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Aménagement durable du littoral : le CESE trace les priorités

Le Conseil économique, social et environnemental se prononce sur la question de la dynamique urbaine pour un aménagement durable du littoral. Il plaide pour une urbanisation maîtrisée assurant un équilibre harmonieux entre développement, préservation et valorisation de l’écosystème.

Quelle dynamique urbaine pour un aménagement durable du littoral ? La pertinence de la question a poussé le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a en analyser les enjeux. Cette même question a, d’ailleurs, représenté le thème d’une rencontre organisée, jeudi 29 septembre à Tanger, par le CESE, en vue de présenter de son avis portant sur le sujet.

Dans ses conclusions, le Conseil plaide pour un aménagement durable du littoral dans le sens d’une urbanisation maîtrisée assurant un équilibre entre développement, préservation et valorisation de l’écosystème. «La concrétisation de cette vision permettra d’atténuer significativement les pressions croissantes sur cet écosystème vulnérable, de renforcer la résilience de ce milieu et de promouvoir l’effectivité des droits environnementaux», précise le CESE.

À cet effet, le Conseil a fait savoir que l’urbanisation côtière doit être appréhendée comme la voie idoine pour le développement durable de ce territoire, dont les retombées favoriseront la promotion des droits et le développement durable du pays. L’avis du CESE vise essentiellement le court et moyen terme en vue d’alerter sur l’urgence de protéger le littoral de la dégradation progressive des dynamiques (effets de la non-durabilité), pour engager par la suite une réflexion collective susceptible d’assurer à cet écosystème une durabilité à long terme face aux risques de pression anthropique et à ceux liés au climat.

Recommandations
Le Conseil a proposé une série de recommandations s’articulant autour de deux axes prioritaires, à savoir la mise en place d’une gouvernance participative, efficace et efficiente du littoral, et la refonte de la politique d’urbanisation basée sur les principes de territorialisation, de participation citoyenne, de respect des droits fondamentaux et de préservation de l’environnement et des ressources naturelles. Il a, à cet égard, plaidé pour l’accélération de la mise en œuvre du principe de gestion intégrée du littoral par l’application effective de la loi 81-12 relative au littoral.

Laquelle porte, notamment, sur la mise en œuvre des instruments de planification spécifiques au littoral (PNL) et l’accélération du processus d’élaboration des Schémas régionaux du littoral (SRL), ces derniers étant conçus à l’initiative du Département chargé de l’aménagement du territoire ou à la demande des conseils des régions concernées. S’ajoutent à cela l’articulation entre les documents d’urbanisme, les programmes territoriaux et les politiques sectorielles d’une part, et la loi sur le littoral, d’autre part.

En outre, le CESE a recommandé la mise en place d’une nouvelle génération de documents d’urbanisme conçus sur la base d’une démarche sous-tendue par des études scientifiques et l’implémentation des normes d’une gestion intégrée du littoral, avec la participation de la société civile et de la population dans toutes les étapes du processus.

Ce qui suppose le recours à des études de terrain, des enquêtes, des sondages et des réunions publiques, ainsi que la mise en place de mécanismes de financement innovants et durables pour faciliter la mise en œuvre des documents d’urbanisme et d’aménagement du territoire.

Refonte de la politique d’urbanisation du littoral
Concernant cet aspect, le CESE a recommandé d’accorder aux communes, conformément aux principes de démocratie locale et de décentralisation, des prérogatives décisionnelles en matière d’aménagement de leur territoire, de planification urbaine et d’élaboration des documents d’urbanisme.

Il propose aussi de doter la planification urbaine d’instruments efficaces de gestion et de développement du foncier permettant une meilleure maîtrise du processus d’urbanisation, et de développer des mécanismes de financement innovants pour faciliter la mise en œuvre des documents d’urbanisme, éviter le sous-équipement des villes et mener à bien les opérations de réhabilitation et de rénovation, notamment dans les zones littorales.

Le Conseil a également plaidé pour l’attribution aux communes de l’entière responsabilité d’instruire les dossiers et de délivrer les autorisations d’urbanisme en s’appuyant sur le guichet unique dématérialisé ainsi que sur la collaboration avec les universités et les instituts de recherche pour développer et mener des programmes de recherche scientifique multidisciplinaires sur le littoral, en plus de la mise en place d’un observatoire national du littoral en tant que mécanisme de veille et d’aide à la décision.

38 sites d’intérêt biologique et écologique
Le littoral marocain représente un territoire précieux doté de richesses naturelles considérables. En termes de biodiversité, il compte de nombreuses zones humides, une flore terrestre composée de 7.000 espèces (dont 1.360 endémiques) et une faune marine de près de 7.820 espèces (dont 236 endémiques). L’intérêt de préserver ce territoire, aux écosystèmes remarquables, a incité le Maroc à classer 38 aires du littoral en tant que «sites d’intérêt biologique et écologique» (SIBE), d’une superficie totale de 205.000 ha. Il a également répertorié plusieurs zones en tant que sites RAMSAR.

Jules Gabas / Les Inspirations éco


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