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Espace douanier européen : L’intégration de Sebta n’est pas une «bonne idée»

Une étude réalisée par un organisme public sebti met en garde les autorités contre le projet d’intégration de l’espace douanier européen. Une mesure qui aura des répercussions négatives sur l’enclave sebtie ainsi que la région de Tanger-Tétouan.

Quel serait l’impact sur les enclaves de Sebta et Mélilia, une intégration de la douane européenne, une mesure réclamée par les gouvernements (PP) des deux présides ? C’est la question sur laquelle s’est penchée une étude menée par un organisme public Procesa (Société publique de développement de Sebta) à la demande du gouvernement sebti. Les résultats sont sans appel : une entrée dans l’espace douanier provoquera immédiatement une baisse du PIB des deux enclaves, la perte de postes de travail et des tensions sociales. Rappelons que les deux gouvernements de Sebta et Mélilia se battent bec et ongles pour que cette entrée dans l’espace douanier communautaire soit lancée dans les plus brefs délais.

Le désormais ex-gouvernement de Mariano Rajoy s’opposait silencieusement à cette mesure, surtout  pour éviter de froisser les autorités de Rabat.   Les deux présidents du gouvernement sebti et de Mélilia ont entrepris cette démarche, main dans la main, afin de forcer le gouvernement central à prendre en considération leurs requêtes. Or, les enclaves veulent le beurre et son argent. Tout en intégrant l’espace douanier européen, les deux villes veulent conserver, voire améliorer les avantages fiscaux dont ils jouissent actuellement au vu de leur statut spécial afin d’attirer davantage d’investissements, disent-ils. Le document en question a alerté sur «le manque de culture européenne, notre singularité, notre taille réduite et une présence quasi-nulle auprès des lobbys européens», remettent en cause cette décision mais le plus important, souligne l’étude, c’est qu’il faut avoir la bénédiction du Maroc avant d’entreprendre cette mesure. Un consentement que Rabat ne donnera jamais et qui pourrait être une source de tensions entre les gouvernements  espagnol et marocain. La question était laissée de côté par le parti au pouvoir sortant, le pp, mais pourrait refaire surface avec l’arrivée des socialistes au pouvoir. De ce fait, les socialistes de Mélilia avaient inscrit cette mesure dans leur programme électoral.

L’arrivée de Pedro Sanchez, le secrétaire général du PSOE, aux commandes du pays, pourrait réactiver cette demande. Seuls les dégâts potentiels sont en mesure de freiner l’élan des socialistes et ils sont bien réels de l’aveu de cet organisme sebti. Le rapport en question estime que cette intégration provoquera immédiatement une rétraction économique chiffrée à 103 millions d’euros, couplée à une régression du PIB de 6,2% et une perte de 1.400 postes d’emploi réguliers. La région de Tanger-Tétouan sera également affectée par cette décision. Selon les estimations de cette étude, le PIB de cette région du nord chutera de 3,5% et celui du pays de 0,25%. Les rédacteurs de ce texte ont estimé que les deux économies, sebtie et marocaine sont «interconnectées (…) et le Maroc est une économie en pleine croissance et aura besoin de couvrir une demande, de plus en plus accrue, en produits de base», souligne-t-on comme argument pour abandonner, pour le moment, cette piste de douane. «La croissance du Maroc est bénéfique pour l’Espagne et il faudrait  mieux se préparer adéquatement pour une possible future intégration», conclut l’entité publique sebtie.



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