Culture

À quand un Plan émergence pour la culture ?

 

La culture occupe-t-elle la place qu’elle mérite dans les médias ? Pourquoi le secteur est-il le parent pauvre des budgets de l’État ? La culture est-elle un business rentable ? Des questions cruciales posées par L’UPF Maroc. Les réponses de la chanteuse Oum et le réalisateur Nour Eddine Lakhmari.

La section marocaine de l’Union de la presse francophone (UPF) a démarré la rentrée avec un sujet d’actualité : la place de la culture dans les médias. Et partant, son rôle dans le développement de la société. La chanteuse Oum et le réalisateur Nour Eddine Lakhmari ont été invités à répondre aux questions des professionnels des médias, le 24 octobre, lors du cycle des Tea-Times organisés  au Four Seasons Casablanca, partenaire de l’Association des journalistes francophones. La culture occupe une place de plus en plus importante dans notre quotidien, mais a-t-elle la place qu’elle mérite dans les médias, notamment généralistes ou à vocation économique ?. A priori non, puisque dans de nombreux supports, la rubrique culture est reléguée aux dernières pages du journal ou évoquée à la fin des JT des chaînes de télé. «Ce traitement vous dérange-t-il ?», demande aux artistes, Meriem Oudghiri, présidente de l’UPF-Maroc qui a co-animé le débat avec Anouar Zyne, auteur et expert en communication. «Pour moi, c’est à l’image qu’occupe la culture dans la société», répond Noureddine Lakhmari qui dénonce le manque d’intérêt des décideurs à la chose culturelle. «Cela s’explique aussi par l’indifférence du grand public», renchérit Oum. Que faire alors pour changer la donne ?, demande l’assistance. «Il faut investir dans la formation d’une presse et de journalistes spécialisés dans la culture», répond Oum. «Cela n’est pas suffisant puisque c’est aussi une question de mentalité et d’éducation», rétorque Lakhmari. En clair, la culture est le miroir de la société. Une société pauvre culturellement, ne peut prétendre à un développement économique harmonieux. Si le rôle premier des médias est d’informer, ils doivent aussi «cultiver» les lecteurs. Encore faut-il que le secteur de la culture et les artistes soient à la hauteur des attentes. C’est un cercle vicieux qu’il faut rompre pour aller de l’avant.

Aujourd’hui, de nombreuses initiatives culturelles (festivals Mawazine, Gnaouas etc…) ont réussi le pari d’offrir au public de la culture de qualité. Des artistes, des cinéastes sont aujourd’hui reconnus par le talent et animent l’actualité culturelle marocaine. «Tout est question d’investissement. Il faut comprendre que la culture est rentable pour tout le monde…quand on est soutenu», explique Nour Eddine Lakhmari. L’argent est vraiment le nerf de la guerre. Malheureusement, dans les budgets de l’État, la culture ne récolte que des miettes. Les projets qui tiennent la route doivent leur survie aux sponsors et autres entreprises privées qui ont compris que la culture ce n’est pas seulement la nourriture de l’âme, mais qu’elle peut sauver la société des dérives de toutes sortes. D’ailleurs, un vent nouveau n’est-il pas en train de souffler ? On peut oser le penser après la sanction contre l’ex-ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi, suite au scandale lié au retard du programme Al Hoceima Manarat Al Moutawassit. On lui reproche, en effet, de n’avoir pas suivi la réalisation de projets à caractère culturel inscrits dans le cadre de conventions spécifiques signées entre son département et l’Agence pour la promotion et le développement du Nord. L’espoir est donc permis de voir enfin la culture occuper la place qui lui est due dans les politiques publiques et locales ainsi que dans les médias. Il est est urgent de  créer un environnement favorable à la créativité artistique. La force d’un pays se construit aussi avec les gens de la culture. Pour réussir ce challenge, il faudrait peut-être, de l’avis des journalistes et des invités de l’UPF Maroc, penser à un Plan Émergence pour la Culture.  


Presse francophone : Le Maroc au rendez-vous de Conakry

L’UPF Maroc est une émanation de l’UPF, organisation internationale non-gouvernementale reconnue notamment par l’ONU, l’Unesco et l’Organisation internationale de la francophonie. La section Maroc participera aux Assises internationales de la presse francophone prévues à Conakry (Guinée) du 20 au 25 novembre prochain. Par ailleurs, le Tea-Time de l’UPF Maroc est une rencontre organisée, chaque mois, au profit des membres de l’association et des journalistes marocains. C’est l’occasion de débattre autour de sujets d’actualité avec des décideurs politiques, économiques ou de la société civile. 


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