Assurance : cap sur la digitalisation !
La Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance est aujourd’hui engagée dans plusieurs chantiers structurants pour le secteur de l’assurance. L’objectif étant d’ériger le numérique en tant que levier stratégique de transformation économique et d’inclusion sociale.
La transformation digitale s’impose dans plusieurs domaines d’activité et le secteur de l’assurance n’est pas en reste. Dans le cadre de ses efforts visant le développement et la modernisation de l’assurance au Maroc, la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR) et l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) ont lancé une profonde réflexion visant la transformation digitale du secteur au bénéfice des assurés et de l’ensemble de la chaîne de valeur. «Un diagnostic de la distribution de l’assurance est en cours de réalisation. Il permettra de mieux cerner le point de départ, d’évaluer la maturité des acteurs du secteur et de consolider les visions et les ambitions des forces en présence», indique-t-on auprès de la FMSAR. Un benchmark international est également en cours afin de mettre en lumière les principales tendances. Des groupes de travail multi-acteurs permettront de mieux contextualiser les leçons du benchmark en tenant compte du point de départ et des spécificités nationales. Il s’agit de définir des ambitions communes et une feuille de route pragmatique en cohérence avec la «Stratégie nationale d’inclusion financière». L’objectif étant d’ériger le numérique en tant que levier stratégique de transformation économique et d’inclusion sociale.
Évolution de la distribution de l’assurance
Début 2020, et avant le déclenchement de la crise sanitaire, l’ACAPS a initié une étude collaborative avec la FMSAR et les différents acteurs du secteur (FNACAM, Ccompagnies d’assurances, ministère des Finances, bancassurances…) dans le but de cadrer, de façon concertée, l’évolution de la distribution des produits d’assurance à l’ère du digital. Menée avec l’appui d’un cabinet international, cette étude a pour objectif d’accompagner la concrétisation de la stratégie digitale aussi bien pour la souscription que pour l’ensemble des services offerts aux assurés et aux bénéficiaires des prestations. En effet, ladite étude vise à identifier l’ensemble des mesures nécessaires qui pourront faire du digital un levier de développement pour l’industrie de l’assurance, mais aussi améliorer le taux de couverture des citoyens et des agents économiques tout en améliorant l’ensemble des services associés aux contrats d’assurances.
Selon la FMSAR, «il ne s’agit pas de remplacer un canal de distribution par un autre, mais bien de permettre aux canaux de distribution existants d’être plus efficaces tout en apportant du business additionnel par les souscriptions en ligne. C’est cette démarche qui a prévalu dans d’autres marchés qui nous ont précédés sans pour autant causer de préjudices aux réseaux traditionnels». Le but ultime de cette démarche est de définir une stratégie nationale «concertée» relative à l’évolution de la distribution des produits d’assurance et des services à la clientèle par l’utilisation des nouvelles technologies. En plus de ce point, plusieurs chantiers sont en cours de mise en place par la FMSAR. La fédération prépare deux importants projets dans le domaine de la digitalisation du secteur de l’assurance. Il s’agit de la dématérialisation de l’attestation auto et de la mise en œuvre d’un Référentiel national des véhicules assurés.
Dématérialisation de l’attestation auto
L’opportunité de dématérialisation de l’attestation d’assurance automobile a été étudiée de très près par la fédération. Ce chantier représente un réel vecteur d’efficience à l’instar de ce qui a été fait auparavant pour la vignette automobile par exemple. Les enjeux principaux de ce projet résident dans le renforcement de la traçabilité de la fiabilité, ainsi que la lutte contre la fraude. La dématérialisation de cette attestation permet au secteur de s’adapter à l’évolution des attentes et des habitudes de consommation des citoyens à qui il faut simplifier les démarches. Il est aussi question de l’optimisation des coûts et des procédures de gestion pour l’ensemble des acteurs de la chaîne (compagnies, intermédiaires..) et de amélioration de l’efficacité opérationnelle des opérateurs. À cet effet, la fédération assure qu’«un benchmark international, réalisé par le cabinet de conseil, a permis de dégager les principales tendances concernant différents volets (juridique, technologique, démarche, accès et sécurité, moyens de contrôle, …). Des ateliers de co-construction impliquant différents acteurs, ont permis de projeter ces tendances sur la réalité du contexte national et de dégager les grandes lignes d’une feuille de route réaliste qui reste à affiner avec l’ensemble des parties prenantes».
Référentiel national des véhicules assurés
Pour ce qui est du deuxième projet lancé par la fédération, il vise la mise en œuvre d’un Référentiel national des véhicules assurés. En effet, et courant 2019, la FMSAR et l’ACAPS ont conjointement initié, avec l’appui d’un cabinet international, des réflexions concernant l’opportunité du déploiement de ce référentiel. Il permettra, in fine de lutter efficacement contre la conduite sans assurance, de lutter contre la fraude à l’assurance. Il facilitera par ailleurs les contrôles routiers qu’opèrent la police et la gendarmerie. «Il est bien entendu que l’ensemble des parties prenantes seront consultées et impliquées si le projet leur semble cadrer avec leurs objectifs et priorités», affirme la FMSAR. En France, par exemple, la conséquence du défaut d’assurance automobile coûte au pays 50 millions d’euros par an (2% des primes d’assurance RC) avec des conséquences très lourdes pour les personnes impliquées en cas d’accident (endettement à vie parfois) et un manque à gagner pour le secteur estimé à 490 millions d’euros par an.
Sanae Raqui
Les Inspirations ÉCO