Maroc

Le parti sous la pression de la transition

Le chef de file de la majorité gouvernementale entre dans une nouvelle étape après que le petit parlement du parti ait statué sur le sort de Benkirane à la tête du parti. Durant le laps de temps qui sépare les membres du PJD de la tenue du 8e congrès, prévue les 9 et 10 décembre, plusieurs questions devront être élucidées en vue de réussir la transition.

Il est difficile de trouver un précédent de cette nature dans l’histoire des partis politiques marocains, celui au sein duquel un dirigeant n’a pas attendu un congrès pour être évincé. La fin de Benkirane à la tête du parti de la lampe s’est aussi probablement distinguée par le faible écart avec lequel l’ancien chef de gouvernement a été privé du droit de se porter candidat lors du prochain congrès. Ce sont, en effet, 126 membres qui se sont exprimés sur les 320 qui forment le Conseil national, avec 101 qui ont voté pour que l’actuel N°1 du PJD se porte candidat.

Le nombre des abstentionnistes serait synonyme de l’existence d’un troisième camp qui serait enclin à sauvegarder l’unité du parti et d’inscrire la question du leadership dans son contexte naturel. Le communiqué final de cette session extraordinaire, qui s’est tenue à huis clos, a insisté sur le fait que cette session «est un moment historique pour le parti pour  incarner les attentes des citoyens et rester fidèle à sa vocation de porteur d’espoir de la réforme, à partir des principes de base contenus dans la vision et dans le programme du parti, dont le compromis et la gradualité». C’est donc la prochaine étape relative à la tenue du congrès, prévue les 9 et 10 décembre prochain qui hantait l’esprit des membres du Conseil national qui voulaient avant tout échapper à la logique implacable de la division qui hantait l’esprit des grands décideurs au sein du parti.

Gérer la transition
À l’ordre du jour de la session, figuraient aussi les préparatifs pour le 8e congrès avec la création d’une commission de la présidence qui a été confiée à Jamaâ El Moatassim, sur proposition des membres du secrétariat général. Cette commission qui comprend trois autres membres devra valider les procédures relatives au projet de programme et celle du budget qui sera alloué au congrès. Mais, au-delà des questions procédurales, c’est «la discussion politique profonde, franche, et responsable qui s’est focalisée sur les orientations du parti durant la prochaine étape et des dimensions politiques contenues dans les statuts», qui formaient l’enjeu principal pour les membres du parti. Il faut noter que le refus de proroger à 3 mandats n’a pas concerné uniquement le poste du secrétaire général, mais aussi celui du président du Conseil national, ce qui est le prélude d’un changement dans les instances décisionnelles du parti, sinon d’une transition générationnelle qui est recherchée. La commission des élections au sein du parti devra, pour sa part, se pencher sur plusieurs questions durant ce laps de temps qui sépare le parti de la réunion de ses bases, essentiellement les modalités de fonctionnement de la commission des candidatures qui sera mise en place, ainsi que la périodicité des réunions des organes décisionnels. Il est à rappeler que la loi organique des partis politiques offre une marge de manœuvre assez large, pour tout ce qui concerne les modalités de désignation des SG, et laisse à la discrétion des formations politiques la précision de la durée de leurs mandats. À noter que lors de la prochaine réunion du parti, un nouveau SG sera élu selon la procédure qui devra être entérinée la veille de l’ouverture, soit le 7 décembre prochain. Jusqu’à présent, aucune candidature n’est déposée, mais ce sont les participants au congrès qui devront choisir les candidats pour la présidence, ainsi que pour avoir la qualité de membre au sein du SG du parti.  


Mohamed Yatim,
membre du SG du parti

Aujourd’hui, la place de Benkirane devient encore plus grande, car il est sorti de la coquille où certains voulaient le mettre de bonne foi, et d’autres avec une mauvaise foi. Benkirane n’ira pas à une retraite politique, de même que c’est le PJD qui est sorti gagnant ».



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