Le Souss veut tirer profit de la Route de la soie
Le Forum d’amitié maroco-chinois, s’est ouvert hier lundi, à Agadir. Pour la Région Souss-Massa, qui vient de signer la déclinaison régionale du PAI 2014-2020, elle entend bien tirer profit de cette initiative pour attirer les investissements chinois.
Les possibilités de coopération économique ne manquent pas pour rapprocher le Maroc et la Chine, en particulier après la signature, en novembre 2017 à Pékin, de l’accord relatif à l’initiative «One Belt, One Road» chinoise, appelé communément la Route de la soie. C’est l’une des principales motivations qui a animé, ce lundi, l’ouverture des travaux du Forum d’amitié maroco-chinois, à Agadir par la présence d’une forte délégation ministérielle et plus de 200 invités chinois représentant les secteurs public et privé. «L’adhésion du Maroc à cette initiative chinoise constitue une opportunité pour développer des projets à caractère triangulaire orientés essentiellement vers l’Afrique» annonce Mbarka Bouaida, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime. C’est la raison pour laquelle, «il faut mettre en synergie la Route de la soie et le Plan d’accélération industrielle (PAI) pour prévaloir leur complémentarité dans les secteurs de l’industrie, le chemin de fer, la pêche, l’automobile et les énergies renouvelables, et ce, dans le cadre d’un nouveau mode de coopération entre le Maroc-Afrique et la Chine», ambitionne Li Li, ambassadeur de Chine au Maroc. Pour la Région Souss-Massa, qui vient de signer la déclinaison régionale du Plan d’accélération industrielle 2014-2020, elle entend bien tirer profit de cette initiative. «En plus du renforcement de la coopération décentralisée et le développement du marché touristique chinois, le projet de la Cité Mohammed VI de Tanger Tech, qui abritera 200 entreprises chinoises à Tanger, est le genre d’investissement que notre région ambitionne d’accueillir», explique Brahim Hafidi, président de la Région Souss-Massa.
Avant d’ajouter que «la région appuiera toute action pour renforcer ses exportations vers la Chine, notamment à travers ses principaux secteurs exportateurs et ses nouvelles niches de croissances, en l’occurrence le chantier naval, l’agroalimentaire, l’aquaculture et bien d’autres», indique-t-il. De ce fait, la région ambitionne aussi de tirer profit de la croissance soutenue du tourisme chinois au Maroc depuis la levée du visa. «Grâce à l’exemption de visa pour les ressortissants chinois, ces derniers sont passés de 10.000 touristes en 2015 à plus de 100.000 en 2017. Et notre objectif est d’atteindre, à l’horizon 2020, prés de 500.000 touristes chinois avec une ambition de relier le Maroc et la Chine par une ligne directe», a déclaré Mohamed Sajid, ministre du Tourisme du transport aérien de l’artisanat et l’économie sociale et solidaire. Du côté de Jamila El Moussali, secrétaire d’État chargée de l’Artisanat et de l’économie sociale, «les échanges culturels entre la Chine et le Maroc se développent avec vigueur, puisque le nombre des Marocains qui veulent apprendre la langue chinoise est en nette augmentation dans les instituts Confucius de Rabat et Casablanca alors que des universités marocaines ont également lancé l’apprentissage de la langue chinoise», explique-t-elle. «Il va sans dire que le nombre de participants chinois au Forum d’amitié maroco-chinois a plus que triplé en comparaison avec la première édition de cette manifestation, tenue, il y a deux années, à Rabat», a annoncé Lin Yi, vice-présidente de l’Association du peuple chinois pour l’amitié avec l’étranger.
Ce qui est de bon augure pour la consolidation des relations économiques, puisque le secteur privé, sur lequel table les deux parties, a été marqué par le déplacement de 97 opérateurs économiques représentant plusieurs secteurs économiques. Parallèlement, le forum a accueilli 10 villes et 7 provinces en plus de deux régions autonomes qui vont ouvrir un dialogue avec leurs homologues marocains pour la promotion des échanges durant cette 2e édition. Par ailleurs, cette seconde édition, qui coïncide avec la commémoration du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Maroc et la Chine a été initiée par le Conseil régional Souss-Massa, en partenariat avec l’Association d’amitié et d’échange maroco-chinoise et l’Association du peuple chinois pour l’amitié avec l’étranger.
Partenariat stratégique
Le 1er novembre 1958, le Maroc a établi des relations diplomatiques avec la Chine, devenant le deuxième pays africain à le faire avec la République populaire de Chine. La visite officielle effectuée en 1963 au Maroc par le Premier ministre chinois, Zhou Enlai, a contribué au développement des relations sino-marocaines. Sur le plan politique, les échanges de haut niveau se sont multipliés et la confiance politique mutuelle n’a cessé de s’approfondir. Dans ce sens, le roi Mohammed VI a effectué, en mai 2016, une visite officielle en Chine. À cette occasion, les deux pays ont établi un partenariat stratégique, en plus de la signature de quinze conventions dont une sur l’exemption de visa pour les ressortissants chinois. Un an après, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, et son homologue marocain, Nasser Bourita, ont signé à Beijing un protocole d’accord sur «la Ceinture et la Route de la soie». De ce fait, tous les pays partenaires des Routes de la soie ont accès aux investissements chinois. Sur le plan commercial, la Chine est le 3e partenaire du Maroc, avec un volume global d’échanges de 39,5 milliards de dirhams en 2016, soit une évolution annuelle moyenne de 18,2% entre 2001 et 2016 tandis que le Maroc le neuvième partenaire commercial africain de la Chine et le premier importateur du thé chinois.