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Banques : un secteur à surpondérer dans les portefeuilles d’investissement

Attijari Global Research recommande de renforcer la pondération du secteur bancaire marocain dans les portefeuilles d’investissement. Grâce à des fondamentaux solides, une gestion rigoureuse des coûts et une maîtrise des risques, les banques marocaines affichent des perspectives de croissance prometteuses.

Attijari Global Research (AGR), dans son rapport de septembre 2024, recommande aux investisseurs de renforcer la pondération du secteur bancaire dans les portefeuilles d’investissement. Selon l’analyse présentée dans le Research Report Equity d’AGR pour le mois de septembre, ce secteur continue de bénéficier d’une croissance régulière à moyen terme (MT) tout en offrant des multiples de valorisation attractifs par rapport aux standards du marché actions. Cette recommandation s’appuie sur des résultats financiers solides enregistrés en 2023, faisant du secteur un pilier stratégique de l’économie nationale et une opportunité d’investissement à fort potentiel.

Un contexte économique en évolution favorable
L’année 2023 a été marquée par une reprise économique notable pour le Maroc, avec une croissance du PIB de 3,4%, une nette amélioration par rapport à la modeste progression de 1,5% observée en 2022. Cette dynamique de croissance a été accompagnée d’une stabilité des réserves de change, maintenues au-dessus de cinq mois d’importations, grâce à des indicateurs extérieurs solides.

Les banques cotées au Maroc ont su tirer profit de ce contexte favorable, confirmant la solidité de leur business model. Les résultats financiers des banques témoignent de leur résilience et de leur capacité à générer des performances solides, même dans un environnement incertain.

Ainsi, le résultat net part du groupe (RNPG) agrégé du secteur a atteint 15 milliards de dirhams en 2023, marquant une progression de 20,6% par rapport à l’année précédente. Cette croissance soutenue est en ligne avec le taux de croissance annuel moyen (TCAM) observé durant la période 2021-2023, ce qui témoigne de la capacité des banques à maintenir une rentabilité élevée sur le long terme.

Des performances diversifiées
L’amélioration des résultats bancaires s’explique par la performance de l’ensemble des composantes du produit net bancaire (PNB). La marge d’intérêt a progressé de 7,1%, soutenue par une dynamique de crédits favorable. Par ailleurs, la marge sur commissions a enregistré une hausse de 10,6%, tandis que les activités de marché ont bondi de 50,1%, profitant d’un contexte de taux favorable.

Cette diversification des revenus, appuyée par des taux d’intérêt attractifs, a contribué à maintenir la robustesse des banques marocaines. Le rapport d’Attijari Global Research souligne également que la croissance des crédits bancaires a été particulièrement soutenue par les crédits à l’équipement, qui ont affiché une augmentation de 10,1% en 2023.

Cette dynamique conforte l’importance des banques dans le financement des secteurs clés de l’économie marocaine, notamment les projets d’infrastructure, la gestion du stress hydrique et la reconstruction de la région d’Al-Haouz. AGR prévoit que cette tendance positive des crédits devrait se poursuivre au cours des cinq prochaines années, renforçant la position des banques comme acteurs essentiels du développement économique.

Une gestion optimisée des coûts d’exploitation
Un autre facteur clé de la solidité du secteur bancaire réside dans l’optimisation de ses coûts d’exploitation (COEX). Depuis 2018, le secteur a enregistré une baisse continue du ratio de COEX, passant de 52,7% à 47,2% en 2023.

Cette amélioration résulte principalement d’une maîtrise des frais de gestion, qui ont augmenté de seulement 3,7% en moyenne annuelle sur la même période, et du déploiement de projets digitaux. La transformation numérique des banques permet non seulement de réduire les coûts, mais aussi d’améliorer l’efficience opérationnelle, un levier essentiel pour maintenir la compétitivité des institutions bancaires marocaines dans un environnement en pleine mutation.

Une gestion prudente des risques
Malgré un environnement international incertain, notamment en Afrique où le secteur bancaire marocain est très présent, les banques ont su maintenir une gestion prudente du risque. Le coût du risque a enregistré une première hausse post-Covid, avec une progression de 24,7% en 2023, en raison de l’augmentation du risque souverain dans plusieurs pays africains.

Cependant, cette hausse reste modérée et reflète une approche conservatrice des banques marocaines, qui ont adopté une politique de provisionnement anticipative. Attijari Global Research s’attend à une légère baisse du coût du risque à partir de 2024, soutenue par la reprise attendue des investissements publics.

Des perspectives de croissance prometteuses
Les perspectives pour le secteur bancaire en 2024 restent très optimistes, avec une prévision de croissance du produit net bancaire de 6,1%. Cette hausse devrait être portée par des activités de marché toujours dynamiques et un contexte monétaire favorable, marqué par le reflux des pressions inflationnistes et le lancement d’une nouvelle phase d’assouplissement monétaire par Bank Al-Maghrib.

La croissance du résultat net part du groupe (RNPG) est attendue à 9,9% en 2024, avant de ralentir légèrement à 7,5% pour la période 2024-2026.

Attijari Global Research anticipe que le secteur bancaire marocain continuera à bénéficier de fondamentaux solides à moyen terme, offrant ainsi des opportunités d’investissement attractives. Les multiples de valorisation du secteur demeurent compétitifs par rapport aux autres segments du marché actions marocain, rendant les banques cotées particulièrement intéressantes pour les investisseurs à la recherche de rendements réguliers et sécurisés.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO

 


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