Coup d’État
Le général se présente devant les micros de la télévision publique, menace les manifestants et les accuse d’accointance avec l’étranger. Un mois après, il lâche son président et loue les valeurs des manifestants et leur droit au changement. Sauf que le changement auquel aspirent les Algériens, puisque c’est de nos frères et voisins qu’il s’agit, ne coïncide pas avec leurs aspirations, et à leur tête celles du commandant des forces armées Gaïd Salah. Celui-ci, après trois semaines de dénigrement des manifestants et de menaces non voilées, se rend compte que les choses ont pris une tournure qui menace les rentes dont profitent les généraux depuis plus d’un demi-siècle. Changement de cap. Le général en chef, peut être inspiré par un autre modèle dans la région, décide de perpétrer un putsch qui ne dit pas son nom. Car brandir l’article 102, qui met en évidence l’éviction du président en cas de grave maladie, ne tient pas. Rappelons que c’est bien ce même général qui déclarait, il y a à peine un mois, que le président Bouteflika disposait de toutes ses capacités mentales et lui avait même manifesté son soutien. C’est donc un coup d’État pour sauver les meubles et orienter les Algériens vers un autre débat au moment où la rue dénonce tout un système qui a pillé les richesses du pays.
D’ailleurs, la proposition des généraux dévoile leurs intentions puisqu’ils veulent mettre une autre marionnette du FLN aux commandes, ne serait-ce que pour préparer le terrain à un autre candidat issu de ce même système. Toutes ces manigances ont, dès leur annonce, été dénoncées par les forces vives. Celles qui aspirent à la liberté et à la démocratie. Celles qui veulent investir la richesse de l’Algérie dans l’épanouissement du peuple et l’émergence d’une jeunesse dont l’avenir est plein d’assurance et de sérénité. C’est pourquoi cette énième tentative de faire échouer la révolution civilisée de nos frères algériens sera vaine.