Barrages du Sebou. La baignade interdite !
L’Agence du bassin hydraulique du Sebou (ABHS) entame aujourd’hui, mardi, une campagne pour avertir sur les dangers de la baignade dans les retenues des barrages de la région. Chaque année, des dizaines de cas de noyade sont déplorés.
C’est aux abords de la retenue du barrage Al Wahda dans la province d’Ouazzane et plus précisément dans le collège Zghira que l’Agence du bassin hydraulique du Sebou (ABHS) a choisi de lancer, aujourd’hui, sa campagne de sensibilisation aux dangers des baignades dans les retenues des barrages. Cette action s’inscrit dans le cadre du programme de sensibilation mis en place par l’Agence tout au long de l’année au profit des élèves dans les régions proches des retenues des barrages. La campagne de sensibilisation se poursuivra jusqu’en septembre et ceci en distribuant des flyers et en posant des affiches et des banderoles dans les provinces, cercles, caidats et communes territoriales limitrophes aux barrages du bassin afin de sensibiliser les habitants aux dangers de la baignade dans les retenues des barrages. Les responsables de l’agence explique qu’au cours de l’année 2018, des dizaines de cas de noyade ont été enregistrés dans les retenues au niveau du bassin de Sebou. Parmi les causes de noyade dans les barrages se trouvent les berges qui ne sont pas aménagées pour faciliter l’accès à l’eau. Aussi le fond de ces lacs contient des boues et des obstacles naturels qui réduisent les chances de survie. Quant à la profondeur des eaux, elle atteint 100 m dans la majorité des barrages. Sans oublier l’accumulation de la vase sur lesdites berges et au fond des retenues.
La présence de courants constitue aussi un risque réel pouvant emporter plusieurs baigneurs à la fois. Donnant l’impression de lieux paisibles, les retenues des barrages sont pourtant extrêmement dangereuses pour la baignade. À noter que les barrages disposent d’une gestion bien spécifique qui vise à satisfaire les besoins en eau potable, l’irrigation et la production de l’électricité, ce qui peut créer des turbulences et des courants d’eau difficiles à surmonter même par les nageurs les plus avertis. Les opérations de secours sont aussi difficiles à mener dans ces endroits. Par ailleurs, La région dispose de nombreux ouvrages hydrauliques. Parmi eux, il y a le barrage Driss 1er, sur l’oued Inouène qui représente un volume de stockage de 1.200 Mm3, lequel est dédié à la production d’énergie électrique, à l’irrigation et alimentera prochainement en eau potable Fès et Meknès.
Concernant le barrage Sidi Chahed situé dans la province de Moulay Yaâcoub sur l’oued Mikkés doté d’une capacité de stockage de 170 Mm3, il a pour fonction l’alimentation en eau potable et l’irrigation. Quant au barrage Allal Al Fassi, situé dans la province de Sefrou sur l’oued Sebou, il a un potentiel de stockage de 63,7 Mm3, il a pour fonction l’alimentation en eau potable, l’irrigation et la production d’énergie. Enfin, le barrage Enjil situé sur l’oued Taghoucht (Oued Enjil) qui afflue de la haute Moulouya au sud de Boulemane est doté d’une capacité de 12 Mm3. Il a une vocation d’irrigation agricole. Ces grands barrages sont renforcés par des petits ouvrages hydrauliques (El Agba, Moulay Arfa et Aggay) qui protègent les villes contre les inondations. Les lacs collinaires, eux, contribuent à alimenter en eau potable les habitants de la région ainsi qu’à l’abreuvement du cheptel et à l’irrigation.