Laboratoires de santé : un organe de tutelle bientôt créé

Le Maroc s’apprête à franchir un cap décisif dans l’organisation de son système de santé. La Direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies prépare la création d’un organe de tutelle pour les laboratoires de santé, avec pour mission de structurer un réseau national moderne, intégré et performant. Objectif : renforcer la gouvernance, harmoniser les pratiques et optimiser l’utilisation des ressources afin d’aligner le pays sur les standards internationaux.
Le Maroc devrait bientôt se doter d’un organe de tutelle/gouvernance pour les laboratoires de santé. La Direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies (DELM) vient de lancer un appel pour le recrutement d’un consultant à cet effet. Ce dernier sera chargé d’élaborer le cadre organisationnel et fonctionnel du Système national des laboratoires de santé.
L’objectif de cette initiative est clair : «Doter le pays d’un dispositif moderne, intégré, performant et résilient, capable de répondre aux priorités de santé publique et aux engagements internationaux», indique la DELM.
Dans un premier temps, la mission du consultant sera d’évaluer l’état actuel du système de laboratoires et ses capacités, et de réaliser une analyse coûts/efficacité des infrastructures, ressources et services existants afin d’orienter les choix stratégiques et la mutualisation des moyens. Le consultant devra ensuite définir une vision stratégique et des principes directeurs partagés, et proposer une structure organisationnelle claire et hiérarchisée du réseau, en précisant le rôle et le statut des laboratoires de référence.
Enfin, il devra décrire les fonctions clés et les modalités de fonctionnement du futur organe, définir les mécanismes de gouvernance, de coordination et de pilotage, et assurer la validation et l’appropriation du cadre par l’ensemble des parties prenantes. Cette consultation est prévue entre octobre et décembre prochains pour une durée de 40 jours. La création d’un réseau national de laboratoires s’impose aujourd’hui comme une étape stratégique pour consolider l’efficacité du système de santé, souligne le DLEM.
Ce dispositif visera donc à harmoniser les pratiques entre laboratoires publics et privés, tout en assurant une utilisation optimale des ressources humaines, techniques et financières. Au cœur de cette démarche, l’analyse coûts/efficacité occupe une place déterminante. Elle permettra d’orienter les décisions en matière de mutualisation des moyens, de rationalisation des investissements et de priorisation des services à développer.
Elle servira également de base pour identifier et consolider des laboratoires de référence, à l’échelle nationale et régionale, selon des critères objectifs d’efficience, de spécialisation et de valeur ajoutée. Mais un tel réseau ne pourra fonctionner efficacement qu’à travers une gouvernance claire et partagée. Celle-ci devra définir les rôles et responsabilités de chaque acteur, et s’appuyer sur des mécanismes de coordination rigoureux. Pour sa part, l’intégration systématique de l’approche coûts/efficacité dans ces processus de pilotage permettra d’assurer la qualité des services et la durabilité des investissements.
Au-delà de l’efficacité en interne, la mise en place de ce réseau contribuera à aligner le pays sur les standards internationaux et les recommandations des grandes instances de référence. Dans cette optique, la création d’un organe de tutelle dédié à la gouvernance des laboratoires apparaît essentielle. Son rôle : garantir une vision stratégique unifiée, superviser l’optimisation du réseau et veiller à ce que la mutualisation des ressources et la planification des investissements reposent sur des analyses rigoureuses de coûts/efficacité.
Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ÉCO