Éco-Business

Bourse de Casablanca : un virage technologique réussi

L’infrastructure technique chez les opérateurs des marchés boursiers a connu une évolution sans précédent, durant cette dernière décennie. La compétition accrue entre les différentes bourses à l’international et l’avènement de technologies nouvelles et disruptives ont contribué à cette transformation.

Le principe fondateur d’une bourse des valeurs est la manipulation et dissémination effective de l’information entre les différents acteurs du marché. Ainsi, une bourse du 21e siècle est, de facto, un lieu où le monde de la finance et celui des systèmes d’information doivent se combiner pour produire de la performance et du dynamisme économique. Les nouvelles tendances ont remis en question fondamentalement le business model et les modes d’opération des bourses historiques, la demande étant grandissante sur la capacité de traitement et les temps de traitement réduits à la milliseconde ! Le développement de nouveaux acteurs de type High frequency trading, et de type algorithmique Black box trading dotés de profils fondamentalement différents des intervenants classiques ont dopé et renforcé la demande pour le «toujours le plus rapide, toujours plus connecté, toujours plus sécurisé» !

Un virage technologique réussi pour la BC…
La Bourse de Casablanca s’est inscrite dans cette évolution technologique très tôt avec le passage à la cotation électronique dès 1997. Kamal Mokdad, président du Conseil d’Administration de la Bourse de Casablanca, déclare que «le marché boursier marocain a fait le choix de la technologie très tôt, dès 1997. Cette orientation majeure a permis de construire une plateforme de marché aux meilleurs standards internationaux, à la fois éprouvée, résiliente et évolutive. Elle a été accompagnée d’un processus d’innovation et d’amélioration continus qui ont accéléré le développement d’une véritable expertise technologique nationale, et atteint ainsi un niveau élevé d’excellence opérationnelle».

Au début des années 2010, elle a identifié le besoin pour faire évoluer ses systèmes de cotation afin d’accompagner le développement du marché. Ainsi, la Bourse de Casablanca a conclu, en 2014, un partenariat avec le London Stock Exchange Group, et s’est dotée ainsi d’une infrastructure technique de classe mondiale qui garantit une continuité d’activité sans faille avec à la clé une excellence opérationnelle au profit des utilisateurs et des investisseurs (Go live en 2016). «C’est, justement, ce virage technologique combinée avec la montée en puissance de ses compétences qui est à la source de la fiabilité, de la résilience et de la sécurité de son système de négociation, ingrédients infaillibles pour installer la confiance nécessaire des intervenants et investisseurs nationaux et internationaux. Et c’est ce que la Bourse de Casablanca a réalisé avec brio», explique un expert en bourse. Ceci s’est confirmé lors de la crise de la Covid-19 où le marché a traversé des séances turbulentes mais toujours dans la confiance d’un système performant et résilient. En effet, la crise a testé à la limite les bourses dans le monde, étant à l’intersection des enjeux pour refléter les vues des opérateurs, d’un côté, et les matérialiser par des échanges physiques de titres, de l’autre. Ainsi, même les séances de cotations de bourses prestigieuses ont été mises à mal durant cette période (trading arrêté à la Bourse de Tokyo le 1er octobre 2021 pour la journée, trading arrêté à la Bourse de Francfort pendant 4 heures le 14 avril 2021).

… Les autres acteurs du marché boursier aussi
Force est de constater que ce virage technologique a été emprunté par l’ensemble des acteurs du marché, notamment les sociétés de bourse. Ceci leur a permis de dégager une plus grande performance pour leurs besoins et ceux de leurs clients. Ainsi, aujourd’hui une majorité de clients des sociétés de bourse peuvent traiter à travers la bourse en ligne depuis le confort de leur salon tout en ayant un accès instantané aux données et publications de marché, et à des outils et fonctionnalités longtemps réservés aux plus grands. «Grâce à la technologie, le petit porteur est aujourd’hui sur un pied d’égalité avec le plus gros investisseur en bourse puisqu’il a accès à la même information et au même prix au même moment. Et ça, peu de marchés d’investissement peuvent se vanter d’une telle démocratie!», confirme l’expert boursier dans ce sens. Le traitement de l’information est le cœur même du métier de la place boursière casablancaise, capable de libérer sa capacité à connecter l’importante demande des investisseurs avec les besoins de financement des entreprises. Les recommandations du Nouveau modèle de développement, qui considèrent, d’un côté, la Bourse de Casablanca comme l’accélérateur financier de l’économie marocaine, et, de l’autre, la technologie comme l’accélérateur informationnel, ne peuvent qu’interpeler sur l’avenir qui se construit. «La Bourse de Casablanca peut y apporter une contribution significative grâce à sa forte capacité à mobiliser l’épargne et à financer le développement des entreprises, mais également grâce à son expertise et son leadership technologique dans la région», affirme Kamal Mokdad. Cela dit, l’efficience de la plateforme boursière et l’expertise tech renforcent indéniablement le rôle du marché financier en tant que moyen efficace pour soutenir le financement du Nouveau modèle de développement.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO


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