Banque participative, Crédit immobilier : Crédit du Maroc affûte ses armes
La Banque a profité de la 2e édition de son Café-CDM avec la presse pour expliquer sa stratégie pour 2017 concernant son projet de banque participative. Une nouvelle offre Habitat est également au menu.
La 2e édition du Café-CDM, initié par Crédit du Maroc (CDM), tenue à Casablanca le 13 janvier, a été consacrée à la stratégie de la filiale marocaine du groupe Crédit Agricole concernant le crédit Habitat et le lancement de son bouquet de services pour la banque participative, suite à l’obtention de l’agrément de Bank Al-Maghrib. Sur le premier volet, CDM entend attaquer 2017 avec des offres offensives, encouragée par les résultats obtenus fin 2016 comparativement à 2015.
En effet, la banque a terminé l’année dernière sur une croissance de +5,5% des crédits accordés dans le cadre de ce segment à fin septembre 2016, tandis que la moyenne du marché affiche une croissance de +3,4%. L’élément qui a joué en faveur de CDM est le fait que la banque ait été la première à avoir fait bénéficier ses clients des baisses successives du taux directeur, en étant la première à les répercuter sur ces offres. Aussi, CDM a été la première à proposer le taux variable plafonné qui met à l’abri le consommateur marocain des potentielles évolutions défavorables du taux variable. Par conséquent, sa part de marché Habitat est passée de 3% en 2015 à 4% en 2016. Baldoméro Valverde, président du directoire de la filiale, a déclaré à ce sujet que «au-delà du taux, nous souhaitons nous démarquer et être reconnus pour notre expertise sur le crédit Habitat en nous appuyant sur un réseau d’experts. Cette expertise est organisée sous la marque ombrelle ‘Maskane’ et offre aux clients un véritable accompagnement sur mesure, à travers des espaces dédiés sur l’ensemble du royaume».
Ce dernier a également fait remarquer qu’en 2000, les taux sur ce segment étaient supérieurs à 9%, et que plusieurs observateurs donnaient l’activité essoufflée de par la réduction drastique des marges réalisées. Pourtant, en 16 ans, les taux ont été pratiquement divisés par 2, et les marges aussi, sans que cela affecte la rentabilité de ladite activité. «Tout est dans l’adaptation», explique Valverde, qui soutient que «la compétitivité par les taux a assurément provoqué leur baisse généralisée. Si le contexte était resté figé, et qu’aucune adaptation n’ait été introduite depuis 2000, l’activité aurait certainement disparu. Cela n’a pas été le cas, fort heureusement, puisque la réactivité du secteur a fait que la diversité des offres et l’innovation dans la proposition a fait que ces baisses ont été transformées en opportunités».
S’agissant de la banque participative, CDM entend capitaliser sur ses 12 années d’expérience dans ce type de finance. Sa filiale, CACIB Global Islamic Banking, basée à Dubaï, est aujourd’hui un acteur de référence sur ce segment qui apporte à ses clients des instruments financiers sharia-compliant. Crédit Agricole est également classée 4e en Arabie Saoudite à travers sa filiale Bank Saoudi Fransi, qui déploie une activité de banque universelle avec une forte composante Islamic banking.
Ainsi, CDM ne se lance pas dans la banque participative au Maroc avec zéro expérience dans le domaine, mais en étant armée d’une expérience telle que l’obtention de l’agrément par BAM lui permettra d’activer une structure sur laquelle la banque travaille depuis maintenant 2 ans. Et contrairement à ce qui est communément adopté, CDM n’ouvrira pas de filiale spécialisée mais optera pour les fenêtres : une sorte de banque dans la banque qui, d’après le management, proposera progressivement ses services et ajustera le curseur en fonction des besoins exprimés. Une posture de proximité que CDM place au centre de son processus de prise de décision puisque la forme fenêtrée a été décidée après avoir mené une enquête d’opinion auprès de ses propres clients. Cependant, l’écosystème dans sa globalité n’étant pas encore totalement validé par le législateur, il faudra attendre que le cadre soit le même pour tout le monde et que les premiers produits soient lancés avant d’adopter une quelconque posture concurrentielle.