c’était que le spectre du PJD s’estompe! Et ceci s’est enfin réalisé».

C’est dire que les professionnels du marché financier ne cachent pas leur joie quant aux résultats des élections, fortement favorables au «monde des affaires». «Les législatives ont eu un impact positif et très apparent sur le marché bousier. Surtout que le RNI est perçu comme étant un parti pro-reprise économique et pro-affaires. Avec des représentants reconnus comme étant de fins connaisseurs de l’entrepreneuriat, de l’économie et du monde de la finance». Et d’ajouter, «il faut dire aussi que l’accompagnement et la promotion du marché financier ne figuraient guère parmi les priorités du PJD».

Faut-il le rappeler, le courant ne passait pas entre ce parti et le monde des affaires, en particulier le marché financier. Les observateurs pointaient souvent du doigt le gouvernement sortant, lui reprochant de retarder les réformes et de négliger l’importance de l’innovation financière. D’ailleurs, il a fallu attendre l’arrivée de Mohamed Benchaâboun (RNIste) aux commandes du ministère des Finances, pour que la réforme de la loi sur le Prêt de titres passe (en attente de publication). «Nous pensons que les hausses enregistrées, lors de la séance du 9 septembre, sont aussi alimentées par les attentes des investisseurs quant à l’adoption de nouvelles mesures incitatives de la part du nouveau gouvernement. L’objectif étant, justement, de promouvoir les secteurs stratégiques de l’économie et le marché financier en particulier», renchérit un analyste, préférant conserver l’anonymat.

…. Et après ?
En tout cas, les analystes de la place sont confiants quant à l’évolution positive du marché boursier sur le moyen terme. L’un d’entre eux affirme que «ce dynamisme se poursuivra, mais avec, probablement, une moindre ampleur. Il y aura, peut-être même, une légère correction du marché. Toutefois, sur le court/moyen terme, le sentiment positif continuera de prévaloir». Selon un autre analyste, «le marché a bien réagi, mais pas suffisamment. En principe, suite à l’annonce de la victoire du RNI, nous nous attendions à une réaction boursière beaucoup plus importante, mais nous estimons que le marché était dans l’attente de la nomination du Chef du gouvernement».

Chose faite désormais, puisque, vendredi dernier, le Roi a nommé à la tête du nouveau gouvernement Aziz Akhannouch, président du Rassemblement national des indépendants (RNI), sorti vainqueur des élections, et l’a appelé à former son équipe. En tout cas, la constitution du prochain gouvernement devrait aboutir bien plus rapidement que d’ordinaire, vu la structure des résultats des votes et l’accélération de certaines réformes déjà engagées sous la tutelle de ministères RNI. Des signaux importants et positifs qui continueront à dynamiser le marché boursier national.

Le marché financier, toujours cher

La réaction du marché financier de Casablanca aurait été beaucoup plus apparente et significative s’il n’était pas aussi «cher», selon les observations des analystes de la place. En effet, actuellement, le marché traite à des niveaux de P/E (price-to-earnings) avoisinant les 25%, au vu des résultats semestriels de 2021. Ce qui signifie donc que même le potentiel d’investisseurs existant se retient ! Selon les analystes, les opérateurs attendent la formation du nouveau gouvernement pour intervenir de manière plus active sur le marché financier casablancais.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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