Éco-Business

Une structure de“soutien” aux opérateurs chinois

Un mémorandum d’entente a été signé pour la mise en place d’un Conseil d’affaires de la Route de la soie, où les opérateurs marocains offriront des prestations de conseil, d’appui et de services.

Le raz-de-marée économique chinois est une «fatalité» de l’époque. Et le vaste plan lancé par l’Empire du milieu pour renforcer sa présence sur toute la bande méditerranéenne passe inévitablement par le Maroc, raison pour laquelle les opérateurs nationaux veulent se positionner. Le Forum Maroc-Chine, organisé le 27 mars, a justement été l’occasion pour les deux structures patronales (la Confédération générale des entreprises du Maroc -CGEM- et la Chambre chinoise du commerce international -CCPIT) de signer le mémorandum d’entente pour la mise en place d’un Conseil d’affaires de la Route de la soie (Silk Road Business Council). Ce conseil se veut être une «plateforme pour les secteurs industriels et commerciaux des pays qui supporte et espère participer à l’initiative Route et Ceinture en leur fournissant des informations sur les opportunités d’investissement et en les aidant à surmonter les problèmes qui freinent la coopération commerciale au niveau international». Il est également question d’échanges permanents d’informations actualisées sur la situation économique des deux pays, les évolutions réglementaires, les données commerciales, les politiques industrielles et commerciales… La CGEM et le CCPIT s’engagent, dans le cadre de cette convention, à mettre en place les mécanismes nécessaires à l’organisation de rencontres régulières dans le but d’examiner et d’évaluer la coopération entre les différents pays. Un rapport win-win, puisqu’en économisant sur les coûts de transport et de logistique, la Chine espère relancer ses exportations. Le développement du transport (avec la possibilité d’ouverture d’une liaison aérienne directe) entre les deux pays constitue l’autre élément clé dans la promotion des flux touristiques à destination du Maroc, mais également des relations économiques et commerciales. Le marché chinois, toujours en quête de nouveaux produits -qu’il s’agisse de tourisme ou d’industrie- est ouvert aux hommes d’affaires marocains qui sont appelés à accélérer le rythme de leurs exportations et diversifier leurs produits à destination du géant asiatique.

Pour rappel, le Maroc est le dixième partenaire commercial africain de la Chine, tandis que l’Empire du milieu est le quatrième partenaire commercial du royaume. Pour l’instant, c’est l’Afrique de l’Est qui tire son épingle du jeu, et trois pays sont aux avant-postes: le Kenya, l’Éthiopie et Djibouti. Sur place, les ports, les voies ferrées et les routes sont largement financés par la Chine: 4 milliards de dollars (3,7 milliards d’euros) pour relier l’Éthiopie à Djibouti, 13 milliards pour enrichir le Kenya d’un maillage de voies ferrées… Plus de la moitié des investissements prévus par la Chine dans le cadre de cette nouvelle Route de la soie iront à l’Afrique. Ce sont surtout les installations portuaires qui sont concernées. L’encerclement du continent par une dizaine de ports financés par la Chine correspond ainsi à cette «ceinture» évoquée par Pékin. 90% des importations et des exportations africaines passent par la mer. Durban en Afrique du Sud, Port-Saïd en Égypte et Tanger-Med au Maroc étant les plus importants ports de conteneurs du continent africain, il était indispensable de proposer d’autres portes d’entrée vers la Corne de l’Afrique et en Afrique de l’Ouest et du Nord. De plus, le royaume a tout à gagner en captant une partie des IDE chinois destinés à l’Afrique.

En effet, selon les statistiques, la Chine a investi plus de 75 milliards de dollars en Afrique sur la période 2000-2011, ce qui la place tout juste derrière les États-Unis. La majeure partie de cette somme a été investie dans les secteurs du transport avec 34,31 milliards de dollars, de l’énergie (pétrole) avec 31 milliard, ainsi que de l’immobilier et des mines. D’ici 2020, Pékin va porter ses échanges commerciaux avec l’Afrique à 400 milliards de dollars, et les investissements directs dans ce continent à 100 milliards. Pour le royaume, le renforcement de l’exportation de certains produits marocains phares tels que le phosphate, ses dérivés et les produits halieutiques sont de nature à rééquilibrer la balance commerciale entre les deux pays, estiment les analystes économiques.



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