Moody’s optimiste pour le secteur bancaire marocain
Les matelas de fonds propres continueront à dépasser les exigences réglementaires.
L’agence de notation s’attend à ce que le secteur bancaire marocain continue à afficher de bonnes performances sur les mois à venir malgré la montée du risque d’impayés avec l’extension en Afrique.
Dans un récent rapport, Moody’s a passé en revue le système bancaire marocain pour ressortir avec une opinion positive, notamment en ce qui concerne les perspectives. Il faut dire que la solidité de l’environnement opérationnel avec en l’occurrence une croissance du PIB réel attendue à 3,5% en 2018 et à 4,5% en 2019. Pour Olivier Panis, vice-président de Moody’s, agent principal de crédit et auteur du rapport: «Les politiques macroéconomiques saines du pays, la diversification des échanges et la transformation industrielle soutiendront les exportations et l’investissement et stimuleront la croissance du crédit des banques». L’agence de notation s’attend donc à une accélération des prêts dès l’année prochaine, d’autant plus qu’avec les investissements publics et privés ne pourront que faire croître les besoins de financement. Par ailleurs, bien que la formation du risque de crédit diminuera légèrement, le stock de prêts à problèmes restera élevé au cours des 12 à 18 prochains mois principalement en raison des concentrations de prêts et de l’exposition élevée aux portefeuilles plus risqués liés aux petites et moyennes entreprises et à l’Afrique subsaharienne. Les prêts non productifs représentaient 7,4% des prêts bruts en juin 2017.
Parallèlement, les matelas de fonds propres continueront à dépasser les exigences réglementaires, mais ils diminueront légèrement à mesure que la croissance des prêts s’accélérera. Le capital des banques – avec un ratio Tier 1 rapporté à l’échelle du secteur de 11,5% – n’a qu’une capacité limitée à absorber des pertes de crédit supplémentaires. Les bénéfices des banques seront soutenus par une croissance plus forte des prêts domestiques, des frais et des commissions en hausse et des portefeuilles d’Afrique subsaharienne à plus haut rendement. Cela sera partiellement compensé par la pression sur les marges nettes d’intérêts et le provisionnement des pertes sur prêts représentant environ 30% du revenu avant provisionnement. Par conséquent, les rendements des actifs resteront globalement stables. Enfin, la liquidité des banques a progressivement augmenté, avec un ratio de liquidité de 143% en décembre 2016 et restera solide malgré l’accélération des activités de prêt, estime Moody’s.